Ateliers Ille-et-Vilaine

La révolte


Danse forum
Comptes Ren­dus des Ate­liersIlle et Vilaine

!!La révolte Rota­tion-éti­re­ment & exten­sion – 29 – 30/4/17

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DANSE FORUM au COLLECTIF LE MAQUIS, Brest.

Par­ti­ci­pants : Lio­nel, Kaï­tan, Amé­lie, Mor­gane, Eli­sa, Orzo­nie, Gaë­tan.

CR rédi­gé par Her­vé.
Etant don­né que nous avons tout un week-end, nous déci­dons de faire le choix du thème réflexif pen­dant le repas du midi.

SAMEDI Matin

Eveil des sen­sa­tions et éveil des muscles menés par Her­vé

Retours du groupe :

– Léa : au début, besoin de mettre du poids dans le corps, puis flui­di­té.

– Her­vé : mou­ve­ments de tor­sion, d’étirements haut/bas, recro­que­ville­ment, besoin de se lever. Envie de tou­cher le pla­fond. Enra­ci­ne­ment. Marche.

– Mor­gane : pin­ce­ment, rétrac­ta­tion, éti­re­ments, recro­que­ville­ment, se lever pour étendre les bras, malaxer avec les muscles, mas­sages internes, mou­ve­ments plus fluides.

– Gaë­tan : boule entre les deux omo­plates, besoin de « hui­ler » autour, com­men­cer tout petit, puis besoin de chas­ser, faire par­tir.

– Kaï­tan : ten­sions dans les épaules, je suis beau­coup res­té en moi, yeux fer­més, me libé­rer en pas­sant par d’autres endroits.

– Orzo­nie : four­mille­ments dans les genoux, besoin d’y aller en dou­ceur, éti­re­ment recro­que­ville­ment.

– Lio­nel : besoin de gar­der une liber­té, se rac­cro­cher aux matières, sen­sa­tion de bois.

– Amé­lie : tra­vail avec les jambes, recro­que­ville­ment, éti­re­ments, se mettre debout, se pen­cher, beau­coup au sol.

– Eli­sa : cris­pa­tion nuque, mettre les mains, mas­ser, éti­re­ments, se mettre en boule, tendre les bras, secouer pour éva­cuer.

- Amé­lie : éprouve de la dif­fi­cul­té de sen­tir la dif­fé­rence entre les deux éveils.

Nous déci­dons de ne pas choi­sir un thème réflexif après ces éveils puisque nous refe­rons les éveils après le repas.

REPAS

Choix du thème réflexif

Dis­cus­sion pen­dant le repas et prise de note des dif­fé­rentes idées de chacun.e.

Bribes de dis­cus­sion :

– normes impo­sées par rap­port aux choses que l’on pense natu­relles, vraies, innées. Les condi­tion­ne­ments. La décons­truc­tion des normes. Qu’est-ce que j’ai vrai­ment au fond de moi ?

– les doutes. Orien­ta­tion à l’école, sur le che­min, qui je suis ? Se défi­nir. Les cases.

– colère, amour, dou­leur. Indi­vi­duel­le­ment cha­cun est très vaste. Amour trou­vé trop facile. Par­tir des sen­ti­ments qu’on consi­dère comme néga­tif pour les connaître et ne plus les subir.

– les inter­dits. Ce qu’on a le droit ou pas de faire. Ce qu’on s’interdit ou pas, avec les autres.

– décons­truc­tion, décon­di­tion­ne­ment des normes.

– accep­ter, com­prendre les émo­tions. Plu­tôt que de se lais­ser empor­ter par elles, plu­tôt en prendre conscience et les regar­der.

– éman­ci­pa­tion est dif­fé­rent de la liber­té. La liber­té c’est faire ce qu’on veut. Et les autres ? L’émancipation, c’est com­ment quit­ter une place assi­gnée. La pos­si­bi­li­té de chan­ger de place. Désir d’être autre chose que ce qui est impo­sé.

Idées forces qui s’en dégagent :

– dis­si­dence, l’unité, les autres, le moi, le mou­ve­ment, la tra­jec­toire, la révolte.

Thème réflexif rete­nu : LA REVOLTE

APRES-MIDI

Eveil de sen­sa­tions et éveil des muscles menés par Léa.

Retours :

– Her­vé : rou­le­ments, haus­se­ments, rabais­se­ments d’épaules, marches, trem­ble­ments, jetés de bras.

– Mor­gane : micro-mou­ve­ments, spasmes, ampli­fi­ca­tion des gestes, frot­té les mains.

– Léa : mou­ve­ments de rota­tion dans le haut du corps, éti­re­ments

– Eli­sa : gigo­ter jambes/bassin, éti­re­ments, mar­cher.

– Gaë­tan : haut des mains, peau du visage, ven­teux sur la fin.

– Orzo­nie : baille­ments, éti­re­ments, mai­trise sur le corps

– Amé­lie : mas­sages, recro­que­ville­ments.

– Lio­nel : ondu­la­tions

Thème sen­si­tif : ROTATION /ETIREMENT

TEMPS DE DANSE 1

Léa tilte.

Retours ano­ny­mi­sés :

– j’ai vu des inter­ac­tions et des refus d’interactions entre les corps.

– il y a eu de la pro­vo­ca­tion. J’ai vu Gaë­tan cher­cher des réac­tions chez l’autre.

– j’ai trou­vé que le tam­bou­rin a appor­té une satu­ra­tion.

– cer­taines actions de per­sonnes m’ont tou­chée, révolte.

– il y a lec­ture d’un texte ultra-violent.

– je n’ai pas réus­si à me sen­tir vrai­ment révol­tée.

– je n’étais pas vrai­ment révol­tée. Une fois les papiers déchi­rés je suis entrée en révolte. Com­ment l’appropriation de mes pro­po­si­tions par les autres peut me faire entrer en révolte ?

– je suis entré sur scène par une rou­lade. Que faire par rap­port à la révolte ici au col­lec­tif Le Maquis ? Com­ment mon corps peut se révol­ter face à une ques­tion ?

– quand j’ai enten­du la musique, j’ai eu envie d’aller contre pour ne pas me lais­ser influen­cer par l’environnement.

– pour­quoi est-ce que je prends tou­jours le par­ti du contraire ? Com­ment rendre l’espace scé­nique comme espace de construc­tion ? J’ai res­sen­ti de la soli­tude au début, voi­là pour­quoi je suis entré en aveugle sur scène, après il y a eu un contact avec Her­vé et je me suis sen­ti moins seul. Est-ce que le nihi­lisme ne serait pas le « tout vaut tout » ?

– j’ai beau­coup obser­vé et écou­té les frot­te­ments ; qu’est-ce que bien obser­ver ? Est-il pos­sible de bien obser­ver ?

TEMPS DE DANSE 2

Amé­lie tilte

Temps d’écriture auto­ma­tique.

TEMPS DE DANSE 3

Léa tilte

Retours :

L’espace scé­nique au Maquis était maté­ria­li­sé par deux grands rec­tangles de moquette claire, nous n’avions donc pas eu besoin de tra­cer de limite avec le scotch habi­tuel. Or, pour la pre­mière fois nous avons été confron­tés à une action sur­pre­nante : une par­tie du groupe a déci­dé de se mettre sous un des deux rec­tangles de moquette, ce qui modi­fia consi­dé­ra­ble­ment l’espace scé­nique lors de ce troi­sième temps de danse.

– dans le fait d’aller sous la moquette, il y avait le fait d’être là, de m’exclure des regards. Immé­dia­te­ment, j’ai sen­ti que le groupe refu­sait qu’une par­tie des per­sonnes s’exclue du groupe. L’autre par­tie venait nous dévoi­ler, nous taper, nous cher­cher, comme si on nous refu­sait le droit de s’exclure. C’était étrange de voir que quand on se recou­vrait, on nous décou­vrait, comme si on n’avait pas le droit de faire ça.

– moi j’ai l’impression qu’en fai­sant cela (cet acte), c’est le sen­ti­ment de révolte que les gens cher­chaient en vou­lant faire sor­tir les gens qui se cachaient sous la moquette. Et ça me pose la ques­tion sui­vante : quand on dépasse le consen­te­ment de quelqu’un, est-il en droit de se révol­ter ?

– ça génère une autre ques­tion : com­ment le groupe gère une mino­ri­té ?

– j’ai vu au départ des réac­tions par les mots (ça suf­fit, ce n’est qu’un jeu, etc.) et puis ensuite des réac­tions qui sont plus pas­sées par le corps. Ma ques­tion est : est-ce qu’il est natu­rel d’aller vers d’autres moyens d’expression quand on est impuis­sant à faire quelque chose ?

– ça pose aus­si la ques­tion : quand est-ce que l’on com­prend qu’on arrive au bout d’une méthode ? Quand elle ne marche plus, il faut en chan­ger.

– ce que j’ai vu c’est une révolte contre le dis­po­si­tif, le cadre, l’espace scé­nique. Le fait que des per­sonnes aillent sous la moquette, ça crée des bosses et du coup l’espace de liber­té de la danse devient très rétré­ci. J’ai eu le sen­ti­ment qu’il y a eu un besoin de se révol­ter contre ce qui est mis en place dans cet espace scé­nique, le cadre en lui-même. C’est quelque chose qu’on avait déjà ren­con­tré lors d’une danse forum du mois d’octobre der­nier, qu’est-ce qu’on fait par rap­port au cadre, si on veut être sub­ver­sif par rap­port à cela, et pour­quoi et com­ment, et com­ment on s’en sort et qu’est-ce qu’on en fait ? qu’est-ce qu’on ne fait pas ? Etc.

– moi je n’ai vu aucune révolte, mais au contraire beau­coup de bien­veillance. Peut-on se révol­ter contre des gens avec qui on se sent bien ?

– est-ce qu’il peut y avoir révolte sans radi­ca­li­té ? Ici, c’est plus en terme artis­tique, quand on parle de radi­ca­li­té du geste. Le geste radi­cal, c’est le geste brû­lant, qui est brut, visible, clair. Moi, je suis défor­mé, parce que je cherche la radi­ca­li­té des pro­po­si­tions.

– je ne com­prends pas pour­quoi ça te déforme ?

– ça me déforme parce que j’ai l’esprit tour­né vers ça.

– défor­ma­tion pro­fes­sion­nelle tu veux dire ?

– mon tra­vail de met­teur en scène, c’est de cher­cher cette radi­ca­li­té. Et la ques­tion du cadre, elle se pose comme ça en fait. Du coup je me demande s’il peut y avoir révolte sans radi­ca­li­té, mais dans plu­sieurs sens. Par exemple, choi­sir une cou­leur rouge plu­tôt qu’une cou­leur pas­tel. Un choix radi­cal par exemple, si je veux peindre ma mai­son, est-ce que je mets du rose sau­mon parce que tout le monde le fait ou du rouge vif ? Mettre du rouge vif pour moi c’est un choix radi­cal.

BILAN de la 1ere jour­née

– la forme de la danse forum est inté­res­sante. Il y a de la trans­dis­ci­pli­na­ri­té. C’est un dis­po­si­tif qui per­met de tra­vailler les idées et les ques­tions, d’aller vrai­ment dans le sujet. Cela ne per­met pas de pro­duire un spec­tacle mais cela donne des bases pour réflé­chir. Je suis fati­guée mais décon­trac­tée.

– on pour­rait conti­nuer 3 heures.

– c’est la pre­mière fois que l’on fait une danse forum en se ser­vant aus­si peu du thème sen­si­tif.

DIMANCHE

Matin

Tout le groupe est pré­sent sauf Moriane qui n’arrivera que pour 14h.

Eveil des sen­sa­tions et éveil des muscles menés par Her­vé.

Retours :

– Her­vé : éti­re­ments, rota­tions, sou­lè­ve­ments, trem­ble­ments des bras et du dos, marches

– Lio­nel : jetés, lan­cer, trem­ble­ments, sauts, marches/arrêts

– Kaï­tan : contor­sions, rota­tions, éti­re­ments, je me suis plus concen­tré sur la par­tie haute du corps.

– Eli­sa : besoin de me réchauf­fer, recro­que­villé, secouer bras et jambes, rou­ler sur moi-même.

– Gaë­tan : mou­ve­ment en spi­rale lents et exten­sions

– Lio­nel : ondulations/tremblements

– Orzo­nie : contrac­té mais besoin de lâcher, redy­na­mi­ser, éti­re­ments, besoin de frap­per.

– Amé­lie : flexions/extensions

Choix du thème sen­si­tif : EXTENSION

Avant le Temps de danse 1

Léa et Her­vé ré-expliquent une des règles en danse forum.

Vu que la règle c’est de ne pas par­ler sur l’espace scé­nique mais qu’il est pos­sible d’aller contre cette règle, de la trans­gres­ser uni­que­ment si on en res­sent le besoin.

En fait, on a eu le sen­ti­ment que la trans­gres­sion était deve­nue la norme sur l’Espace Scé­nique (ES).

Voi­là pour­quoi nous avons déci­dé d’imposer ces règles de façon stricte pour la mati­née, car on s’est dit que la trans­gres­sion n’était trans­gres­sion qu’à par­tir du moment où on a conscience de la règle : donc aucun objet ne rentre sur l’ES ; et parole, chant, musique, etc, ont lieu uni­que­ment sur la Bor­dure Scé­nique.

TEMPS DE DANSE 1

Léa tilte

Retours :

– Léa : K entre par un coin. Musique indienne. Mou­ve­ments lents. L tra­verse un coin de l’espace. G fait une marche en allers/retours. K finit sa tra­ver­sée. Main qui sort de l’espace scé­nique. H tape sur un tam­bou­rin. Sor­tie de de K. L entre en rou­lant et tra­verse au sol. K mar­ceh avec G. H entre. Mou­ve­ments erra­tiques. L entre au sol. O tra­verse d’avant en arrière. L sort. K arrêt et envou­te­ment avec H. H yeux fer­més. G conti­nue sa marche. K reprend la marche. L entre et marche. O entre sur scène et marche. A assise au centre. H lit un texte au micro. L sort. O fait des pas chas­sés sur la bor­dure scé­nique. K au centre avec A au sol. O à quatre pattes sur la bor­dure scé­nique, saute vers le centre. Duo entre K et A puis trio, puis dia­go­nale dans l’espace. L entre et court en cercle. Lien entre les espaces. Entrée de H et entame une marche « inter­ro­ga­tive ». G arrête de mar­cher, lève les bras. L sort et joue du mélo­di­ca. H sort. G s’ajoute à la chaine. La dia­go­nale devient une ligne. H parle. L répond. Mara­cas. Dépla­ce­ment de la ligne.

– besoin de juste des­si­ner, de regar­der évo­luer les gens entre eux. Pour agir, faut-il attendre le besoin de révolte ? Est-ce que le désir n’est pas assez fort ?

– la musique m’a appe­lée. Toute ma danse a été « aller ver » et « aller contre ». Com­ment aller vers sans aller contre ? Je me suis sen­tie beau­coup dans cette dua­li­té vis-à-vis de moi-même aus­si, de tendre vers et aus­si de tendre vers l’opposé. Tendre vers la per­sonne et s’en éloi­gner.

– Et com­ment tu ferais le lien avec le thème ?

– Je pense que ça reprend la danse d’hier où je me suis sen­tie très ani­male. Où je me suis posée la ques­tion de savoir si la révolte était ins­tinc­tive, s’il y a tou­jours un ins­tinct d’opposition qui reste, comme une espèce de peur, je ne sais pas. Tendre vers les autres et en même temps gar­der une pro­tec­tion, un refus de l’autre et me révol­ter contre la fusion avec l’autre, contre l’oppression que ça peut être aus­si de vivre avec l’autre.

– j’ai cher­ché les inter­ac­tions avec les gens sans y aller fran­co, par exemple en recu­lant sans vrai­ment voir où j’allais ; je me disais peut-être que j’allais tom­ber sur toi ou sur toi, ça m’aurait peut-être plu. Dans la révolte je me suis dit qu’il fal­lait que ce soit une base com­mune pour que ça marche aus­si. Je vois plu­tôt la révolte comme quelque chose de com­mun.

– Léa pro­pose un ques­tion­ne­ment : est-ce que la révolte peut être indi­vi­duelle ou col­lec­tive ?

– elle est for­cé­ment indi­vi­duelle mais c’est plu­tôt com­ment rendre la révolte col­lec­tive ?

– refus d’interaction mais j’ai mimé les mou­ve­ments des autres.

– est-ce qu’il est bon de prendre conscience qu’on par­ti­cipe à un ensemble ? Que nos actes par­ti­cipent à un ensemble ? Et faut-il en pas­ser par la com­mu­ni­ca­tion directe (le regard, le lan­gage ver­bal, le tou­cher) pour faire par­tie d’un ensemble ? Et quelle conscience on peut avoir de faire par­tie de cet ensemble ? Peut-on faire par­tie du même ensemble sans cette com­mu­ni­ca­tion directe ? Est-ce qu’on ne peut pas trou­ver une com­plé­men­ta­ri­té dans nos pro­po­si­tions pour créer un ensemble ? Plu­tôt que d’en pas­ser for­cé­ment par la com­mu­ni­ca­tion directe ?

Est-ce que le pri­vé ne nuit pas à l’universel ? Le pri­vé, c’est l’anecdotique pour moi, et l’universel, c’est ce qui nous ras­semble. La petite his­toire et la grande his­toire. La petite his­toire, c’est par exemple, je suis allé ache­té du pain hier, tout le monde s’en fout, c’est anec­do­tique, pri­vé.

– quels liens tu ferais avec les deux thèmes ?

– pour moi la révolte, c’est aus­si prendre conscience de faire par­tie d’un ensemble, ce n’est pas que une révolte indi­vi­duelle, c’est créer, c’est res­pec­ter un sys­tème, la bio­di­ver­si­té par exemple, c’est un sys­tème. Est-ce que le sys­tème est en équi­libre ou ne l’est pas ? Du coup, com­ment tu te situes dans un sys­tème en équi­libre, ou est-ce que tu viens le dés­équi­li­brer parce que tu estimes qu’il n’est pas cor­rect ?

Donc, quand tu rentres sur l’espace scé­nique, est-ce que tu as conscience que tu es en har­mo­nie ou en com­plé­men­ta­ri­té, ou en contre­point ? Parce que tout est blanc, toi, par exemple, tu viens en noir parce que tu estimes que ça met de la pro­fon­deur. Et c’est cette conscience là d’être au monde, d’être sur scène qui est en lien avec cette conscience d’être au monde. Et c’est pour cela que je pose la ques­tion, si je suis au monde/sur scène seule­ment par l’anecdote, pour moi, ça n’apporte pas for­cé­ment quelque chose au monde.

– qu’est-ce que ce serait une révolte dans un silence col­lec­tif ? Pour aller dans le sens du thème sen­si­tif, qu’est-ce que le silence appor­te­rait comme tor­sion dans la révolte ?

– est-ce qu’il est bon de prendre conscience qu’on fait par­tie d’un ensemble ? Faut-il pas­ser par la com­mu­ni­ca­tion pour faire par­tie d’un ensemble ? Est-ce qu’on ne peut pas créer des pro­po­si­tions com­munes pour faire par­tie d’un ensemble sans com­mu­ni­ca­tion directe ? Est-ce que le pri­vé (l’anecdotique) ne nuit pas à l’universel (ce qui nous ras­semble) ? Pour moi la révolte c’est prendre conscience de faire par­tie d’un ensemble.

– j’ai mis du temps pour ren­trer sur scène. J’ai été regar­deur. Je suis entré pour m’asseoir au milieu, pour écou­ter. Révolte et dua­li­té. Assise. Au départ accueillante envers Kaï­tan. Puis après il n’y a pas eu de mou­ve­ments de fuite mais des ten­sions. Repro­duc­tion de l’invitation avec Orzo­nie. On peut être à la fois dans la dou­ceur et le tiraille­ment. Mou­ve­ments puis­sants. Est-ce qu’une révolte en appelle une autre ?

– il y a eu un trio de 3 per­sonnes orga­nique et juste.

– juste pour moi aus­si parce qu’il y a eu attrac­tion et révo­lu­tion.

– il y a eu une exten­sion de la ligne for­mée par 3 per­sonnes. J’ai eu envie de me gref­fer à la ligne. La révolte c’était la marche. Si on perd sa révolte en marche, qu’est-ce qu’on fait ?

– j’ai essayé de me révol­ter avec la phrase d’Hijikata [« c’est en refu­sant de cher­cher le sens qu’on a le plus de chance de décou­vrir, comme par hasard, ce qu’on cher­chait »] de me révol­ter contre le besoin de trou­ver du sens. J’ai illus­tré le thème sen­si­tif. A quoi ça sert ? Est-ce que ça peut ouvrir d’autres portes ? Est-ce que la révolte appelle for­cé­ment du sens ? Est-ce qu’on a besoin de sens pour se révol­ter ?

TEMPS DE DANSE 2

Her­vé tilte

Retours :

– Impro­vi­sa­tion très pas­sion­nante. Atmo­sphère par­ti­cu­lière. Les choses sont posées avant d’arriver. On envie de regar­der et de voir ce qui va se pas­ser.

– Je me sens triste. J’ai beau­coup lut­ter dans cette danse. J’ai essayé d’être une por­teuse de vulve. Je me suis révol­tée et j’ai viré les mecs. Pour­quoi lut­ter contre ? Je regrette ma colère. Il y a un vide qui reste. C’était une colère imper­son­nel­le­ment diri­gée. Est-ce que la révolte doit se faire sous une réflexion plus douce ?

– j’étais dans l’émotion depuis la lec­ture du texte. Un sen­ti­ment d’impuissance. J’ai essayé d’avancer péni­ble­ment mais j’ai avan­cé quand même, même si ça n’aboutit pas. J’ai le sen­ti­ment que la révolte ne mène à rien.

– A quoi servent les mots ? A quoi sert le silence ? J’ai vu « Dieu » arri­ver. J’ai res­sen­ti l’idée de « Dieu ». Croire en Dieu sous toutes ses formes est-il pra­tique ? Croire au silence.

– Est-ce que la révolte vient parce qu’on a accès à l’histoire des oppres­sions ou est-ce que ça vient des tripes ?

– je suis res­tée sur la bor­dure scé­nique. Il y a eu une sépa­ra­tion nette entre les tapis. J’ai ten­té d’incarner ces lignes. Je me suis pro­me­née entre les 2 par­ties. J’ai res­sen­ti de la vio­lence et dou­ceur. Eli­sa a ces­sé la rela­tion. Je ne me suis pas recon­nue dans les autres qui dan­saient. Qu’est-ce que ça fait d’être pas­sif dans une révolte col­lec­tive ?

APRES-MIDI

Eveil des sen­sa­tions et des muscles : Kaï­tan

– omo­plates. Tordre le dos. Les rou­ler. Pro­pa­ga­tion dans le bas­sin avec rou­le­ments et ondu­la­tions. Flui­di­té.

– mou­ve­ments de balan­ce­ments du buste. Secouer le bas­sin. Tor­sions dans le buste.

– pos­tures fixes puis éti­re­ments et tor­sions.

– enrou­lé, dérou­lé du dos. extension/torsions.

– plein/vide. Petit/grand.

– décom­po­si­tion, dyna­mique, répé­ti­tion

– vio­lence de la musique

– immo­bi­li­té. Obser­va­tion.

TEMPS DE DANSE 1

Kaï­tan tilte

Ecri­ture libre

TEMPS DE DANSE 2

Léa tilte

Retour de Léa :

Texte de L au micro. H met un livre au milieu de l’espace scé­nique. G joue de l’accordéon et res­sort. K danse len­te­ment. G au méga­phone avec l’accordéon. G tra­verse un coin et ren­verse les feutres sur l’espace scé­nique. M entre et les range. K entre. A prend des papiers et écrit sur scène un coeur. Bruit de tam­bou­rin au sol par H. A montre un coeur aux deux autres. G pose des livres sur l’espace scé­nique. A joue avec les feutres et les dis­pose en camaieux, comme un cir­cuit. O entre et danse avec les livres. G danse au sol. K tient les papiers et les dis­pose. L fait une danse bur­lesque, baroque et va voir les regar­dants sur les bor­dures. K et L dansent les bras en l’air. M range les livres par cou­leur. Les coeurs ça m’écoeurent. G répond : corps encore. L jette les papiers. E danse dans le cir­cuit. H tient un livre dans la main sur un coin de l’espace scé­nique debout immo­bile. A écrit sur un papier. M danse. O mange un papier, jette les feutres avec ses pieds. K immo­bile. H parle. K et M dansent et luttent. L attrape un pied de M. A donne des coeurs. G ramène une chaise. E fait une danse tor­tu­rée en bor­dure scé­nique. C’est le chaos au centre. G marche. H tou­jours dans son coin. H lit un texte au micro. K et E dansent ensemble en bor­dure. A est assise. H entre et met ses mains autour de M. O et L font une danse exci­tée. H devient un pan­tin, une machine qui attrape le vide. E et M dansent avec les bras. Tout le monde danse avec les bras. H rigole et parle de la bor­dure. G fait l’animateur de soi­rée. L tient un coeur en l’air et n’a pas l’air content. H entre et montre son torse et se secoue. G tyran­nique dans ses pro­po­si­tions . G omni­pré­sent. L parle et mar­monne. K et L se donnent la main.

Retours des autres :

– j’ai sen­ti cette danse posi­tive. J’en ai marre de cher­cher la révolte/colère. Quand il y a trop de noir tout peut être rose. Je me sens à l’aise dans le chaos. Com­ment porter/supporter les prises de conscience ?

– j’ai fait des ten­ta­tives de mettre de l’ordre. J’ai eu un sen­ti­ment d’hostilité envers cette volon­té d’ordre. Je me suis sen­tie entra­vée, morte et j’ai sen­ti ce poids des entraves très long­temps. Est-ce que ça du sens de vou­loir l’ordre quand les autres veulent le désordre ? Y‑a-t-il du sens à vou­loir de l’ordre dans un monde de désordre ?

– est-ce que l’amour adou­cit la révolte ?

– est-ce qu’on peut ins­tru­men­ta­li­ser l’amour ?

– une fois que j’ai com­men­cé à dan­ser au milieu des feutres, j’ai eu le sen­ti­ment d’être en mater­nelle et j’en étais aus­si consciente. Y‑a-t-il un âge pour la révolte ?

– j’ai eu envie/besoin de trans­gres­ser les cadres posés par les feutres (sur l’espace scé­nique, des feutres avaient été dis­po­sés les uns à côté des autres for­mant une grande fron­tière en ligne courbe). J’ai eu envie de faire des portes de sor­tie, de chan­ger les com­bi­nai­sons des cou­leurs et de chan­ger le sens des feutres.

– qu’est-ce que ce serait une révolte dans un silence col­lec­tif ? Qu’est-ce que le silence dans la révolte appor­te­rait comme tor­sion ?

– j’ai vu la bar­ba­rie de l’idée de bon­heur (sur l’épace scé­nique) avec tous ces coeurs des­si­nés, que du mar­ke­ting, du bon­heur. C’est quelque chose qui me révolte pro­fon­dé­ment, comme on peut le voir à Brest, avec les affiches « les bon­heurs de l’été », la pub qui uti­lise ça ; quand tu vois une maman avec son bébé, tu vois des coeurs, des fleurs, la St Valen­tin. Du coup j’ai eu envie de faire la rou­maine qui demande de l’argent en phase de dia­logue, du coup j’ai trou­vé cela hyper-cynique dans l’ensemble. Com­ment reti­rer toutes ces affiches de merde ?

– pour­quoi on ne se révolte pas contre les objets et leurs usages habi­tuels ?

– j’ai eu envie de me mettre à poil pour expri­mer la révolte mais je ne l’ai pas fait. Quand com­mence-t-on à s’émanciper de nos codes ?

– ça prend du temps, énor­me­ment de temps car y‑a plein de chose qu’on n’a pas osé faire.

– pour­quoi est-ce qu’on aurait besoin de se foutre à poil ?

BILAN DU WEEK-END

– a été sou­le­vé, sous forme de cri­tique, le pro­blème des temps de forum sans ana­lyse ni com­men­taire, où Léa et Her­vé ont impo­sé de ne faire que des des­crip­tions des atti­tudes cor­po­relles.

– je me sens bien, je vou­drais bien conti­nuer. De danse en danse ça devient de plus en plus inté­res­sant. Ça com­mence à prendre sens. Les forums sont plus inté­res­sants quand on a com­men­cé à ana­ly­ser. C’est impor­tant et néces­saire dans la construc­tion d’avoir le regard de l’autre.

– j’ai eu de l’appréhension par rap­port à la danse. Rien que le fait de dan­ser, d’arriver à lâcher-prise est une forme de révolte, parce que j’arrive à m’écouter, à m’exprimer par le corps et à ne pas pen­ser au lâcher-prise. Et quand j’arrive à m’exprimer de cette façon là, on trans­forme une colère en révolte et c’est plu­tôt posi­tif. Les éveils étaient durs à retrans­crire par les mots. Les impro­vi­sa­tions sont bien ame­nées.

– la danse forum m’a per­mis de me poser beau­coup de ques­tions sur le rap­port aux autres, le contact, etc, toutes ces infimes petites choses aux­quelles on ne fait pas for­cé­ment atten­tion dans la vie de tous les jours. Je pense que tous les artistes devraient faire ce genre d’exercice. C’est appré­ciable que l’on puisse uti­li­ser plu­sieurs médiums, qu’on soit libre de ren­trer sur l’espace scé­nique quand on veut.

– je trouve ça bien (la danse forum) parce qu’il y a une prise de conscience de soi et des autres. Il y a prise de conscience de soi avec les éveils, puis les impro­vi­sa­tions, les forums, ça évo­lue et je trouve que ça s’articule bien.

– [pro­po­si­tion de] tirer les thèmes (réflexif) au cha­peau pour évi­ter la grosse dis­cus­sion pen­dant le repas pour le choix du thème sen­si­tif.

– mais la dis­cus­sion pour faire consen­sus sur le thème, c’est aus­si ce qui m’a per­mis d’avoir confiance dans le groupe, de voir qu’il y a des conni­vences, où cha­cun se posi­tionne, me per­met de lâcher-prise parce que je sais que si je ne sais pas vrai­ment ce que pensent les autres, que cer­tains risquent de prendre mal ce que je pro­pose, eh bien je n’essaye pas, je ne prends pas de risques.

– j’ai eu de la dif­fi­cul­té avec les éveils, dans la retrans­crip­tion ver­bale, dû à un manque d’habitude de ce genre d’exercice et que j’ai du mal à me concen­trer sur moi-même, mon esprit part tou­jours ailleurs.

– ce que j’apprécie dans la forme de la danse forum, c’est de ne pas for­cé­ment intel­lec­tua­li­ser le pro­ces­sus de créa­tion, ce qu’on nous demande de faire constam­ment aux Beaux-Arts et que je ne sup­porte pas, parce qu’on nous demande de tout anti­ci­per. Ce que j’aime ici c’est qu’on a un dis­po­si­tif, une direc­tion (les thèmes) et c’est ce qui per­met d’explorer dans tous les champs. Je gar­dais en tête les deux thèmes, mais c’est vrai­ment de la recherche for­melle et plas­tique.

Et il y a aus­si cette ques­tion du spec­ta­teur, quand vous avez pré­sen­té le dis­po­si­tif au début, que je ne retrouve pas du tout parce que j’ai l’impression d’être tout le temps spec­ta­trice, car dans la forme de la danse forum le spectateur/regardeur est tout le temps exté­rieur, alors que moi j’ai pris le temps de m’arrêter au milieu de l’espace scé­nique pour regar­der, et donc ce sta­tut de regar­deur est qua­si­ment tout le temps plus ou moins pré­sent, cela dépend de quand on veut se l’autoriser.

Et ce que j’aime dans cette forme c’est qu’elle convoque beau­coup d’outils, la danse, la voix, le des­sin, la pein­ture, tout en fait. Et on se l’approprie comme on veut, il y a une base, et on trans­forme cette base comme on veut, même si on veut retour­ner la moquette de l’espace scé­nique. En fait en fai­sant cet acte de retour­ner la moquette, ça reques­tionne la scène et notre rap­port au dis­po­si­tif. Du coup il y a constam­ment une remise en ques­tion du dis­po­si­tif pour moi. Ce que j’aime beau­coup c’est de ne pas intel­lec­tua­li­ser un pro­ces­sus de tra­vail, d’être vrai­ment dans la recherche, comme le dit cette cita­tion d’Hijikata Tat­su­mi (affi­chée sur le mur par un par­ti­ci­pant) : « C’est en refu­sant de cher­cher le sens qu’on peut décou­vrir comme par hasard ce qu’on cher­chait. »

– je suis assez bluf­fé de la liber­té qu’il y a eu dans le groupe, com­po­sé de gens qui ne se connais­saient pas. Alors oui, il y a eu de la bien­veillance, mais je pense aus­si que tout le monde a pris des risques, donc s’est auto­ri­sé à ris­quer, et ça c’est hyper agréable à vivre. Moi, je l’ai vécu comme un espace de liber­té et de lâcher-prise qu’il n’y a pas assez dans la vie sociale. C’est d’ailleurs aus­si pour ça que je fais du théâtre. Mais je ne le trouve pas tou­jours for­cé­ment dans mon métier parce qu’on est plus dans une demande de construc­tion et de pro­duc­tion, et on se met la pres­sion. Là, ce que j’apprécie, c’est de s’extraire de ce mode de pro­duc­tion, de ces enjeux pro­fes­sion­nels, éco­no­miques et tout ce qu’on veut, par­fois nar­cis­sique même. Au moins on s’extrait de ça et on n’a pas d’obligation de résul­tats.

– au niveau des éveils ça ne me parle pas. J’ai besoin d’un alpha­bet plus pré­cis pour pou­voir défi­nir ce que sont « exten­sion » « tor­sion » etc. Moi je l’ai pris comme une consigne, éveilles-toi, libères-toi et fais un peu ce que tu veux. C’est parce que je l’ai pris comme ça que j’ai pu les faire.

– moi les thèmes sen­si­tifs je ne les uti­li­sais pas tout le temps. Mais des fois pour lan­cer un mou­ve­ment, ou pour une réponse, comme on se sol­li­ci­tait tout le temps, des fois tu ne sais pas com­ment répondre, alors moi je par­tais là-des­sus pour faire une réponse. Des fois je per­dais un peu pied et le thème sen­si­tif venait rame­ner quelque chose en fait dans la pré­sence et le mou­ve­ment.

– il fau­drait pour les éveils qu’on soit sur un voca­bu­laire com­mun. Il y a des gram­maires pour cela, pour déco­der.

– je me pose la ques­tion par rap­port aux impros ; est-ce que ça ne va pas s’épuiser si on n’en fait pas quelque chose au bout d’un moment ? Sur le temps d’un WE ça va. Mais je sais que j’ai pu faire des impros de ce genre pen­dant une semaine et au bout d’un moment, on se dit ok mais là, com­ment on va plus loin ? Je me demande si ce qui se passe dans cer­taines impros, c’est juste ou pas ? Par moment je sens que c’est juste mais je ne sau­rais pas de l’intérieur dire pour­quoi ? Et je trouve que le regard exté­rieur, il est impor­tant pour délé­guer l’intellect, d’une cer­taine façon, comme délé­guer la per­sonne qui réflé­chit. Que ceux qui sont sur la scène soient dans ce lâcher-prise, cette liber­té de pro­po­si­tion, mais qu’il y ait quand même un recep­tacle à un moment. Alors est-ce que c’est une, deux, trois per­sonnes, est-ce que c’est un public, je ne sais pas. Mais je pense que le récep­tacle, c’est-à-dire l’océan qui devient un miroir de ce qui s’est pas­sé, qui dise : ça c’est juste de mon point de vue, ça ce n’est pas juste, ça c’est inté­res­sant, ça méri­te­rait d’aller plus loin, ça c’est autre chose. d’avoir des retours même limi­tés, genre 5mn de retour et bam on recom­mence sans réflé­chir. Mais sim­ple­ment avoir cette ana­lyse qui soit délé­guée à quelqu’un d’autre. Qu’on ne soit pas, nous, dans l’analyse à l’intérieur, sinon ça va tout faus­ser et on va perdre cette liber­té là. Ce qui m’intéresse c’est ce qui fait sens col­lec­ti­ve­ment ; Il me semble que si on veut que ça aille plus loin, il fau­drait en pas­ser par là. Je pense qu’à un moment il faut prendre des pho­tos de ce qui se passe, ou des­si­ner les scènes, pour se poser des ques­tions autre­ment, voir qu’est-ce qu’on pour­rait faire d’autres ? Faire cela pour fixer des chose afin qu’elles ne vola­ti­lisent pas. Afin que le silence du monde ne devienne pas du silence, mais que le monde nous entende.

– ça dépend de ce que tu attends de la danse forum. Si tu te dis que c’est une étape dans ton pro­ces­sus de tra­vail, alors c’est juste une étape et tu en feras quelque chose. Mais si tu te dis que c’est juste un moment pour se poser des ques­tions, alors c’est ça.

– ce n’est pas de ça dont je parle. C’est : qu’est-ce que je fixe pour que je puisse avan­cer dans ma pen­sée. C’est moi en tant que cher­cheur de quelque chose, je fais sens de ce qui s’est pas­sé. Pour moi mettre en mot ce qui s’est pas­sé, c’est pas­ser de l’inconscient, de l’intuition au conscient. Et je trouve que si on ne reste que sur l’intuition, il y a un côté qui ne bouge pas, il y a quelque chose qui ne che­mine pas.

– Je me sens bien, je suis très friand de décou­verte. J’ai tra­vaillé en labo­ra­toire un peu dans ce genre là pen­dant deux ans. Les temps de forum me laissent per­plexe. Je ne sais pas si dire ce que l’on res­sent est vrai­ment néces­saire. Par exemple on pour­rait se lais­ser un temps seul, de vide, de rien, et on recom­men­ce­rait après et il y aurait quelque chose de nou­veau. Et ce temps de forum, je ne le sai­sis pas, je ne sais pas où on va avec ça, je ne l’ai pas com­pris. Je n’ai pas com­pris l’évolution des temps de forum. Je me demande pour­quoi cette construc­tion-là dans le dis­po­si­tif ?

– très bon WE. Je suis très déten­due tant au niveau phy­sique que dans ma tête. Beau­coup de bien­veillance et pas de juge­ments. De la confiance. Je n’ai pas de ques­tions sur la danse forum. C’est inté­res­sant de pou­voir prendre son temps et de voir com­ment les choses se mélangent. Il n’y a pas de choses bien faites ou mal faites, pas d’intellectualisation de ce qu’on fait. Cela per­met de prendre du recul, de moins me prendre la tête. Les dif­fé­rents temps sont bien arti­cu­lés. C’est une pra­tique qui est bien pour une prise de conscience de soi et des autres.

– très bon WE, comme une petite cure de rythme d’études. C’est très riche même lors des moments infor­mels. Beau­coup de ques­tions s’élèvent par rap­port à mes études, au rap­port à l’autre, au contact avec l’autre. C’est un exer­cice que tout le monde devrait faire. Il y a en danse forum une liber­té appré­ciable et de la cou­leur.

– Pour moi ce n’est pas si impor­tant de réflé­chir à un thème.

Article créé le 16/02/2020

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