28.4.23 Où notre bon docteur-ingénieur Eades, si rigoureux, reprend les bases exposées dans ses derniers billets, et envisage pourquoi la piste métabolique n'est pas plus largement utilisée vu sa redoutable efficacité. Le frein: les protocoles obligatoires en hopital et... les revenus qu'ils engendrent. Je partage sa conclusion: "Si j'avais la malchance de me voir diagnostiquer une tumeur maligne, je peux vous dire avec certitude que j'opterais pour la thérapie métabolique."
Nouveaux arrivants: Comprendre la piste métabolique en français
Depuis quelques numéros de sa lettre The Arrow début 2023, le dr Eades @DrEades sur X expose en termes clairs et accessibles au profane la plupart des bases métaboliques du cancer (que l'on oppose à la mouvance "source génétique du cancer"). Je traduis le passage ad hoc de son numéro 120 (https://michaeleades.substack.com/i/115735236/metabolic-basis-of-cancer-treatment).
" Passons ces bases en revue. Selon la théorie métabolique du cancer, l'atteinte initiale se produit dans les mitochondries, les organites à l'intérieur des cellules qui produisent la grande majorité de l'énergie utilisée pour faire fonctionner notre corps. Les mitochondries produisent cette énergie par le biais d'un processus connu sous le nom de phosphorylation oxydative (OxPhos). Lorsque les mitochondries sont endommagées, ce processus échoue et, au lieu de produire de l'énergie, les mitochondries rejettent de grandes quantités de radicaux libres, qui sont les agents à l'origine des mutations qui rendent les cellules cancéreuses.
Les mitochondries de ces cellules ne peuvent pas utiliser l'oxygène comme les mitochondries normales, mais elles peuvent utiliser le glucose. Au lieu d'utiliser l'oxygène pour métaboliser le glucose via OxPhos, les cellules reviennent à la fermentation, une ancienne voie de métabolisme.
C'est le grand scientifique allemand Otto Warburg qui l'a découvert, et c'est ce que l'on appelle encore aujourd'hui l'effet Warburg.
On a également découvert que les cellules cancéreuses ne peuvent pas utiliser les cétones comme carburant. L'idée logique suivante était donc de priver les cellules cancéreuses de glucose en soumettant les patients cancéreux à un régime cétogène. Leur taux de glucose chutera, ce qui n'affectera que les cellules cancéreuses, car les autres cellules de l'organisme peuvent brûler des cétones.
Cette méthode a été essayée et a fonctionné. Dans une certaine mesure. Les personnes ont pu être maintenues en vie plus longtemps avec des régimes cétogènes qu'avec d'autres régimes, mais d'une manière ou d'une autre, les cellules cancéreuses ont réussi à survivre.
Le Dr Seyfried et son groupe ont découvert que les cellules cancéreuses peuvent également fermenter la glutamine, l'acide aminé le plus courant dans l'organisme. C'est pourquoi le régime cétogène seul n'a pas été totalement efficace. Il a ralenti le cancer, mais ne l'a pas complètement désactivé.
On a découvert qu'un certain nombre d'anciens médicaments antiparasitaires ainsi qu'un médicament appelé DOM (6-diazo-5-oxo-L-norleucine) interfèrent d'une manière ou d'une autre avec la fermentation de la glutamine.
(NB Taty: études encourageantes sur l'ivermectine dans ce contexte)
Le protocole consiste désormais à soumettre immédiatement les patients cancéreux à un régime cétogène strict, voire à un jeûne hydrique pendant deux semaines, afin de réduire au maximum leur glycémie tout en fournissant des corps cétoniques pour alimenter les cellules normales. Ensuite, une fois que le patient est un peu stabilisé et que l'inflammation causée par le cancer est vaincue, on commence à prendre des médicaments pour empêcher la fermentation de la glutamine.
L'ensemble du processus est surveillé de près. Parfois, en fonction du type de cancer, une chirurgie d'exérèse peut être entreprise. Ou encore, de petites doses de chimiothérapie peuvent être administrées. Petites doses. Pas assez importantes pour provoquer la chute des cheveux et des problèmes gastro-intestinaux.
En jouant constamment avec les différentes modalités, de nombreux cancers peuvent être pris en charge pendant un certain nombre d'années, permettant aux patients de mener une vie relativement normale.
Il a été démontré que le traitement standard du cancer - radiothérapie et/ou chimiothérapie - prolonge la vie en moyenne de 2,4 mois par rapport à l'absence de traitement.
On peut donc se demander pourquoi tout le monde ne suit pas une thérapie métabolique au lieu d'une thérapie traditionnelle.
Il y a plusieurs raisons à cela. Primo, la plupart des oncologues n'ont aucune idée de l'existence de la thérapie métabolique. Secundo, les médecins sont tenus par les protocoles obligatoires - Standard of Care (SOC).
En ce qui concerne les statines, si , médecin, vous ne suivez pas la SOC et si votre patient ne va pas bien, vous finissez au tribunal. Si vous suivez rigoureusement la SOC et si votre patient meurt, vous ne risquez rien.
C'est la même chose pour le cancer. Peu importe le type de cancer, il existe une procédure SOC pour le traiter. Et c'est celle que suivent les médecins.
On pourrait penser qu'il est facile de changer le SOC. Il suffit de montrer les excellents résultats obtenus chez les patients soumis à une thérapie métabolique, et tout le monde voudra immédiatement changer le SOC.
Si seulement c'était aussi simple.
Puisque le SOC est pratiquement gravé dans la pierre, le modèle de revenu des hôpitaux a été créé en fonction du SOC. Je n'essaie pas de parler ici de cupidité et d'appât du gain en ignorant la vie des gens. C'est simplement la réalité.
Les hôpitaux gagnent énormément d'argent grâce aux thérapies anticancéreuses sous une forme ou une autre. Lorsque la sœur de mon épouse a été atteinte d'un cancer du poumon, elle a survécu presque exactement trois mois après le diagnostic. MD était l'exécuteur testamentaire de sa succession, et au cours des trois mois que sa sœur a vécu après le diagnostic, ses factures médicales se sont élevées à environ 400 000 dollars. La majeure partie de cette somme a été payée par Medicare, et la plus grande partie a été consacrée à divers hôpitaux et au coût de médicaments chimiothérapeutiques onéreux.
Les administrateurs d'hôpitaux savent combien de patients atteints de cancer vont franchir la porte de l'hôpital chaque année et combien chacun d'entre eux représente pour l'hôpital en termes de revenus. Ils fondent leur modèle d'entreprise sur ce chiffre. Le cancer, les maladies cardiaques et tous les autres problèmes des patients. Les administrateurs connaissent le SOC et peuvent prédire les revenus de l'hôpital sur la base des chiffres générés par les médecins qui suivent le SOC.
Il est difficile de faire changer le SOC.
De plus, la quasi-totalité des patients qui bénéficient aujourd'hui d'une thérapie métabolique sont déjà passés par le SOC, qui les a abîmés sans les sauver. Si le Dr Seyfried et son groupe pouvaient prendre en charge les patients cancéreux avant qu'ils ne soient traumatisés par le SOC, leur taux de survie serait sans aucun doute bien meilleur qu'il ne l'est actuellement.
Si j'avais la malchance de me voir diagnostiquer une tumeur maligne, je peux vous dire avec certitude que j'opterais pour la thérapie métabolique."
S'abonner à la lettre du dr Eades The Arrow: https://michaeleades.substack.com
ou lire son ancien blog https://www.proteinpower.com/drmike/
Pour découvrir la piste métabolique en français (en complément de l'hypothèse génétique qui a cours en conventionnel aujourd'hui), lire chez Bernard Bel "Cancer – approche métabolique". Un long texte documenté.
Amateur de vidéo? Ce sera plus succinct, moins sourcé: suivre un Canadien, exposant en termes profanes en moins de quinze minutes le contenu d'une présentation du Dr. Kieron Rooney - 'Sugar and Cancer - Bench to Bedside' : https://www.youtube.com/watch?v=dm8Qn198XiQ et qui se réfère à un article d'American family physician - Low-Carbohydrate Diets juin 2006
Attention! L'auteur de cette vidéo oublie qu'avant même de cibler l'insuline et ses copains, il faut penser inflammation chronique et lésions, le lit de tout cancer; et la sous-oxygénation générale ou cellulaire, qui est le foyer où la tumeur se complaît. En outre, il croit que diminuer/supprimer les glucides contribuerait directement à la rémission des cancers. Le sujet est bien plus complexe que cela, mais la vidéo a le bénéfice d'exposer clairement la piste Warburg/métabolique.
Et ensuite, vous aurez envie de lire l'article si fouillé de Bernard.