Terrible aveu d’échec de l’ancien responsable de la Food and Drug Administration !

Source : Washington Post

Article : https://www.washingtonpost.com/video/postlive/wplive/former-fda-commissioner-david-kessler-obesity-problem-is-worse-than-we-think/2018/06/20/a98edecc-74c7-11e8-bda1-18e53a448a14_video.html?noredirect=on&utm_term=.c1ef37330063

Date de parution : 26.06.2018

Niveau de difficulté : Facile

« Nous avons échoué dans nos recom­man­da­tions dié­té­tiques à l’égard de la popu­la­tion (…). Je ne suis pas sûr de savoir (moi-même) quoi manger ! »*.

Ces paroles ne sont pas celles de n’importe qui, mais de David Aaron Kessler, expert recon­nu en nutri­tion, pédiatre et auteur de plu­sieurs ouvrages, patron de la très célèbre FDA de 1990 à 1997, agence gou­ver­ne­men­tale pla­cée sous l’autorité du Ministère de la Santé, res­pon­sable de la pro­tec­tion de la san­té publique et de la sécu­ri­té sani­taire, entre autres choses. La FDA veille depuis plus d’un siècle à ce que les citoyens amé­ri­cains se nour­rissent et se soignent bien !

Il faut un cer­tain cou­rage, lorsque l’on a eu un tel niveau de res­pon­sa­bi­li­té pour avouer, lors d’une inter­view sur les mala­dies chro­niques aux Etats-Unis (dont le sur­poids et l’obésité hors de tout contrôle), l’échec total de l’ensemble des recom­man­da­tions ali­men­taires don­nées aux amé­ri­cains. Des recom­man­da­tions expor­tées et appli­quées de par le monde, notam­ment chez nous après la Seconde Guerre Mondiale, temps depuis lequel tout ce que disent les amé­ri­cains en matière de nutri­tion est paroles d’Evangile : très peu de cho­les­té­rol, de graisses ani­males et de sel, et sur­tout pas trop de calories !

« Tout d’abord, spé­ci­fie le spé­cia­liste, je pense que le pro­blème est pire que ce que l’on pense. Plus j’étudie les effets de l’obésité, le réel chaos méta­bo­lique que cela induit, plus je suis frap­pé (…), et main­te­nant, pour être hon­nête, je pense que la réponse est que nous n’avons pas de solu­tion. Nous sommes igno­rants des inter­ven­tions effi­caces (…), si la dié­té­tique et l’exercice phy­sique étaient la solu­tion, nous le ferions tous et il n’y aurait plus de pro­blème. Cela ne fonc­tionne pas sur le long terme (…). Nous avons dépen­sé des mil­liards au tra­vers des dif­fé­rents dépar­te­ments (que je diri­geais), (…) je vou­drais reve­nir aux fon­da­men­taux, (…) une calo­rie est-elle une calo­rie ? Puis-je man­ger de la viande ? Quelles sont les sources de l’insulinorésistance et du dia­bète ? (…) Que se passe-t-il dans mon cer­veau ? (…) Nous avons créé cer­tains pro­cé­dés agroa­li­men­taires à par­tir des années 1920, 1930, de façon à nour­rir une nation affa­mée avec une ali­men­ta­tion bon mar­ché, plus sûre et plus faci­le­ment trans­por­table, et je pense que per­sonne n’avait la moindre idée des effets de ces pro­cé­dés sur la phy­sio­lo­gie humaine. Quelque chose nous a conduit, tous, à deve­nir de plus en plus gros (…), cela pro­vient de ce que l’on mange, mais nous ne le com­pre­nons pas vraiment ».

Sous le regard stu­pé­fait de la jour­na­liste du Washington Post, Marion Nestle (sans rap­port avec la mul­ti­na­tio­nale agroa­li­men­taire suisse), pro­fes­seur en nutri­tion, elle aus­si invi­tée à ce débat, tente d’apporter une cau­tion aux recom­man­da­tions nutri­tion­nelles en vigueur : « (…) Je crois que nous savons ce qu’est une dié­té­tique saine. C’est une diète qui contient beau­coup de fruits et de légumes, et un équi­libre calo­rique qui ne pré­sente pas beau­coup de junk food ».

Echange ver­bal impro­bable, mais ô com­bien révé­la­teur de notre époque. D’un côté les cher­cheurs en nutri­tion qui reprennent pos­ses­sion de leur propre intel­li­gence, cri­ti­quant et ne rece­vant plus pour argent comp­tant l’enseignement reçu, et qui s’interrogent (enfin) sur les conseils nutri­tion­nels offi­ciels et dog­ma­tiques de ces 60 der­nières années, et de l’autre côté, les membres de l’« Inquisition » à l’esprit for­ma­té par la reli­gion nutri­tion­nelle, qui sou­tiennent coûte que coûte leur propre « révé­la­tion » : les gens sont gros et malades de leur fait, ce sont des pécheurs impé­ni­tents qui se goinfrent dans la paresse la plus immorale.

Manger des fruits et des légumes, bou­ger davan­tage, à écou­ter les experts de l’acabit de Marion Nestle, les consignes ne sont pour­tant pas dif­fi­ciles à comprendre !

Cependant, avec le recul, les courbes existent et nous montrent que la popu­la­tion a bien sui­vi les recom­man­da­tions mar­te­lées ces der­nières décen­nies. Non, les gens ne sont pas de stu­pides esprits incon­sé­quents qui refusent de suivre les règles les plus simples !

Arrêtons de culpa­bi­li­ser les consom­ma­teurs de peu de connais­sances scien­ti­fiques ; que les scien­ti­fiques s’interrogent sur leurs propres connaissances.

Depuis les années 1970, la consom­ma­tion de fruits, de légumes, de céréales, d’huiles végé­tales a for­te­ment aug­men­té, et la consom­ma­tion de lait entier, de viande rouge, d’œufs, de beurre et de graisse ani­male a dimi­nué. Les gens courent, pédalent, rament, trans­pirent des litres de sueur dans les salles de sport, et pour­tant le dia­bète explose, les mala­dies car­dio­vas­cu­laires ne cessent de croître, ain­si que le syn­drome méta­bo­lique et les mala­dies auto-immunes.

David Aaron Kessler semble sor­tir de la brume que la pseu­dos­cience a insé­mi­née dans son cer­veau et d’une manière glo­bale au sein de toutes les ins­tances et auto­ri­tés médi­cales depuis les années 1950. La cor­rup­tion liée à l’industrie agroa­li­men­taire se trouve par­tout où la science est publiée. Les conflits d’intérêts sont omni­pré­sents et gan­grènent la recherche scien­ti­fique finan­cée, par exemple, par la très dotée National Institutes of Health (NIH) ; tout aus­si fla­grant, la fameuse American Heart Association (AHA) pro­pul­sée au plus haut rang des orga­nismes de san­té à par­tir de 1948 grâce aux finan­ce­ments de Procter & Gamble, grande puis­sance indus­trielle des huiles végé­tales, reçoit encore aujourd’hui de larges finan­ce­ments de cer­tains labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques ayant des acqui­si­tions impor­tantes dans l’industrie du soja et des huiles végé­tales, ou de socié­tés émi­nem­ment connues pour leurs sodas qu’ils pro­meuvent sur l’ensemble de la planète.

La science contre la pseu­dos­cience, c’est le pot de terre contre le pot de fer. En six décen­nies, la réité­ra­tion, encore et tou­jours, des mêmes contre-vérités par le plus grand nombre a fini par deve­nir un cor­pus de véri­té auquel les ins­tances médi­cales se sont sou­mises, et les thé­ra­peutes aliénés.

La science nous dit que les graisses satu­rées ne bouchent pas les artères[1], mais il est dif­fi­cile pour la méde­cine de sau­ter d’un train lan­cé à vive allure et de retour­ner dans le droit chemin.

La science le sait depuis toujours :

  • Le LDL-cholestérol est vital, répa­ra­teur, il est idiot d’appeler « mau­vais cho­les­té­rol » cette matière noble qui ne devient délé­tère qu’une fois oxy­dée et « défor­mée » par les sucres et les huiles végé­tales poly­in­sa­tu­rées ! Ce n’est pas tant la quan­ti­té que la forme phy­si­co­chi­mique qui importe, et c’est l’environnement inflam­ma­toire qui déclenche le pro­ces­sus d’athérosclérose.
  • Les calo­ries issues des graisses n’ont pas le même effet méta­bo­lique que les calo­ries issues des sucres. Les graisses natu­relles sti­mulent les fonc­tions régu­la­trices de l’organisme, les sucres per­turbent le méta­bo­lisme jusqu’à le rendre malade.

La science le sait aujourd’hui :

  • Le fruc­tose nour­rit les cel­lules can­cé­reuses[2]. « Lorsque les cel­lules can­cé­reuses arrivent au foie (lorsque celui-ci méta­bo­lise du fruc­tose), elles sont comme un enfant dans une confi­se­rie. (…) Elles uti­lisent cette source d’énergie nou­vel­le­ment lar­ge­ment dis­po­nible afin d’élaborer des élé­ments bâtis­seurs pour faire croître plus de cel­lules can­cé­reuses », nous dit le scien­ti­fique Xiling Shen.

Il est donc impor­tant de ne pas se gor­ger de jus de fruits, de smoo­ties, de sodas, de sucre de canne ou de bet­te­rave, ni de consom­mer des fruits à outrance ; deux fruits par jour en dehors des repas semble être la dose correcte.

Dans « 5 fruits et légumes par jour », enten­dez plu­tôt « 5 légumes si vous vou­lez, mais pas plus de deux fruits ».

  • Le sel n’a rien à voir avec l’épidémie d’hypertension, au contraire, les régimes hypo­so­dés fatiguent les reins, induisent des mala­dies rénales ain­si qu’une fuite de magné­sium indis­pen­sable à la décon­trac­tion des artères, et pré­dis­pose indu­bi­ta­ble­ment à l’insulinoréistance, et donc au dia­bète[3].

La balance calo­rique qui conduit à la peur des graisses ali­men­taires et la pyra­mide ali­men­taire qui insiste tant sur la consom­ma­tion de fécu­lents comme base pre­mière de notre ali­men­ta­tion, sont les deux piliers de la reli­gion nutri­tion­nelle qui a fon­dé ses pré­ceptes sur des croyances et non sur la science, et qui a mené à la catas­trophe sani­taire actuelle.

Notre micro­biote est per­tur­bé par l’ingestion constante, plu­sieurs fois par jour, de tous ces sucres (fécu­lents, fruits et sucre) qui dépassent aisé­ment la capa­ci­té d’absorption de l’intestin grêle qui dimi­nue for­te­ment avec l’âge, déve­loppe une flore de fer­men­ta­tion extrê­me­ment patho­gène et cor­ro­sive qui abou­tit avec les années à une inflam­ma­tion per­ni­cieuse qui sort du cadre de l’intestin pour deve­nir sys­té­mique, atteindre le cer­veau et ins­tal­ler les fac­teurs pro­pices à une dépres­sion tota­le­ment inac­ces­sible à tout psychiatre.

Ajoutez à ces sucres des huiles végé­tales poly­in­sa­tu­rées, et à la cara­mé­li­sa­tion du cer­veau vous ajou­te­rez une oxy­da­tion pos­si­ble­ment létale.

La ruine des sys­tèmes d’aides aux rem­bour­se­ments des soins qui s’annoncent dans tous les pays for­te­ment indus­tria­li­sés pous­se­ra peut-être les gou­ver­ne­ments à finan­cer une science indé­pen­dante et à sur­veiller d’un peu plus près la cor­rup­tion scien­ti­fique et médicale.

Bon appé­tit,

* Les tra­duc­tions ont été faites par mes soins. Je suis res­té le plus fidèle pos­sible aux pro­pos des intervenants.

[1]Saturated fat does not clog the arte­ries : coro­na­ry heart disease is a chro­nic inflam­ma­to­ry condi­tion, the risk of which can be effec­ti­ve­ly redu­ced from heal­thy life­style interventions.

Br J Sports Med. 2017 Aug ; 51(15):1111 – 1112, doi : 10.1136/bjsports-2016 – 09728.

[2]https://medicalxpress.com/news/2018 – 04-metastatic-cancer-gorges-fructose-liver.html

[3]Lire :The salt fix. Dr DiNicolantonio.