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Journal de bord de Novembre 2011

La rubrique "Journal de bord" est le point d'entrée sous forme de billets de longueurs variées du site Gestion Santé depuis fin  2005.  Les billets sont éventuellement repris,  regroupés et actualisés sous forme d'article spécifique accessible depuis la page d'accueil lorsque le sujet le justifie. Comme pour les autres dossiers traités ailleurs sur le site j'espère pouvoir apporter des informations intéressantes et souvent difficilement accessibles au non spécialiste et tout cela d'une façon accessible et plaisante si possible ! Bonne lecture...

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Novembre 2011 : - 17/11/11 - Les cellules sénescentes éléments clé du vieillissement - l'apport des compléments alimentaires dans la lutte contre la sénescentes cellulaire et tissulaire - Stimuler les cellules souches et la mitophagie pour régénérer les tissus -  03/11/11 - Créatine / ubiquinol et santé musculaire (avec un détour par les statines)

17/11/11 - Les cellules sénescentes éléments clé du vieillissement - l'apport des compléments alimentaires dans la lutte contre la sénescentes cellulaire et tissulaire - Stimuler la mitophagie et les cellules souches pour régénérer les tissus [dernière mise à jour du 23/07/17].

Depuis quelques années, les cellules sénescentes qui s'accumulent dans les tissus avec l'âge apparaissent comme un élément clé du vieillissement. Voici donc un article de synthèse sur la question qui est régulièrement réécrit et complété compte tenu des nombreux résultats qui s'accumulent sur la question.

L’étude de van Deursen sur l’élimination des cellules sénescentes
L’interview de Jan Van Deursen par Sciences et Vie
Stimuler le système immunitaire pour éliminer les cellules sénescentes, importance des compléments, rôle du jeune thérapeutique
Clarification : cellules souches et cellules normales, variation de la limite de Hayflick
Protection contre les modifications morphologiques cellulaires en lien avec la sénescence
Déjà un complément alimentaire bon marché candidat à l’élimination des cellules sénescentes
La stimulation des cellules souches
La mitophagie, phénomène spécifique aux mitochondries à l’intérieur des cellules, en lien avec la sénescence
En conclusion provisoire

L’étude de van Deursen sur l’élimination des cellules sénescentes

Le Figaro a mis en ligne au début du mois de novembre 2011 un article sur un thème très intéressant, "Des chercheurs rajeunissent des souris". La technique employée dans l'essai décrit n'ouvrait pas directement de perspective thérapeutique car les travaux ont été faits sur des souris modifiés génétiquement très particulières. Par contre les perspectives théoriques concernant le vieillissement sont très importantes et donnent des orientations de recherche majeures pour la lutte actuelle et future contre le vieillissement.

Dans l'étude de l'équipe de Jan van Deursen, Clearance of p16Ink4a-positive senescent cells delays ageing-associated disorders, "Les chercheurs ont créé des souris transgéniques (modifiées génétiquement, dites INK-Attac), dont les cellules sénescentes contiennent une enzyme, la caspase 8, activée uniquement en présence d'un médicament et sans effet sur les cellules normales. Une fois les souris exposées au médicament, l'enzyme induit spécifiquement la mort des cellules sénescentes." Les chercheurs ont constatés que l'élimination des cellules sénescentes avait un effet rajeunissant sur les souris.

Le phénomène se produit également dans une certaine mesure sur les animaux âgés. Selon Docbuzz, "Dans une seconde expérience, les scientifiques ont administré le médicament à des souris déjà au milieu de leur vie et qui avaient développé une cataracte. Si la cataracte s’est montrée irréversible, en revanche, les tissus musculaires et graisseux ont retrouvé une seconde jeunesse."

Le site Docbuzz indique aussi que "Les tissus de ces mammifères ont montré, en comparaison à des souris non traités, un évitement important de toutes les pathologies liées à l’âge : elles n’ont plus développé de cataracte, ont évitée la fonte musculaire liée à l’âge, et pouvaient par exemple maintenir une capacité d’exercice bien plus longtemps, leurs tissus adipeux ne s’altérait pas, permettant de maintenir la peau souple et d’éviter l’apparition des rides."

Le principe théorique de cet effet est selon Le Figaro que "les cellules vieillissantes venaient contaminer les autres, contribuant à les vieillir à leur tour. Les cellules ayant atteint l'état de sénescence cessent de se diviser en nouvelles cellules, mais produisent ... des substances qui détériorent les cellules voisines et provoquent une inflammation des tissus. Les cellules sénescentes représentent au plus 10 à 15 % de l'ensemble des cellules des sujets très âgés. Le système immunitaire élimine régulièrement ces cellules mais se trouve débordé au fil du temps. Du coup, elles ne cessent de s'accumuler."

C'est une avancée théorique très importante, car, explique Docbuzz, si on connaissait l'importance de l'accumulation des cellules sénescentes avec l'âge, c'est la première fois que l'on démontre vraiment que l'on peut éliminer de nombreux effets organiques du vieillissement en les détruisant.

Les souris sélectionnées étant à vieillissement accéléré, il n'y a pas eu d'effet sur la longévité, c'est pourquoi, "l’expérience va être maintenant répétée chez des souris n’ayant pas cette caractéristique, c’est à dire des souris vivant en moyenne 3 ans. Chez celles-ci, les scientifiques ont bon espoir de montrer qu’ils peuvent prolonger la vie."

Les résultats de ces études complémentaires sur les souris à vieillissement "normal" ont été publiées début 2016. Selon Le Monde, l'équipe "est ... parvenue à prolonger de 30 % l’espérance de vie moyenne de souris en nettoyant leur organisme des cellules sénescentes. Mieux : avec cette opération, ils sont également parvenus à éliminer de nombreuses pathologies liées à l’âge et à augmenter donc leur espérance de vie en bonne santé.
(...) Leurs souris sont certes génétiquement modifiées. Mais c’est uniquement pour permettre d’éliminer les cellules que l’on souhaite, au moment où on le souhaite. Ces rongeurs ont en effet la particularité de produire un enzyme dans les cellules sénescentes que l’on peut activer par l’injection d’un produit catalyseur. Avec pour effet de provoquer l’apoptose desdites cellules, autrement dit leur mort. En revanche, ces souris vivent, sans intervention, comme toutes leurs congénères, environ deux ans.
Mais, si à mi-vie on commence à leur injecter l’enzyme, deux fois par semaine, ... leur espérance de vie moyenne est prolongée de presque un tiers par rapport à un échantillon témoin. Un résultat spectaculaire. Mais ce n’est pas seulement la vie qui est allongée, c’est aussi la jeunesse. A 22 mois, les souris traitées apparaissent en meilleure santé, leur activité comme leur capacité exploratoire sont mieux préservées et elles souffrent moins de cataractes. Elles sont également moins touchées par les pathologies cardiaques, rénales ou graisseuses, typiques du vieillissement. Enfin, le déclenchement des cancers est retardé. (...) Seule la capacité de cicatrisation apparaît clairement ralentie.
L’étude présente toutefois quelques résultats contrastés. Ainsi, les cellules sénescentes n’ont pas été éliminées de certains organes essentiels comme le foie ou le côlon. Les lymphocytes (cellules immunitaires) sont également restés sourds aux injections. Ailleurs, la disparition des cibles n’a eu aucun effet : la dégradation des capacités motrices, de la force musculaire ou encore de la mémoire reste inchangée. « Est-ce parce que le modèle de souris était mauvais, parce que d’autres types de cellules sénescentes étaient à l’œuvre ou parce que la sénescence ne joue aucun rôle dans ces fonctions, l’étude ne permet pas de le dire », affirme Dominic Withers, professeur de médecine et chercheur à l’Imperial College de Londres."

Un aspect très important de la sénescence et l’aspect de contamination que met en évidence les études sur la sénescence cellulaire et tissulaire. Sur le plan individuel on sait que les cellules ont une capacité de duplication limitée, (lire la section ci-dessous « Clarifications : cellules souches et cellules normales, variation de la limite de Hayflick »). Mais la sénescence cellulaire a aussi et surtout un aspect systémique au niveau tissulaire. Les cellules sénescentes présentes ont tendance à provoquer un vieillissement des tissus lorsqu'elles s'y trouvent en nombre important.

De ce point de vue, la prise d’un cocktail bien conçu de compléments alimentaires a certainement un effet majeur, en agissant individuellement sur les cellules, mais surtout en freinant les différents signaux de type inflammatoires et autres qui accélèrent la sénescence cellulaire.

Ces résultats nous invitent aussi à conserver un système immunitaire en bonne santé en vieillissant pour lui permettre de se débarrasser, aussi efficacement que possible, des cellules sénescentes. Nous verrons aussi qu'un complément alimentaire a déjà été identifié pour sa capacité à détruire sélectivement une partie des cellules sénescentes. On peut supposer que la gamme des compléments et des médicaments efficaces dans ce domaine va progressivement s'étoffer et que certains d'entre nous prennent déjà des compléments ayant un effet dans ce domaine sans que nous le sachions !.

L’interview de Jan Van Deursen par Sciences et Vie

Le magazine Sciences et Vie a interviewé Jan Van Deursen (JVD), le chercheur qui a démontré l'intérêt thérapeutique d'éliminer les cellules sénescentes (CS) dans son n° de février 2012 (p. 38). JVD estime que le traitement d'élimination des CS est probablement transposable à l'être humain, même s'il s'agit de recherches préliminaires. Le traitement ne permettrait pas selon lui d'effectuer un rajeunissement, mais pourrait "permettre d'augmenter l'espérance de vie en bonne santé, en retardant l'apparition de maladies liées à l'âge." Il estime que l'élimination des CS "élimine une conséquence du vieillissement, mais pas sa cause." L'intérêt pratique essentiel de sa découverte est que "la destruction des cellules sénescentes était sans danger, et même bénéfique".

Il faut bien comprendre que bien qu'il s'agisse d'une découverte fondamentale dans la lutte contre le vieillissement, on en est encore qu'aux balbutiements et que c'est seulement lorsque l'on aura fait de tests d'élimination des CS avec des produits ad hoc sur des souris ou sur d'autres animaux normaux non modifiés génétiquement, que l'on pourra examiner comment les autres effets du vieillissement vont s'exprimer et quel impact exact ils auront sur la longévité. Néanmoins, l'impact des CS sur le vieillissement me semble tellement important que la réponse de JVD me semble trop restrictive par rapport à ce que l'on peut espérer de ces futurs traitements. L'accumulation des CS est certes un effet du vieillissement mais en constitue aussi une des causes essentielles en empêchant que les CS ne soient remplacées par des cellules saines.

Evidemment, si l'on arrivait à mettre en place un traitement efficace et peu agressif permettant d'éliminer les CS, une des limites suivantes à la longévité sera constituée par la capacité des cellules souches des tissus à fournir de nouvelles cellules saines pour remplacer les CS éliminées par le traitement. L'importance de la découverte tient aussi à ce qu'elle identifie de façon simple et globale un des effets du vieillissement, ouvre la perspective de le traiter de façon relativement simple et naturelle (sans tripatouillages génétiques à haut risque) et que sa réussite est probablement la condition de l'efficacité de toutes les autres approches complémentaires qui pourront s'y ajouter et qui viseront à améliorer et à réguler la capacité de génération de tissus sains de substitution aux tissus sénescents éliminés. Une des difficultés tiendra à ce que la capacité de régénération des tissus sera probablement sensiblement différente selon leur type.

Les souris utilisées par JVD avaient une mutation créée en laboratoire qui permettait d'éliminer de façon très spécifique les cellules sénescentes. Comment cela pourrait-il se passer pour des animaux normaux ou pour l'homme ? JVD pense que cela devrait être relativement simple car "la technique des thérapies ciblées, où une molécule est dirigée spécifiquement contre un type cellulaire, est déjà utilisée pour traiter le cancer. Or les cellules sénescentes sont beaucoup plus fragiles que les cellules cancéreuses : elles sont incapables de se multiplier." On pourrait donc créer des médicaments ou identifier des produits déjà existants dont la toxicité serait spécifique aux cellules sénescentes et que les cellules saines pourraient éliminer relativement facilement.

JVD évoque l'intérêt des entreprises pharmaceutiques pour sa découverte, ce qui ne me rassure guère. La recherche dans ce domaine devrait être une priorité de santé publique et non privée. Il faudrait tester de très nombreux produits récents ou anciens, naturels et synthétiques et des cocktails de ces produits, par rapport à leur capacité à éliminer les cellules sénescentes dans des modèles animaux et humains, ce qui suppose, entre autre problème, de créer rapidement des outils fiables pour déterminer la part des cellules sénescentes dans les différents tissus.

Après quelques études de confirmation qui pourraient être menées rapidement afin de vérifier la pertinence du modèle de l'élimination des cellules sénescentes dans sa relation au vieillissement, ce sujet mériterait des investissements importants dans des institutions publiques spécialisées qui coordonneraient et financeraient les innombrables travaux à mener. L'importance pour la santé publique de cette découverte est gigantesque et ouvre comme l'a expliqué Jan Van Deursen des perspectives dans le domaine du vieillissement en bonne santé, qui nous semblent tout à fait extraordinaires. Dans une société organisée sur des bases rationnelles, la recherche du vieillissement en bonne santé devrait normalement être la première des priorités de la santé publique dans tous les pays après que l'éradication de la malnutrition et la maîtrise des maladies infectieuses ait été obtenue. Comme on le constate tous les jours c'est malheureusement loin d'être le cas. On observe même un retour de la malnutrition de masse dans des pays comme les USA et le Royaume Uni, dans la population laborieuse paupérisée par la baisse continuelle des salaires et des prestations sociales.

Le secteur privé de la pharmacie ne pourra examiner la question que par le petit bout de la lorgnette pour scruter ses intérêts mercantiles bien compris. Le moins que l'on puisse dire et que le vieillissement en bonne santé et sans maladie de la grande masse de la population n'a jamais été sa priorité ! On va donc être livré pour des années encore dans ce domaine de recherche sur les cellules sénescentes comme pour tant d'autres à l'accumulation laborieuse de recherches décousues sans perspective d'ensemble ni plan de recherche systématisé visant à mettre rapidement à disposition du public des traitements efficaces et sans risque.

Stimuler le système immunitaire pour éliminer les cellules sénescentes, importance des compléments, rôle du jeune thérapeutique

Que faire en attendant que ces recherches trouvent d'éventuels débouchés ?

Il faut déjà maintenir un système immunitaire efficace car il participe de façon essentielle à l'élimination des cellules au fonctionnement déficient ou anormal.

Sur le vieillissement et le système immunitaire je renvoie à l'article classique de Ward Dean, Neuroendocrine Theory of Aging, par 4, The Immune Homeostat.

Il faut savoir que la complémentation est efficace pour stimuler le système immunitaire même si on n'est pas capable d'évaluer pour l'instant cette efficacité par rapport à la quantité de cellules sénescentes dans les différents organes. Mais cela semble quand même une bonne approche, qui est de toute façon bénéfique à l'organisme.

Par exemple des niveaux élevés de vitamine D optimisent le fonctionnement du système immunitaire ; il en va de même de la vitamine C, comme nous l’avons expliqué en détail dans une section de notre page sur la vitamine C et c'est aussi le cas de nombreux autres produits de complémentation.

Des compléments riches en Beta Glucan sont également intéressants. Il existe un produit intéressant qui stimule l'immunité via des Beta Glucans et d'autres principes actifs et qui est d'un bon rapport qualité - prix et qui s'appelle Epicor. Il a démontré son efficacité dans différentes études. Le meilleur prix est chez Healthy Origins, EpiCor, 500 mg, 150 Capsules pour 32€ chez les meilleurs distributeurs aux USA. Le chois est d'autant plus intéressant qu'il suffit d'une capsule par jour pour bénéficier des effets santé. Le produit n'est pas très cher car il s'agit de Sacchromyces Cerevisiae ayant subis un processus de fermentation très spécifique qui augmente et libère de nombreuses fractions utiles au système immunitaire. Il s'agit donc de la « levure de boulanger » ou « levure de bière » bien connue, donc un produit de base quasi gratuit, mais qui a subit une bio-transformation très spécifique. Il y a un seul fabricant, ce qui garantit un produit d'une qualité bien normée. Malgré le monopole de la marque et du produit, la popularité de celui-ci et son faible coût de fabrication permet une diffusion à des prix raisonnables. Ce produit respecte un des critères essentiels pour moi qui est d’être un immunorégulateur : il module l’inflammation, en réduisant celle qui se retourne contre soi-même (auto-inflammation et allergie) tout en favorisant celle qui est spécifiquement tournée vers les agents externes nocifs (bactéries et virus).

Un autre complément intéressant dans la régulation de l'immunité est la lactoferrine qui régule le métabolisme du fer libre et l'immunité dans le sang et les sécrétions. On en parle moins ces dernières années, mais cela reste selon moi un produit utile et important. Le magazine de la Life Extension Foundation a proposé récemment un article montrant l'intérêt de la lactoferrine pour la sécheresse oculaire et la cicatrisation après chirurgie de la cataracte. La lactoferrine favorise la sécrétion du film lacrimal et participe à la qualité immunorégulatrice de celui-ci.

La Life Extension travaille aussi depuis quelques années, avec différents essais de produits, à la mise au point d'un produit immunorégulateur. Leur proposition la plus récente est Immune Senescence Protection Formula, 60 tab, pour environ 29€ constitué d'un extrait de thé Pu-Erh, qui stimule le fonctionnement du système immunitaire de la moelle osseuse, d'un extrait de cistanche qui a un effet de réjuvénation de la réponse immunitaire, et des extraits des fractions utiles du champignon Reishi qui ramène à la normale de nombreux paramètres liés à la sénescence du système immunitaire. Pour plus de détails sur les effets visés par cet excellent produit, lire " Stop Accelerated Aging! - The Importance of Rebuilding the Immune System".

Un autre produit extrait de plantes, un adaptogène bien connu, le Rhodiola rosea est aussi un stimulateur intéressant du système immunitaire. Selon wikipedia, « une substance adaptogène accroît de manière générale (non spécifique) la résistance de l'organisme aux divers stress qui l'affectent. Un adaptogène exerce une action normalisatrice non spécifique sur de nombreux organes ou fonctions physiologiques. » En ce qui concerne le système immunitaire proprement dit, selon un article du Life Extension Magazine, une « étude animale a montré qu’il pouvait inhiber la mort des cellules T du thymus, ce qui est particulièrement important, compte tenu de ce que le fonctionnement du thymus se dégrade avec l’âge et que ce déclin participe à la sénescence du système immunitaire. » L’étude en question (résumé ici ) montre la protection des cellules du thymus de rats soumis à un choc septique (sepsis, lire notre article sur cette pathologie), choc qui induit un stress très élevé sur les cellules du thymus. Ce choc septique est certes sensiblement différent du vieillissement naturel, mais peut donner des informations intéressantes sur la protection des cellules thymiques par Rhodiola rosea. Ceci d’autant plus que ces recherches ont été menées à la suite de la découverte que Rhodiola rosea améliorait globalement le fonctionnement du système immunitaire des rongeurs. Rhodiola rosea est un nutriment particulièrement peu coûteux. Un extrait standardisé de Rhodiola rosea à 3% de rosavins et 1% de salidroside (dosages considérés comme efficace) coute par ex. environ 10€ (Now Foods, Rhodiola, 500 mg, 60 Veggie Caps) chez iherb, ce qui est peu coûteux, sachant qu’une gélule par jour suffit.

Ces quelques conseils n'ont rien d'exhaustif et des dosages adéquats de nombreux nutriments, apportés en complémentation et agissant en complémentarité, ont également un effet de stimulation et de modulation important du système immunitaire.

Une complémentation intégrée de produits spécifiques pour stimuler et réguler le système immunitaire pourrait donc être constituée, en plus d'un multicomplément bien dosé, de Lactoferrine (Jarrow Formulas, Lactoferrine, 250 mg, 60 Capsules), EpiCor, Rhodiola rosea et de Immune Senescence Protection Formula™.

Dans un article de 2013, nous avons aussi évoqué les bénéfices du sport, notamment la course à pied , mais toute activité adaptée à l’âge et à la condition physique est bénéfique si elle est suffisante en durée journalière moyenne cumulée (on évoque de plus en plus des durées idéales relativement élevées de 1 heure d’activité physique par jour). Nous avons aussi évoqué l’intérêt du jeûne intermittent et du jeûne classique pour maintenir l'état de santé. Nous préférons cette approche à celle de la restriction calorique (Lire "Implications en matière d’anthropologie de la santé du développement des tissus adipeux au cours de l’évolution, aperçus des applications en thérapeutique"). Il est probable que l’activité sportive et le jeûne participent de façon significative à l'élimination des cellules sénescentes et probablement à favoriser la stimulation des cellules souches.

Clarification : cellules souches et cellules normales, variation de la limite de Hayflick

Un aspect important de la sénescence cellulaire est de définir la cause elle même de la sénescence cellulaire. Une des approches de base pour la théorie du vieillissement est la limite de Hayflick. Selon wikipedia, "il a été constaté, pour chaque type cellulaire différencié de l'organisme humain, une limite au nombre de fois qu'une cellule peut se diviser. (...) La limite pour l'homme se situe aux environs de 52."

A noter toutefois, que "Les cellules souches ... [qui] ne sont pas, par définition, complètement différenciées ... s'avèrent capables, pendant toute la durée de vie de leur organisme-hôte, de donner naissance à de nouvelles cellules, et ce sans limitation. Elles constituent donc une exception remarquable à la limite de Hayflick qui affecte entre autres organismes, ceux des humains."

Malheureusement, les cellules souches humaines ne sont pas suffisamment nombreuses dans de nombreux tissus et organes et ne participent pas suffisamment au remodelage tissulaire pour nous protéger durablement du vieillissement. On peut toutefois supposer que si l'on arrivait à détruire spécifiquement les cellules sénescentes, cela faciliterait d'un autre côté l'activation des cellules souches, ce que l'on pourrait probablement obtenir par des moyens naturels et artificiels.

On a longtemps pensé que la limite de Hayflick était relativement fixe et que la limite était essentiellement liée à des facteurs génétiques. Cette limite est notamment liée "au raccourcissement des télomères, une région à l'extrémité des chromosomes". Mais en fait dans ce domaine aussi, les composantes génétiques laissent une place importante aux influences environnementales.

Toutes sortes de marchands du temple sont d'ailleurs apparus ces dernières années pour nous vendre de soit-disant produits miracles protégeant les télomères du raccourcissement et Gestion Santé déconseille vivement de s'intéresser à ces produits hors de prix et aux effets souvent mal documentés. En fait des compléments peu couteux ont aussi des effets protecteurs avérés sur les télomères. C'est par exemple le cas de la vitamine D (voir aussi notre page sur la vitamine D). Mais c'est aussi le cas et de façon assez marqué du sélénium et du magnésium (lire Life Extension News). Une raison de plus de commencer par une complémentation de base à large spectre, en complément d'une alimentation équilibrée (Lire "Les compléments alimentaires, une nouvelle approche santé"). Les produits qui limitent le raccourcissement des télomères agissent en général d'une part indirectement en limitant l'inflammation systémique qui est un activateur clé de la sénescence tissulaire, mais aussi d'autre par via des mécanismes d'activation de facteurs génétiques cellulaires spécifiques favorables.

Précisons également pour clarifier une confusion fréquente que de toute façon une véritable lutte contre la sénescence humaine nécessiterait de pouvoir réactiver les cellules souches. L'augmentation du nombre de divisions des cellules différenciées est importante mais n'est qu'un aspect qui n'est pas décisif par rapport à la question du vieillissement.

Protection contre les modifications morphologiques cellulaires en lien avec la sénescence

Compte tenu de ce que la sénescence cellulaire a tendance à faire « boule de neige » au niveau tissulaire, les approches qui peuvent ralentir les modifications du métabolisme cellulaire liées à la sénescence sont à étudier avec beaucoup d’attention. Le ralentissement de la prolifération des cellules sénescentes est en effet en étroite complémentarité avec leur élimination que nous examinerons ensuite, dans la section suivante de cet article.

Un des aspects clés de la sénescence cellulaire, c’est une croissance anormale du volume cellulaire, comme l’explique un article de Life Extension , selon lequel « la sénescence cellulaire implique simultanément un blocage du cycle cellulaire (arrêt de la réplication) et une excès de stimulation des voies favorisant la croissance. » Selon Blagosklonny, un spécialiste de ces questions, « Une augmentation de la taille des cellules est une caractéristique des fibroblastes sénescents. Leur volume cellulaire est de plusieurs fois supérieur à celui des cellules en cours de prolifération. La taille des cellules est progressivement augmentée en culture cellulaire lorsque les cellules deviennent progressivement sénescentes. » « En d’autres termes, lorsque le cycle cellulaire est bloqué en présence de facteurs de signalisation favorisant la croissance, les cellules augmentent en taille. »

Un des facteurs clé de signalisation de promotion de la croissance cellulaire, c’est l’activation excessive de l’enzyme mTOR avec ses facteurs complémentaires de régulation en amont et en aval. Une inhibition partielle de mTOR est donc susceptible de réduire l’excès de croissance cellulaire lié à la sénescence. La rapamycine est un immunosuppresseur d’origine bactérienne inhibiteur de l’enzyme mTOR qui lui a donné son nom (mammalian target of rapamycin). La rapamycine est réservée à l’usage médical car elle a une toxicité qui fait que l’on ne peut l’utiliser chez l’homme pour ralentir la sénescence cellulaire. Différents médicaments ou nutriments ont aussi des effets inhibiteurs sur mTOR. C’est notamment le cas, selon le tableau donné en lien du curcuma, une plante d’autant plus intéressante qu’elle a des effets favorables variés sur la santé. Parmi les produits que nous avons eu l’occasion de présenter sur Gestion Santé, citons le médicament antidiabétique metformine, qui inhibe mTOR en amont via l’enzyme AMPK qui lorsqu'elle est activée inhibe mTOR. Il est probable que la metformine a aussi un effet direct favorable sur mTOR.

Très récemment, un autre article de Life Extension a présenté une recherche sur un dipeptide et complément alimentaire bien connu, la carnosine comme étant un nouveau candidat à l’inhibition de mTOR et d’autres voies complémentaires impliquées dans la sénescence et la cancérisation. Comme la carnosine est un nutriment ayant de nombreuses propriétés bénéfiques déjà documentées et sans contre indication, c’est une excellente nouvelle.

Nous allons maintenant voir qu'en plus de potecteurs morphologiques et métaboliques et d'un système immunitaire en bonne santé, des compléments alimentaires favorisent directement la destruction des cellules sénescentes.

Déjà un complément alimentaire bon marché candidat à l’élimination des cellules sénescentes

Dans un article de fin 2015, « Sweep Away Senile Cells », le Life extension Magazine (LEM) nous a apporté la bonne nouvelle qu’un complément alimentaire peu couteux et largement disponible pouvait détruite une partie significative des cellules sénescentes (traduction par nos soins, sans reprise des notes) :
« Plutôt que d'attendre des médicaments coûteux, les scientifiques ont découvert que le flavonoïde provenant des plantes, la quercétine, a la capacité unique d'éliminer sélectivement les cellules âgées sans nuire aux cellules normales ou aux cellules en cours de division. Cela offre un potentiel évident pour prolonger la durée de vie en bonne santé.
Un certain nombre d'études suggèrent que la peu coûteuse quercétine peut ralentir le vieillissement et réduire le risque de plusieurs processus d'accélération du vieillissement — tant en débarrassant l’organisme des cellules sénescentes que par d'autres mécanismes bénéfiques. »

L’article note que ces recherches font suite aux travaux initiaux de Jan Van Deursen de la Mayo Clinic que nous avons présenté au début de cet article et qui se prolongent maintenant avec de nouveaux travaux de l’équipe de chercheurs menée par James Kirkland, qui ont testé des produits déjà disponibles, comme des médicaments anticancéreux, mais aussi des compléments alimentaires : « Les chercheurs se sont tournés vers plusieurs composés connus pour induire le suicide cellulaire (techniquement appelé apoptose) de façon préférentielle dans les cellules sénescentes, tout en laissant les cellules saines intactes. Ils ont testé 46 différents médicaments et substances nutritives et ont sélectionné deux candidats efficaces : un médicament de chimiothérapie appelé dasatinib et la quercétine, un nutriment bien étudié que l'on trouve naturellement dans les pommes, les oignons et d’autres légumes. Les deux composés influent puissamment sur les systèmes de régulation cellulaire qui produisent une apoptose bénéfique, mais, contrairement à la quercétine, le dasatinib a une large gamme d’effets secondaires toxiques sévères. »

Les deux produits seraient en fait complémentaires dans leur modalité d’action, le dasatinib agissant préférentiellement sur les progéniteurs des adipocytes humains, la quercétine étant plus efficace contre la sénescence des cellules endothéliales et des cellules souches de la moelle osseuse, mais comme indiqué , le dasatinib est beaucoup trop toxique pour être retenu pour l’élimination des cellules sénescentes. Les chercheurs pensent en tout cas être au début de la création d’une nouvelle classe de produits « sénolytiques » (senolytic en anglais).

Selon le communiqué de presse du Scripps, le centre principal d’étude de cette recherche « L'équipe soupçonnait que la résistance des cellules sénescentes à la destruction malgré le stress et les dommages induits [par leur sénescence] pourrait fournir un indice. En effet, selon l'analyse effectuée par transcription, les chercheurs ont constaté que, comme les cellules cancéreuses, les cellules sénescentes augmentent l'expression de 'réseaux de survie' qui les aident à résister à l'apoptose ou mort cellulaire programmée. Cette constatation a fourni des critères clés pour la rechercher de potentiels candidats médicaments. » Après les études cellulaires de l’efficacité des composants, les chercheurs ont expérimenté sur la souris, avec des résultats très encourageants. Même des traitements de brève durée ont donné des résultats visibles et durables dans le temps. Chaque produit était plus efficace sur des types cellulaires spécifiques, et la combinaison des deux produits renforçait donc les effets globaux.

Les résultats des recherches sur la sénescence cellulaire indiquent que 15% maximum des cellules des primates très âgés deviennent sénescentes et qu’il faudrait éliminer environ 1/3 des cellules sénescentes lors du vieillissement pour avoir des effets cliniques intéressants.

Les tests cellulaires de cette recherche ont été faits avec des cellules humaines et animales et les tests cliniques réalisés sur des souris génétiquement modifiées pour présenter un vieillissement accéléré (un standard pour ce type de recherche) et les résultats cliniques ont été conformes aux observations cellulaires, ce qui est très encourageant pour l’efficacité de la prise orale de quercétine chez l’homme. D’autant plus que selon cette page, la complémentation orale en quercétine permettrait d’atteindre les concentrations cellulaires atteintes dans les études cellulaires in vitro.

Selon la Life extension foundation, la quercétine agit de façon synergique avec le resvératrol et qu’il pourrait donc être intéressant de combiner les deux produits même si seule la quercétine a été testée dans l’étude sur les cellules sénescentes. En effet, « le resvératrol a un impact important sur le métabolisme énergétique et le fonctionnement des minuscules centrales énergétiques intracellulaires appelées mitochondries. Les effets moléculaires du resvératrol sont, à certains égards, semblables à ceux de la restriction calorique profonde, dont on a découvert qu’elle pouvait prolonger la durée de vie dans pratiquement tous les systèmes animaux pour lesquels elle a été testée. » L’article présente également les effets santé intéressant de la quercétine éventuellement associée au resvératrol sur différents paramètres santé, comme son effet cardiovasculaire, neuroprotecteur et antiviral.

Gestion Santé a une petite préférence pour le ptérostilbène, qui n'est pas évoqué dans cet article, mais qui est un quasi équivalent du resvératrol, actif en plus petite quantité (50mg), et que nous avons déjà signalé pour un ajout intéressant au multicomplément Life Extension Mix (LEM) que nous recommandons comme multicomplément de référence. Le LEM contient des extraits de plantes et de fruits qui pourraient agir en excellente synergie avec le ptérostilbène.

La quercétine a des effets démontrés dès des doses de 150mg et on considère généralement que des doses jusqu’à 1g sont sûres au vu des données d’observation. Une dose entre 150 et 500mg, éventuellement combinée avec une plus petite quantité de resvératrol (100 mg par ex.) ou de 50 mg de ptérostilbène serait donc très probablement intéressante à prendre en continu pour purger partiellement le corps de ses cellules souches. A titre indicatif, nous conseillons par ex. Doctor's Best, Quercétine bromelaïne, 180 gélules végétariennes (dosé à 500mg avec en plus de la bromélaïne, une enzyme protéolityque). Pour le resvératrol il y en a déjà suffisamment dans le LEM. Pour ceux qui souhaitent ajouter du pterostilbene au LEM, je conseille Source Naturals, Pterostilbene, 50 mg, 120 Capsules pour 26€ environ.

La stimulation des cellules souches

Il est logique d’examiner maintenant la stimulation des cellules souches puisque la capacité à stimuler les cellules souches est l’étape qui doit suivre ou plutôt accompagner l’élimination des cellules sénescentes.

Au vu de ce qui précède, le lecteur aura compris qu’il existe une dialectique complexe entre cellules sénescentes et cellules souches. Le nombre de cellules souches et limité chez les organismes ayant un haut degré de complexité comme l'homme et lorsque les cellules sénescentes prolifèrent, les cellules souches n’arrivent plus à créer de nouvelles cellules fonctionnelles dans les tissus sclérosés et ont peut même supposer qu’elles sont inhibées activement dans leur fonctionnement.

En effet, bien que les cellules souches ne soient pas soumises à la limite de Hayflick, elles ont tendance à s’affaiblir avec le vieillissement de l’organisme. Il est probable que le fait de se trouver dans un organisme vieillissant les soumet à un bombardement de signaux divers et défavorables à leur fonctionnement.

Une équipe qui a travaillé récemment sur une forme de la vitamine B3 stimulant les cellules souches indique ainsi, selon Sciences et Avenir, qu’« au bout d’un certain nombre de cycles de réparation, les cellules souches font moins bien leur travail et la régénération est moins bonne. " Nous avons démontré que la fatigue des cellules souches était l’une des causes principales conduisant à une mauvaise régénération, voire une dégénérescence de certains tissus ou organes", précise Hongbo Zhang »
(…) L’équipe a alors mené l’enquête biologique et peu à peu levé un des voiles du mystère : " Un vieux dogme prétendait que les cellules souches au repos n’utilisaient pas leurs mitochondries (centrales énergétiques des cellules) , livre Johan Auwerx. Or, nous avons observé qu’il n’en était rien. Elles utilisent bien en permanence leurs mitochondries pour trouver de l’énergie. Avec le temps, ces mitochondries se mettent à moins bien fonctionner et les cellules souches s’affaiblissent." L’équipe a ainsi pu identifier la chaîne moléculaire régulant le fonctionnement des mitochondries et son évolution avec l’âge.

Les chercheurs ont par ailleurs testé l’effet d’une nouvelle forme de vitamine B3, la nicotinamide riboside, sur les cellules souches.

Précisons que Gestion Santé a évoqué récemment cette forme de B3 qui est disponible depuis peu sur le marché de la complémentation. Bien qu’il s’agisse d’une forme stable de vitamine B3, que l'on trouve notamment en toute petite quantité dans le lait de vache, elle est en pratique directement métabolisée dans la forme coenzymée de la B3 le NAD+ ce qui en fait tout l’intérêt. Le NAD est une coenzyme qui est présent dans toutes les cellules et qui aide les enzymes à transférer les électrons pendant les réactions d'oxydo-réductions du métabolisme de formation de l'ATP à l'intérieur des mitochondries.

La mise sur le marché de la nicotinamide riboside a permis de résoudre un problème difficile de la complémentation, car les formes coenzymées de la B3 sont détruites lors de la digestion et seule des formes couteuses sublinguales à toute petite dose étaient précédemment disponibles sur le marché, sans véritable intérêt pratique.

La nicotinamide riboside, bien que nettement moins chère, à poids égal, que les formes coenzymées précédente est d’un prix relativement élevé, pour des doses utiles, car pour l’instant le fabricant qui la propose a fait protéger ses process de fabrication, a consenti des investissements importants et la diffusion du produit sur le marché a été laborieuse dans les premiers temps, même si la situation s'est bien améliorée ces derniers temps.

On en sait assez peu sur les dosages efficaces chez l'être humain. Une étude a montré que 100mg suffisait à augmenter de 30% le taux de NAD+ plasmatique chez des adultes en bonne santé, ce qui est déjà un excellent résultat. Des dosages plus élevés augmentent le taux et la durée de cette augmentation. Mais on n'en sait guère plus sur les dosages optimums. Je suppose que 3 gélules de 100mg réparties sur la journée seraient proche de l'optimum pour une complémentation à la fois prudente et efficace. Mais le meilleur prix actuel pour 60 comprimés à 125mg est de de 29 € environ au meilleur prix (Thorne Research, Niacel, Nicotinamide Riboside, 60 Veggie Caps). Bien que le prix ait régulièrement baissé, le produit reste trop cher pour une prise 3 fois par jour pour la plupart des personnes qui se complémentent. Nous estimons qu'une prise une fois par jour est déjà très utile.

Il existait précédemment des interrogations sur l’intérêt réel de la nicotinamide riboside en complémentation et nous avions évoqué ces incertitudes pour ne pas susciter de faux espoir, compte tenu du coût du produit. Aussi bien que nous utilisions nous même ce produit autour de 100mg par jour depuis un bon moment, nous avions attendu d’en savoir plus pour la recommander sans réserve à nos lecteurs.

Or les recherches sur la souris montrent (Science et Avenir) que « le nicotinamide riboside, déjà connu pour son aptitude à améliorer le fonctionnement du métabolisme, faisait défaut dans la mitochondrie de la cellule souche vieillissante. Son ajout, au contraire, relance la machine." (…)
L’équipe de l’EPFL a donné de la nicotinamide riboside à des souris âgées de 2 ans (l’équivalent de 75 ans chez l’humain). " Nos résultats sont extrêmement prometteurs : la régénération musculaire est bien meilleure chez les souris ayant reçu le NR et elles vivent plus longtemps (une quarantaine de jours en moyenne, équivalent à quatre ans de plus en âge humain ) que celles qui n’en ont pas eu."
Des études parallèles ont révélé qu’un effet comparable pouvait être observé sur des cellules souches du cerveau ou de la peau. »

Ajoutons que la Nicotinamide mononucleotide (NMN) une autre molécule associée est un précurseur mais aussi un cofacteur important de la nicotinamide riboside (NAD+). Elle améliorerait de nombreux paramètres cellulaires dans le sens d'une réjuvénation, indépendamment du NAD+. Des recherches récentes semblent indiquer qu'il s'agit d'un puissant réparateur de l'ADN (lire : UNSW-Harvard scientists unveil a giant leap for anti-ageing). La biosynthèse de la NMN implique le D-Ribose et la niacine (vitamine B3), la prise de quelques grammes de D-Ribose (un produit peu coûteux que l'on peut acheter en poudre sans encapsulation) peut être une option intéressante de complémentation pour optimiser le niveau endogène de NMN en plus de la vitamine B3 provenant d'un multicomplément classique. J'ai d'ailleurs lu tout récemment, via une interview de Michael K. Mooney par Richard A. Passwater que les spécialistes de la complémentation en niacine conseillaient vivement et depuis très lontemps de se complémenter en D-Ribose, pour favoriser la biotransformation de la niacine. Attention toutefois, des expériences animales pas encore répliquées chez l'homme, mais convaincantes, indiquent que le D-Ribose présent dans le plasma en cas de prise alimentaire augmenterait les AGE , des agents qui endommagent les protéines et participent au veillissement cellulaire. De ce fait nous recommandons un usage seulement ponctuel du d-ribose (de quelques semaines à quelques mois), pour relancer le métabolisme et seulement si vous ne pouvez pas acheter de Nicotinamide Riboside pour des raisons de coût.

Si tout cela se confirme nous aurions donc l'esquisse d'une stratégie de complémentation permettant d'éliminer les cellules sénescentes ET de stimuler conjointement l'activité des cellules souches pour relancer le remplacement cellulaire.

La mitophagie, phénomène spécifique aux mitochondries à l’intérieur des cellules, en lien avec la sénescence

C'est bien évidemment à l’intérieur des cellules que s'initient les différents processus en rapport avec la sénescence. L’un des plus importants concerne les mitochondries, les petites centrales énergétiques cellulaires. Selon wikipedia anglais (traduction Gestion Santé, sans les notes et liens), “La mitophagie est la dégradation sélective des mitochondries par autophagie. Elle se produit souvent lorsque les mitochondries sont défectueuses à la suite de dommages ou de stress » Ce phénomène a été mis en évidence récemment, en 2005. On sait que « La mitophagie est un aspect essentiel de la préservation de la santé cellulaire. Elle active le renouvellement des mitochondries et prévient l’accumulation de mitochondries dysfonctionnelles qui peuvent conduire à la dégénération cellulaire. »

En pratique ce sont les lysosomes qui se chargent de digérer les mitochondries qui se sont autodétruites. Les mitochondries vivent sensiblement moins longtemps que la cellule qui les hébergent et c’est la raison pour laquelle un renouvellement régulier des mitochondries est essentiel à la bonne santé de la cellule.

Parmi les compléments alimentaires qui participent au renouvellement des mitochondries nous avons déjà présenté le PQQ (pyrroloquinoline quinone). Comme nous l’écrivions, « La PQQ agit comme cofacteur enzymatique et participe aux réaction d'oxydoréduction en particulier au niveau mitochondrial où elle neutralise les radicaux superoxyde et hydroxyle, deux causes majeures des dysfonctionnements mitochondriaux. Son extraordinaire stabilité chimique lui permet d'assurer un nombre très élevé de transferts d'électrons avant d'être détruite ... Cela explique aussi son efficacité à très petites doses.
En 2010 des recherches ont montré que la PQQ activait la création de nouvelles mitochondries en activant différentes voies moléculaires de signalisation … ce qui entraîne des activations génétiques spécifiques comme celles que l'on retrouve dans la restriction calorique, favorables à la génération de nouvelles mitochondries. Ces effets se combinent aux effets antioxydants sus-évoqués. »

Le PQQ agirait notamment en synergie avec le nicotinamide riboside (présenté supra pour son action sur la stimulation des cellules souches).

Enfin récemment, un métabolite de la grenade (pomegranate en anglais), l’urolithine A a été identifié avec des caractéristiques proches et probablement complémentaires du PQQ et du nicotinamide riboside. L’Urolithine A est un métabolite secondaire de l’acide ellagique, un des principaux tanins de la grenade (on en trouve aussi dans d’autres aliments) que l’on trouve en concentration élevé dans les compléments alimentaires de grenade bien dosés.

L’urolithine A semble posséder une capacité très intéressante à lutter contre le vieillissement mitochondrial. Ce métabolite est créé par les bactéries intestinales d’une partie seulement de la population humaine. Selon les études, seule une partie de la population humaine (de 25% à 80% des personnes selon les études, qui donnent des résultats très variables) est susceptible de métaboliser l’acide ellagique en urolithine A. Ce sont les bactéries digestives de la catégorie Gordonibacter qui effectuent cette transformation. Ces souches ne sont malheureusement pas disponible dans des produits de complémentation nutritionnelle.

De nombreux articles sur l’urolithine A sont sortis dans la presse scientifique grand public à l’été 2016 compte tenu des résultats remarquables obtenus avec cette molécule et publiés en juillet 2016 dans Nature Medecine (lire un bon résumé en français) :
« La première observation qui a été faite est que l’urolithine A mise chroniquement à la disposition des vers depuis l’œuf jusqu’à l’état adulte prolonge de plus de 40 % l’espérance de vie du nématode [un modèle animal classique d’étude des effets des nutriments sur la longévité], ce qui est considérable en soi. (…)
Pour tenter d’expliquer la raison pour laquelle les nématodes vivaient plus longtemps en présence d’urolithine A, l’équipe du Docteur Auwerx a alors examiné ce qui se passait au niveau des mitochondries du ver et ils se sont rendu compte que ce phénol activait l’élimination par les cellules des mitochondries défectueuses devenues incapables de produire de l’énergie. (…) non seulement l’urolithine maintient la robustesse et la capacité respiratoire des mitochondries tout au long de la vie du nématode mais favorise également l’élimination des mitochondries défectueuses lorsque le ver commence à vieillir. Une approche similaire réalisée avec des rats a montré que l’administration d’urolithine A augmentait les performances respiratoires des mitochondries musculaires bien que stimulant l’autophagie des mitochondries défectueuses.»

Le Life Extension Magazine a proposé dans un article "Pomegranate Improves Markers of Aging" une synthèse très complète de toutes les études animales réalisées.

Science et Avenir a aussi commenté les mêmes recherches et explique que des recherches humaines sont en cours « A ce jour, "les essais ont commencé sur 36 patients dans un centre hospitalier français afin de déterminer la biodisponibilité (la quantité absorbée en fonction de la dose administrée) de la molécule et son effet (évalué grâce au suivi de marqueurs d'activité mitochondriale)", explique Pénélope Andreux, responsable recherche chez Amazentis et co-auteur de l'étude. »

Le Dr Mercola qui aussi évoqué ce sujet indique de son côté que « Il n'est pas surprenant que l'équipe de l'EPFL [Ecole polytechnique fédérale de Lausanne] travaille avec la compagnie de biotechnologie Amazentis pour produite un complément alimentaire dont ils espèrent qu’il augmentera la capacité énergétique et la force musculaire, même en cas de vieillissement ». Cette information de Mercola est confirmée par un lien que celui-ci donne vers une dépêche de l’agence Reuter. C’est un point très important car s’il s’agit bien d’un complément alimentaire et non d’un médicament, le produit devrait être prochainement disponible pour un prix raisonnable alors qu’un médicament a toutes les chances de ne jamais voir le jour ou de n’être disponible que dans 20 ans à un prix astronomique pour des pathologies hyper pointues.

Compte tenu de l'intérêt potentiel de ce produit, nNous avons fait une recherche en juillet 2017 pour savoir où en était l'éventuelle mise sur le marché de l’urolithine A. La start up de biotechnologie Amazentis est toujours aux commandes du projet et une première étude clinique a été publiée en avril 2017 confirmant l'efficacité du produit sur l'activité des mitochondries musculaires (lire aussi ici). La start up semble très soutenue financièrement, des poids lourds, proche de l'industrie pharmaceutique ou de l'agroalimentaire ayant investi dans le capital et le partenariat avec le monde de la recherche semblant très bien construit et ayant probablement aidé à monter l'étude clinique de façon rapide et efficace. La société semble relativement pressée de mettre le produit sur le marché et s'il est probable qu'il va y avoir d'autres études cliniques sur la santé du muscle ou sur d'autres paramètres santé, celles-ci devraient plutôt permettre de confirmer et relancer le produit après sa mise sur le marché . Il est désormais quasi certain qu'il s'agira d'un alicament, autrement dit d'un complément alimentaire.

C'est une évolution importante et cela signifie que la médecine anti-âge va de plus en plus renoncer, même pour des produits brevetables, à tenter de rentrer sur le marché du médicament et aller de plus en plus directement sur le marché des compléments alimentaires, désormais très mature et ayant une "actualité produit" permettant le lancement de produits innovants susceptibles de s'emparer d'une part de marché significative. C'est une tendance que nous avions anticipée dès le lancement de Gestion Santé en 2001, lorsque nous écrivions, à propos d'une "approche raisonnée" "Les personnes pratiquant la complémentation nutritionnelle ne cherchent pas le produit miracle, mais l'utilisation d'une gamme de produits agissant en synergie, même s'il existe une "actualité produit" dans le monde de la complémentation, toujours en évolution."

Amazentis est probablement en train de finaliser le montage pour le lancement du produit. S'agissant d'une structure légère, elle va probablement trouver un fabricant de la matière de base, l’urolithine A, et déposer une marque qui sera reprise par des distributeurs souhaitant utiliser l'ingrédient dans des compléments individualisés ou combinés avec d'autres. Amazentis se rémunèrera grâce au brevet par un forfait sur les quantités vendues, sans avoir à s'engager directement dans la production ni la commercialisation qui sera assurée par les marques de compléments alimentaires innovantes qui vont lancer le produit (comme Life Extension, Jarrow, etc.). Souvent une marque est pilote dans ce genre d'affaire et a l'exclusivité du lancement de quelques mois à un an et se fait des marges importantes, puis les autres grandes marques innovantes le lancent aussi à un prix plus faible pour assurer la montée en volume des ventes, etc.

Le montage va très probablement se rapprocher du lancement du niacel (Nicotinamide Riboside, voir section précédente), un produit découvert par les mêmes équipes mais dont le lancement, plusieurs fois retardé, avait beaucoup cafouillé.

Pour l’urolithine A, je pense que cela va être beaucoup plus efficace (et rentable), compte tenu du niveau d'expertise scientifique et commericial et je m'attends à une gamme et une évolution des prix dans le temps assez similaire. Les prix devrait être élevés mais rester raisonnables, dans la mesure où le consomateur doit déjà arbiter entre plusieurs produits relativement couteux et que son budget complémentation n'est pas extensible.

En attendant ce futur complément alimentaire à base d’urolithine A, on peut prendre un extrait de grenade avec dosage certifié en acide ellagique (du fait de cette actualité, certains produits sont en rupture de stock chez iherb !) en espérant posséder les fameuses bactéries digestives gordonibacter transformatrices. A combiner donc avec du PQQ et du nicotinamide riboside. A noter que l’équipe du Docteur Auwerx qui a travaillé sur l’urolithine A et la même que celle qui a travaillé sur le nicotinamide riboside ! On parle surtout de l'effet de ces produits sur la capacité musculaire, mais il est très probable qu'il agit de façon bénéfique sur de nombreux autres lignées cellulaires.

Pour compléter, nous vous conseillons de relire nos documents et conseils sur les différents stimulateurs et protecteurs de la mitochondrie que nous avions évoqué en détail ici, lire aussi cela.

Ces compléments sont actifs à la fois sur les cellules normales mais tout autant voire plus sur les cellules souches évoquées précédemment. En effet la mitophagie et le renouvellement mitochondrial sont des éléments clé du maintien d'un bon fonctionnement des cellules souches lors du veillissement.

En conclusion provisoire

Dans notre page sur le vieillissement et la barrière des 115 ans , nous avions indiqué que les personnes à a partir de 80 ans présentaient un vieillissement accéléré du système vasculaire et que c’est ce système qui semblaient le moins bien résister au grand âge. On sait aussi que les cellules souches hématopoïétiques sont fortement impactées par le vieillissement, un autre domaine ou la quercétine semble efficace. Le fait que la quercétine agisse préférentiellement sur les cellules endothéliales sénescentes du système vasculaire et les cellules hématopoïétiques (elles aussi durement impactées par le vieillissement) est donc très encourageant et intéressant. Au vu des résultats préliminaires déjà obtenus, je pense qu’une adaptation de la complémentation alimentaire des personnes suivant un protocole pointu mérite déjà d’être mise en place, compte tenu du coût raisonnable et de la sécurité d’utilisation des produits concernés.

Il faut espérer que la recherche sur les « sénolytiques » va permettre de découvrir d’autres nutriments courants efficaces dans les prochaines années, afin de cibler progressivement tous les types cellulaires sénescents. Il faudra évidemment coupler cette méthode avec des facteurs de stimulation du développement des cellules souches. Là aussi la complémentation offre des possibilités intéressantes et en plein développement.


03/11/11 - Créatine / ubiquinol et santé musculaire (avec un détour par les statines)

Nous avons fait un point récent (Les acides aminés branchés augmentent la longévité des souris) sur les acides aminés branchés et plus particulièrement la Leucine pour protéger la masse musculaire lors du vieillissement.

Je souhaiterai ajouter un mot sur l'intérêt probable de la créatine et de l'ubiquinol en complément de la Leucine, suite à une petite étude très intéressante sur des patients  faisant une  réaction musculaire aux statines et traités avec l'acide aminé créatine.

Un de mes premiers articles mis en ligne sur Gestion Santé concernait les statines (Le scandale de la cérivastatine de Bayer : Les médicaments anti-cholestérol et la politique de santé publique) où je disais tout le mal que je pensais de ces produits, notamment en prévension primaire, et évoquai les graves problèmes de santé publique posés par leur surprescription massive. J'y évoquai les risque de rhabdomyolyse : "Dans cette affection aiguë, les cellules musculaires sont détruites et libérées dans le sang. Elle déclenche des douleurs musculaires très vives, généralement dans les mollets et le bas du dos. Dans les cas extrêmes, les malades sont atteints de défaillances rénales ou d'autres organes, potentiellement mortels."

La rhabdomyolyse est la forme ultime de troubles qui affectent de nombreux patients avec des degré d'intensité et de gravité très variables. Selon Wikipedia, "Les douleurs musculaires, sans myopathie objectivée, sont un symptôme fréquent (entre 1 % et 10 % des cas signalés spontanément par les patients à la pharmacovigilance)."

Le Dr de Lorgeril pense que les effets musculaires néfastes des statines sont énormément sous estimés. Il écrit sur une page de son site que, "selon ces drôles d’experts, moins d’un patient sur 1000 présenterait des symptômes musculaires ou ligamentaires sous statine.
Cette information est répétée ad nauseam dans les congrès et journaux médicaux.
A l’autre extrême, pour certains experts examinant cette question non pas dans des essais cliniques sponsorisés par l’industrie mais dans des consultations de patients non sélectionnés (bref, dans la vraie vie), près d’un patient sur deux se plaindraient de troubles musculaires sous l'effet des statines.
Le contraste est saisissant !
(...) Cette toxicité musculaire a de graves conséquences car elle dissuade de pratiquer un exercice musculaire significatif qui pourrait être crucial voire salvateur dans certains conditions cliniques notamment dans le diabète, l’insuffisance cardiaque et après un infarctus du myocarde. [souligné par Gestion Santé] "

De longs extraits du livre du Dr de Lorgeril, Dites à votre médecin que le cholestérol est innocent, il vous soignera sans médicaments, ont été mis en ligne et il y explique que "… il est presque impossible pour un sportif qui s'entraîne régulièrement de prendre des statines. Dans ce cas, la douleur et la fatigabilité sont presque systématiques. Il y a incompatibilité entre statines et une activité musculaire importante ! 
… on devrait combattre sans relâche tout ce qui peut empêcher une personne de bouger et d'activer ses muscles.  Les statines font partie de ces obstacles à l'exercice physique.  

On a peut-être fait un pas en avant très important dans la compréhension de la toxicité des statines via une petite étude Creatine Supplementation Prevents Statin-Induced Muscle Toxicity. La recherche est partie de la constatation que les statines et d'autres médicaments ayant une toxicité musculaire provoquaient un dégagement de créatinine. A partie d'un certain seuil, l'attaque sur la fonction musculaire peut provoquer un blocage de la fonction rénale. Mais beaucoup de lésions dues aux statines n'atteignent pas ce niveau de toxicité tout en lésant  néanmoins plus ou moins fortement la fonction musculaire. On retrouve alors dans les urines, à fonctionnement rénal équivalent, des niveaux plus élévé de créatinine qui traduisent l'atteinte musculaire. A partir de cette observation l'étude s'est proposée de vérifier si, chez des patients ayant des douleurs musculaires empêchant la prise de statine, des apports de créatine pouvaient à contrario protéger de ces symptômes.

Il s'avère que c'est le cas de 8 patients sur 10 pour des apports de créatine de 10g en traitement d'attaque et de 5g en dose de maintenance.

Selon Wikipedia, "Normalement la moitié de la créatine du corps humain provient de la nourriture (principalement de la viande et du poisson, 500 g de steak de bœuf renferment 2,5 g de créatine), alors que l’autre moitié est synthétisée à partir de certains acides aminés (glycine, arginine) et methionine dans le foie, le pancréas et les reins. 95 % d’entre elle est stockée dans les muscles du squelette, le reste dans le cerveau, le cœur et les testicules."

Dans le muscle la créatine est transformée en phosphocréatine qui est une molécule de créatine phosphorylée riche en énergie. Elle est utilisée dans les muscles pour régénérer l'ATP (adénosine-5'-triphosphate) à partir de l'ADP (adénosine diphosphate). L'ADP est de son côté le produit de déphosphorylation de l'ATP. Cette transformation d'ADP en ATP utilise aussi l'ubiquinol (CoQ10) comme donneur d'électron.

Il est connu depuis plusieurs années que les statines induisent un déficit en CoQ10 et qu'il est conseillé de se complémenter en ce nutriment pour compenser les carences induites par les statines. Il est probable que la phosphocréatine est un cofacteur indispensable de l'utilisation de l'ubiquinol au  niveau  musculaire.

Je ne suis pas partisan de compenser par toutes sortes de contre-mesures nutritionnelles, aussi bien ciblées soient-elles, la toxicité de médicaments dont on a du mal à comprendre la présence sur le marché comme traitement au long cours au vu de leurs effets pharmacologiques. Par contre ces recherches amènent des résultats très intéressants en matière de complémentation.

Elles confirment l'intérêt déjà connu de la créatine pour la protection de la masse musculaire et plaident pour un cocktail Leucine + créatine + ubiquinol.  On se reportera à mes billets sur la Leucine pour les dosages et à mon billet de février 2007 pour l"ubiquinol (la forme chimique la plus efficace de CoQ10) dont les bénéfices s'étendent bien au-delà de la santé musculaire. Précisons que le prix de l'ubiquinol a sensiblement baissé et que l'on trouve des dosages à 100 mg chez le fabricant  Healthy Origins pour 65$ les 150 softgel aux USA. 100mg est un très bon dosage pour les personnes de plus de 50 ans sans problème de santé particulier. Pour la créatine, un dosage modéré de l'ordre de 1g à 2g de créatine par jour me semble suffisant pour les non végétariens (à prendre plutôt le matin au début du petit déjeuner ou avant un effort sportif). La créatine est un complément peu coûteux et on la trouve à moins de 17$ les 500g en poudre aux USA. A noter qu'en plus de ses bénéfices musculaires, la créatine est un neuroprotecteur intéressant. Outre ses bénéfices neuronaux proprement dits, elle a une action plus particulière sur l'interface neuro-musculaire. De ce point de vue, elle devrait avoir des effets synergiques importants avec la vitamine D (lire : Vitamine D : un rôle dans la préservation des fonctions neuro-musculaires ?)

On peut aussi prendre en complément les précurseurs de la biosynthèse endogène, de l'arginine et de la glycine sous forme de TMG (Trimethylglycine) un protecteur hépathique qui augmente par ailleurs la biosynthèse de S-adenosylmethionine (SAM-e) . Souce Naturals propose 240 tab à 250mg pour env. 22$. On peut prendre 1/2 tab par repas.

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Créé le 03/11/11. Dernière modification le 22/07/17.