« The secret killer »

C'est ainsi que les Américains désignent cet état inflammatoire chronique qui affole, depuis le début du millénaire, le monde scientifique. Et ça n'est pas près de s'arrêter. Diabète, obésité, Alzheimer, Parkinson, maladies cardio-vasculaires et même certains cancers, tous ont en commun l'inflammation. Pas n'importe laquelle, celle qui ne se voit pas, ne se sent pas, mais qui fait des dégâts, progressivement, ni vu ni connu. Pour la peau, l'hypothèse est aujourd'hui la même: « L'inflammation silencieuse apparaît comme l'une des principales causes d'accélération du vieillissement », assure Edouard Mauvais Jarvis, chez Dior. Cela touche le renouvellement de l'épiderme comme la structure du derme, tous les signes de l'âge sont amplifiés, des rides aux désordres pigmentaires. Serions-nous tous «inflammés » ? Difficile de le savoir, tant cet agresseur qui veut notre peau se fait discret, asymptomatique. Faire moins que son âge pourrait cependant être le signe que notre organisme est moins sujet à cette inflammation larvée. C'est ce qu'une étude, menée au Danemark en 2009, sur des milliers de jumeaux semblerait montrer. « Chaque fois, celui des deux jumeaux qui faisait le plus jeune physiquement s'est révélé avoir aussi la plus longue espérance de vie », résume Cyrille Telinge, fondateur de la marque Novexpert. Le jumeau paraissant le plus jeune des deux avait aussi systématiquement des télomères (l'extrémité des chromosomes) plus longs. Or, plus ils sont courts, plus ils indiquent la présence d'une inflammation chronique. Comment un mécanisme de défense efficace s'est-il emballé pour devenir notre pire ennemi? Comment le ralentir?

De l'inflammation positive...

L'organisme déclenche une réaction inflammatoire pour se défendre face à des agresseurs (virus ou bactéries, par exemple), et aussi pour activer la régénération en cas de tissus endommagés par une blessure. D'abord, il se produit une première étape de « digestion» des éléments ennemis ou altérés. Puis, en phase deux, l'organisme se met en mode réparation. ça, c'est la réaction inflammatoire utile, vitale.

. .. A L'inflammation négative

« Dans le processus d'inflammation chronique, la phase de réparation n'a pas lieu », explique Edouard Mauvais-Jarvis. Pourquoi? Parce que l'organisme, dépassé par une multitude d'agresseurs à gérer (liés à notre mode de vie, à notre environnement...), développe des petites réactions inflammatoires continues, avec stimulation régulière d'un tas d'enzymes destructrices qui grignotent nos tissus sains. A la longue, forcément, ça ne nous fait pas du bien.

La cosméto qui calme le feu

Le terme « anti-inflammatoire » est médical, non autorisé pour la cosmétique, qui ne peut être qu'« apaisante ». Même si, au fond, c'est la même chose à des
degrés divers. On fait donc de l'anti-inflamm'aging depuis longtemps sans le savoir, avec des ingrédients calmants reconnus, comme la rose. Les produits après soleil sont aussi de très bons anti-inflammatoires. Pas mal de molécules antioxydantes le sont également, comme la vitamine E. Petite précision: l'inflammation et l'oxydation, ce n'est pas la même chose, même si les phénomènes sont liés, car, d'une part, beaucoup de radicaux libres sont aussi des médiateurs d'inflammation. D'autre part, une réaction inflammatoire provoque la libération de radicaux libres. Avec l'avancée des connaissances sur l'inflammation chronique et sur les actifs capables de la cibler, ce qui est intéressant aujourd'hui, c'est de ne pas apaiser« au pif ». On affine. « On cherche à atteindre précisément certaines interleukines qui sont des marqueurs de cette inflammation archi-discrète. Lorsqu'il y a rougeurs, irritations..., les marqueurs sont différents », précise Edouard Mauvais-Jarvis. On n'est donc pas dans de la cosméto apaisante pour peau réactive. On a aussi découvert que, en augmentant l'activité d'une sirtuine (ces protéines de longévité), la SIRT6, on pouvait agir à la source sur les différentes cascades inflammatoires. « Pour une efficacité globale, ces anti-inflannnatoires doivent être associés à des antioxydants, pour neutraliser les radicaux libres libérés lors du phénomène inflammatoire », ajoute Cyrille Telinge.

Les bonnes formules pour apaiser

Le remède anti nuit courte : un concentré de bourgeons de rose fait redescendre l'inflammation : Nectar de Nuit de Dior Prestige.
La gamme anti-feu : tous les produits de cette marque sont concentrés en Novaxyline, un actif breveté qui a montré son efficacité calmante sur 20 molécules
pro-inflammatoires :   novexpert-lab.com
Le régime riche en protéines de longévité : un sérum qui booste la SIRT6 pour contrôler l'inflammation chronique, mais aussi le raccourcissement des télomères : Renutriv Ultimate Diamond d'Estée Lauder.
La molécule clé du « french paradox » : le plus concentré de la gamme en resvératrol de vigne, super antioxydant et anti-inflammatoire : Sérum Vinexpert de Caudalie.
La crème aspirine : un soin à l'acide acétylsalicylique : Inflammage chez Marionnaud.

Les bons réflexes pour prévenir l'inflammaging

Se bouger. Lors de la pratique sportive, les fibres musculaires fabriquent des médiateurs anti-inflammatoires.
Dormir. La carence de sommeil amplifie l'état inflammatoire. Au contraire, une bonne nuit le fait baisser. On essaie aussi d'être régulière dans son rythme veille-sommeil. C'est ce rythme circadien qui pilote la fabrication de substances antiinflammatoires comme le cortisol le matin.
Chasser le stress avec une activité comme le yoga, le jardinage ... selon ses préférences.
Surveiller son poids. En cas d'augmentation de la masse grasse, les adipocytes fabriquent des molécules pro-inflammatoires qui entretiennent un état chronique. Eviter le sucre ainsi que les graisses saturées pro-inflammatoires. Remplacer le sel de table par un mélange curcuma + poivre. Miser sur les oméga-3 dans les poissons gras, les noix, l'huile de colza.
Manger un max de légumes, rouges, verts, très haute source d'antioxydants et d'anti-inflammatoires.