Klaus Schwab

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Klaus Schwab, né le à Ravensbourg en Allemagne, est un ingénieur et économiste allemand. Il fonde en 1971 le Symposium européen du management[1], organisé à Davos en Suisse, qui devient en 1987 le Forum économique mondial[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine et formation[modifier | modifier le code]

Klaus Schwab naît le à Ravensbourg en Allemagne. Son père, Eugen Schwab (né en 1899), est le fils de Gottfried Schwab (né à Karlsruhe en 1870) et de la Suissesse Marie Lappert (née à Kirchberg en 1875), qui se marient en 1898 à Roggwil[3] ; sa mère est la Suissesse Erika Epprecht[4].

Les parents de Schwab s'installent en Suisse au début des années 1930. Avec la nomination d'Adolf Hitler comme chancelier du Reich, le père de Schwab est invité à défendre les intérêts de l'industrie suisse en Allemagne. La famille déménage à Ravensbourg peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, la famille retourne en Suisse, où Klaus Schwab fréquente la 1re et la 2e année à l'école primaire de Au (en), à Wädenswil, puis la famille déménage à nouveau en Allemagne[5]. Schwab fréquente le Spohn-Gymnasium (de) de Ravensbourg jusqu'à son Abitur en 1957[6],[7].

Klaus Schwab est titulaire d'un doctorat en sciences de l'ingénieur de l'École polytechnique fédérale de Zurich (1966), d'un doctorat en sciences économiques de l'université de Fribourg (1967) et d'un Master of Public Administration de l'École d'administration publique de l'université Harvard (1967)[8].

Carrière[modifier | modifier le code]

Il commence sa carrière professionnelle à la fin des années 1960 en tant que professeur de management industriel à l'université de Genève, où il enseigne jusqu'en 2002[2].

Il a été membre du comité directeur du groupe Bilderberg[9].

Forum économique mondial (Davos)[modifier | modifier le code]

Marqué par la lecture et le succès du Défi américain de Jean-Jacques Servan-Schreiber, Klaus Schwab organise en 1971 le Symposium européen du management, s'adressant d'abord à un public européen[10].

Il est principalement connu comme président, depuis sa création, du Forum économique mondial (en anglais : « World Economic Forum »), une fondation basée à Genève.

Ce forum est célèbre par sa réunion annuelle à Davos, en Suisse, qui attire des dirigeants d’entreprise, des chefs d'État et des hommes politiques du monde entier, ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes les plus urgents de la planète, y compris dans les domaines de la santé et de l’environnement. Bien que la fondation soit à but non lucratif, Jacques Attali estime dans un entretien au quotidien La Liberté que « Davos est une opération commerciale très efficace où il faut payer très cher pour participer »[11].

Moins libéral qu’on le dit souvent, il déplore en 2009 : « J’ai créé le forum il y a quarante ans pour que les PDG rencontrent la société civile mais au fil des ans, leurs politiques de rémunérations ont rapproché les PDG des actionnaires et, parallèlement, les actionnaires sont devenus court-termistes. Il faut reconstituer un ethos professionnel »[12].

La grande réinitialisation[modifier | modifier le code]

En 2020, il lance son projet de planification économique nommé la grande réinitialisation (The Great Reset), sous la forme d'un livre[13],[14]. Le concept est récupéré dans certaines sphères complotistes, notamment d'extrême droite, tandis que le livre fait l'objet d'une désinformation importante[15].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Klaus Schwab épouse Hilde Schwab en 1971 à Schaffhouse. Le couple vit en Suisse et a deux enfants adultes, Nicole Schwab, cofondatrice du Gender Equality Project en 2009, et Olivier Schwab, qui est marié à une Chinoise et dirige le bureau du WEF à Pékin[16],[17].

En septembre 2019, le président de la Confédération suisse Ueli Maurer (UDC), suggère au Conseil fédéral d'accorder la nationalité suisse à Klaus Schwab, qui vit en Suisse depuis 60 ans, le droit de cité cantonal pouvant lui être accordé sur la base de la loi cantonale grisonne. Bien que Schwab ait des parents suisses, le Conseil fédéral n'est pas convaincu, notamment Simonetta Sommaruga (PS), appelée à prendre la présidence l'année suivante. Selon les médias, il s'agissait également de raisons politiques, car le Forum économique mondial de Schwab était mal vu dans son parti. L'Office fédéral de la justice, qui dépend du département dirigé alors par Karin Keller-Sutter (PLR), rejette l'octroi de la citoyenneté[17].

Klaus Schwab est membre honoraire du Bayern Munich.

En 2017, Klaus Schwab déclare percevoir un salaire de 990 000 francs suisses par an[18].

Décorations et distinctions[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

en allemand
  • Der längerfristige Exportkredit als betriebswirtschaftliches Problem des Maschinenbaues (untersucht am Beispiel der Bundesrepublik Deutschland), Offenbach 1965 (également, thèse de l'École polytechnique fédérale de Zurich)
  • Der Exportkredit. Hinweise für den deutschen Exporteur, Francfort-sur-le-Main 1966
  • Öffentliche Investitionen und wirtschaftliches Wachstum, Ravensburg 1966 (également, thèse à l'université de Fribourg)
  • Moderne Unternehmensführung im Maschinenbau (avec Hein Kroos), Francfort-sur-le-Main 1971
  • Chancenmanagement, Düsseldorf 1976
  • COVID-19. Der große Umbruch (avec Thierry Malleret). Forum Publishing, Genève 2020, (ISBN 978-2940631193).
en anglais
  • Overcoming indifference. Ten key challenges in today's changing world. A survey of ideas and proposals for action on the threshold of the twenty-first century (Herausgeberschaft), New York 1995
  • The Fourth Industrial Revolution, 2016 (book on demand). dt.: Die Vierte Industrielle Revolution. Aus dem Englischen von Petra Pyka und Thorsten Schmidt, Pantheon Verlag, Munich 2016. (ISBN 978-3-570-55345-9)
  • Avec Thierry Malleret : COVID-19: The Great Reset. Lightning Source, (ISBN 978-2-940631-12-4).
en français
  • La Quatrième Révolution industrielle, Dunod, 2017
  • Avec Thierry Malleret, Covid-19 : la Grande Réinitialisation, Forum Publishing, juillet 2020.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Lise Verbeke, « À l'origine du Forum de Davos », sur France Culture, (consulté le ).
  2. a et b Jean-Pierre Robin, « Klaus Schwab, le directeur du Forum de Davos est devenu le maître des maîtres du monde », Le Figaro, (consulté le ).
  3. « Demande de naturalisation suisse d'Eugen Schwab en 1950 » [PDF].
  4. (de) « Nein, dieser Stammbaum beweist keine Verwandschaft zwischen Klaus Schwab und der Familie Rothschild », sur fakencheck.afp.com, .
  5. (de) Patrik Müller et Andreas Maurer, « Ein unmögliches Geschenk: Weshalb die Einbürgerung von WEF-Gründer Klaus Schwab scheitern wird » [« Un cadeau impossible : Pourquoi la naturalisation du fondateur du WEF Klaus Schwab échouera »], Aargauer Zeitung, .
  6. (de) Jürgen Dunsch, Gastgeber der Mächtigen: Klaus Schwab und das Weltwirtschaftsforum in Davos, FinanzBuch Verlag, , p. 26.
  7. (en) « Professeur Klaus Schwab », sur Forum économique mondial.
  8. (en) « Klaus Schwab: Executive Profile & Biography », sur bloomberg.com (version du sur Internet Archive).
  9. (en) « Former Steering Committee Members », sur bilderbergmeetings.org, groupe Bilderberg (consulté le ).
  10. « Klaus Schwab, l'étonnant fondateur du Forum de Davos (archives) », sur L'Obs, (consulté le ).
  11. Frédéric Therin, « Klaus Schwab, le Forum de Davos, c'est lui », Le Point, (consulté le ).
  12. « Klaus Schwab », sur Pour l'Éco, .
  13. Klaus Schwab et Thierry Malleret, COVID-19: The Great Reset, Lightning Source (ISBN 978-2-940631-12-4).
  14. William Audureau, « Qu’est-ce que « The Great Reset », un livre devenu théorie du complot ? », sur Les Décodeurs, Le Monde, .
  15. (en) « Great Reset », sur Conspiracy Watch, .
  16. Sylvie Bernaudon, « Les 20 femmes qui font la Suisse », sur bilan.ch, (consulté le ).
  17. a et b Stefan Barmettler (de), « Klaus Schwab und das Schweizer Bürgerrecht: Ein Berner Irrlauf » [« Klaus Schwab et la citoyenneté suisse : Une aberration bernoise »], Handelszeitung, .
  18. « Le WEF va s'agrandir et créer 120 emplois à Genève », sur Swissinfo, .
  19. « Les membres de l’Académie », sur Académie du royaume du Maroc (consulté le ).
  20. (en) « Professor Klaus Schwab », sur Département des affaires économiques et sociales : « Schwab has received numerous honours. He holds 17 honorary doctorates, and national medals of honour, including the Grand Cordon of the Order of the Rising Sun of Japan, the Grand Cross with Star of the National Order of Germany and the Knight of the Légion d’Honneur of France. He was also knighted by Queen Elizabeth II – Knight Commander of the Order of Saint Michael and Saint George (KCMG) ».

Liens externes[modifier | modifier le code]

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