Sport intensif chez les seniors: des bénéfices mais aussi des risques

Dernière mise à jour 31/07/13 | Article
Sport intensif chez les seniors: des bénéfices mais aussi des risques
Maintenir une activité physique régulière à tout âge est reconnu comme un atout, tant pour le bien-être du corps que pour celui de l’esprit. Certains seniors poursuivent même à un âge avancé une pratique sportive à un haut niveau d’entraînement et d’endurance. Mais comment l’organisme vieillissant réagit-il et quelles sont ses performances? Les spécialistes de la médecine du sport s’y intéressent de plus en plus.

C’est souvent dans des compétitions de course à pied ou de course cycliste, dans des marathons ou des triathlons que l’on remarque la présence endurante de participants ayant très largement dépassé l’âge de la retraite. Dans certains sports, les seniors ont même leurs propres championnats et leurs résultats montrent une condition physique qui se maintient à un âge souvent fort avancé.

Des centaines de milliers de résultats ont été relevés dans des compétitions sportives telles que courses à pied, marathons ou semi-marathons. Ces études montrent qu’entre 20 et 50 ans, les performances restent stables. Puis elles diminuent, de manière très progressive entre 50 et 79 ans, à raison de 0,45% par an chez les hommes, et 0,24% par an chez les femmes.

Les risques de la course à pied

Néanmoins, par certains aspects, l’organisme révèle son âge véritable et ne parvient plus à des performances comparables à celles de sportifs plus jeunes.

Pour mieux comprendre ce qui change avec l’âge au niveau de l’organisme, les médecins spécialisés en médecine du sport observent plusieurs paramètres qui permettent de mesurer les capacités physiques d’une personne. L’un d’eux concerne la consommation maximale d’oxygène d’un corps soumis à un exercice. Cette mesure nommée VO2max constitue une valeur de référence dans les sports d’endurance, mais sa diminution avec l’âge (de l’ordre de 10 à 15% par décennie) est aussi révélatrice du vieillissement de l’organisme ; une diminution qui peut du reste être limitée avec la pratique régulière d’une activité physique.

D’autres paramètres pris en compte concernent l’évolution avec l’âge de la force musculaire, ou encore celle des capacités de récupération. C’est surtout aux niveaux articulaire, musculaire, cardiaque et hormonal qu’un organisme plus âgé aura besoin de davantage de temps pour récupérer.

Pour comparer les effets de trois sports différents, la pratique du triathlon a fait l’objet d’observations et de mesures montrant que les performances diminuent plus tôt en natation et en course à pied qu’en cyclisme. La course à pied apparaît comme la pratique sportive la plus risquée: elle entraîne davantage de microtraumatismes et des dégâts sur l’appareil locomoteur, sur les muscles et les articulations, avec pour conséquence des performances à la baisse, voire des séquelles parfois irréversibles. Par ailleurs, plus les épreuves sportives sont de longue durée, plus l’effet de l’âge est marqué, occasionnant notamment davantage d’abandons en cours de compétition.

A l’écoute de son corps

Si la pratique d’une activité sportive à haute dose n’est pas sans risque, les bénéfices liés à un exercice physique régulier – sans chercher à battre des records - semblent l’emporter. Mettre son corps à contribution permet non seulement de contrecarrer les effets de l’âge mais aussi de prévenir différentes affections tant somatiques que psychiques.

Encore faut-il connaître, écouter et respecter son corps afin de lui imposer l’entraînement le plus adéquat en termes d’intensité. «Un esprit sain dans un corps sain» demeure un excellent adage… à tous les âges.

Référence

Adapté de «Sport aux 3e et 4e âges: qu’en savons-nous actuellement?», par Dr Pierre-Etienne Fournier, Service de médecine du sport, Swiss Olympic Medical Center, CRR Suva care, Sion. In Revue médicale suisse 2013;9:237, en collaboration avec l’auteur.

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