La Conversation scientifique

Quelles sont les pistes de la physique théorique qui semblent les plus fécondes ? Et quelles sont les questions qui demeurent sans réponses ?

Comment penser le manque ? quel statut lui donner ? et d’abord, comment le définir ? Existe-t-il une véritable métaphysique du manque ? Si non, d’où vient qu’elle manque encore ?

Lieux d’un entre-deux, situées au croisement de la nature et de la culture, à la fois limites et traits d’union, que représentent donc ces sortes de murs vivants que sont les haies ? De quoi sont-elles le symbole ? Bref, qu’apprendrions-nous à davantage fréquenter l’école des buissons ?

On l'imagine comme une tranquille framboise microscopique, alors qu'il est en réalité le théâtre de phénomènes subtils, ultraviolents et très rapides : que se passe-t-il au juste dans un noyau d’atome ?

Pourquoi le destin des glaciers détermine-t-il le nôtre ? Que savons-nous de la vie des eaux gelées, dont nous modifions les volumes et les vitesses d’évolution ?

Réussir à mimer l’intelligence humaine ne suffit pas à prouver qu’on est intelligent. Dès lors, devons-nous considérer – ou pas – que les cerveaux possèdent le monopole de ce qu’on appelle « la pensée » ?

Comment distinguer une connaissance de la croyance d’une communauté particulière ? Un commentaire, d’un préjugé ? Une information, d’un bobard ?

Le merveilleux ne peut-il pas se montrer tout nu, se révéler dans sa version brute ? Ne peut-il pas jaillir directement du monde pour nous percuter littéralement (à la condition, bien sûr, que nous nous tenions aux aguets) ?

Grâce au progrès technique, une "archéologie" des paysages sonores est récemment devenue possible : elle consiste à "faire entendre l’histoire" en transmutant le passé en bande sonore. L’espace-temps serait-il en train de franchir le mur du son ?

Composer la musique d’un film ? S’agit-il d’inféoder un art à un autre, la question étant alors lequel est au-dessus de l’autre ? S’agit-il d’amplifier les pensées intimes des personnages ? De moduler le rythme de la narration ? De transcender les dialogues ?

Nous nous considérons comme les héritiers des Lumières. Mais « héritiers » ne voulant pas dire « semblables », nous devons nous poser sérieusement cette question : à quelle distance sommes-nous réellement de l’Esprit des Lumières ?

Marcel Proust écrivit dans "À L’ombre des jeunes filles en fleurs" : "Il y a moins de force dans une innovation artificielle que dans une répétition destinée à suggérer une vérité neuve". Que voulait-il dire par là ? De quoi l’innovation a-t-elle fini par devenir le nom ?

Le cyclisme serait-il une province naturelle de la littérature ? Existerait-il une façon vélocipédique d’écrire ? Et il y a cette autre question, encore plus fondamentale : N’y aurait-il pas, carrément, une métaphysique du vélo ? Si oui, en quoi consiste-t-elle, et qu’en reste-t-il ?

Où en est-on de l'exploration de la planète rouge ? Y enverra-t-on bientôt des hommes ? Comme l'a écrit notre invité Francis Rocard : "Certains pensent que l'entreprise est impossible. Pourtant, l'impossible est aujourd'hui en préparation."

Comment fonder une "justice environnementale" ? Comment définir cette notion ? Par quels stratagèmes pourrait-on la mettre en pratique à l’échelle de la planète ?

Pourquoi les biologistes sont-ils condamnés à regarder les virus avec une perplexité analogue à celle des physiciens s’interrogeant sur le degré de vivacité du chat de Schrödinger ? Et quels rapports ont les virus avec nos vies?

"L'histoire de la matière c'est l'histoire de la matière qui s'organise", dit Hubert Reeves dans cet entretien exceptionnel où il se rappelle les grandes figures scientifiques qu'il a côtoyées, et réaffirme bien sûr son engagement plein et entier pour la protection de la planète. Pour notre survie.

Les formes modernes de la communication, elles-mêmes dopées par l’IA, ne se seraient-elle pas transformées en une vaste polyphonie de l’insignifiance, fabriquant une fugacité qu’elles renouvellent sans cesse, et promouvant la vétille au titre d’épopée du genre humain ?

Saurons-nous un jour, grâce aux neurosciences, comment notre cerveau vit le fait qu’il est en train de mourir ?

Nos systèmes de production et de consommation ne sont possibles qu’à la condition que la croissance ne s’arrête pas ; or le combustible de cette croissance, lui, d’une part risque de s’épuiser un jour, d’autre part produit de nombreux dommages. Dès lors, que faire?