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Nutrition

Un gène présent dans la viande rouge pourrait être à l'origine de certaines inflammations

Un gène présent dans la viande rouge et dans certains poissons et produits laitiers serait à l’origine de problèmes d’inflammation, d’arthrite, et de cancers. Une étude de l’Université du Nevada, aux Etats-Unis, s’attache à déterminer dans quelle mesure ce gène serait présent chez les animaux et pourquoi.

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A l'étal du boucher.

Ça, c'est de la bonne viande ?

© Patrick Lefevre / BELGA MAG / BELGA / AFP

Le gène CMAH permet la synthèse d'un sucre appelé Neu5Gc. Absent du corps humain, il est présent chez certains animaux et dans des produits laitiers. Consommé par un humain, le sucre Neu5Gc provoquerait une réaction immunitaire pouvant créer des inflammations, de l'arthrite ou même le cancer. C'est en tous cas la conclusion d'une étude menée par des chercheurs de l'Université du Nevada (Etats-Unis).

Selon l’étude, la présence de sucre Neu5Gc serait insignifiante chez les poissons, mais significative dans leurs œufs, c’est-à-dire par exemple dans le caviar. De même, les animaux dits « à viande rouge » présenteraient des gènes CMAH actifs, tandis que les reptiles et des oiseaux en seraient dépourvus. Autrement dit, consommer du poulet ou de la dinde ne provoquerait pas les effets secondaires nocifs concernés. Le lien entre la consommation de viande rouge et inflammation de l'intestin avait déjà été relevé par une étude publiée en 2016 dans Gut, une revue médicale dépendante du British Medical Journal (BMJ).

"L'inactivation du CMAH au cours de l'évolution humaine pourrait avoir libéré les humains d'un certain nombre de pathogènes"

Les chercheurs de l’Université du Nevada, dirigés par le professeur David Alvarez-Ponce, ont ainsi analysé 322 séquences de génomes animaux afin de repérer la présence de gènes CMAH. Leur idée : tenter de comprendre pourquoi certaines espèces ont un gène CMAH actif et d’autres non. Ces génomes animaux ont ainsi pu être organisés dans un "arbre" pour déterminer quand, dans l'histoire évolutive d'un animal, le gène CMAH est devenu inactif ou a au contraire disparu.

Outre la question alimentaire, la présence du gène CMAH et de son sucre toxique Neu5Gc chez un animal pourrait contribuer à expliquer pourquoi un organe transplanté de l’animal vers un humain ne serait pas accepté. Il pourrait également aider à comprendre la formation de maladies. "L'inactivation du CMAH au cours de l'évolution humaine pourrait avoir libéré les humains d'un certain nombre de pathogènes", a déclaré Alvarez-Ponce. "Par exemple, il existe un certain type de paludisme dont l’infection n’est déclenchée qu’en présence de Neu5Gc dans le corps. Certains primates y sont sensibles, mais pas les humains."

L'étude dirigée par David Alvarez-Ponce doit être publiée en janvier 2018 dans la revue Oxford University Press, Genome Biology and Evolution.

Par Armelle Plassart

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