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!!Musique et conditionnement – 24 novembre 2006
Nous étions trois pour cette séance du 24 novembre. Marilyne, Raphaël et moi-
même, Leonardo qui animait pour la première fois l’atelier. Je commence par un tour de
tapis pour savoir notre envie.
Marilyne nous dit que son énergie est dynamique, elle exprime aussi sa difficulté
et ses peurs par rapport à l’autre, à la pudeur du touché.
Raphaël, lui, se pose la problématique du mouvement, il a envie de danser et
explorer la sensation.
Je suis inquiet car j’aimerais que tout se passe bien et j’ai hâte de tester mes capacités de joker.
On commence chacun de son côté à contacter la sensation.
J’ai du mal à me concentrer, mille pensées me tourmentent, j’ai toujours une
petite douleur au ventre, je n’arrive pas à l’accompagner, je ressens de la
lourdeur. Un portable qui sonne, un groupe de gens dehors qui n’arrêtent pas de
parler, chaque petit bruit me dérange et me fait sursauter. Finalement avec
l’immobilité, je me retrouve. Le corps à besoin de grosses prises d’air, j’ai envie
d’émettre des sons mais je n’ose pas.
Raphaël ressent des spasmes, comme quand on dort mal, son corps dégage trop
d’énergie et il exprime le plaisir du frottement au sol. Il entend le bruit mais en fait
abstraction.
Marilyne a ressenti la nécessité de se recroqueviller avec balancement, elle
aimerait de la musique.
Nous essayons de contacter la sensation avec de la musique.
Je n’y arrive pas ! J’ai besoin d’un contact, je me dirige vers Marilyne, je m’installe
à ses côtés. Le contact est agréable, elle me manipule comme une marionnette, je
la laisse faire, je sais que pour elle cela est important. La musique nous
accompagne.
Elle reprendre sa danse seule, le contact l’a rendue autonome.
Moi, j’ai besoin de réconfort, satisfait par la pression contre le mur de la salle.
Marilyne exprime sa difficulté : est-ce que la musique aide à trouver la sensation ?
Raphaël retrouve ses spasmes et son énergie. La musique l’apaise et du « chien
fou », il devient un « chat », son geste s’exprime plutôt au sol. Il s’étonne du
temps passé, bon signe !!!
Quand on contacte la sensation on vit chaque instant intensivement, le présent
est plein, chargé de tout notre passé et projeté vers le devenir.
Raphaël est inspiré : « tu naîs aujourd’hui alors que tu as déjà vécu hier ».
Je sens qu’il est important de travailler le contact, mais je n’ose pas le proposer.
On passe à la danse forum. La problématique « la musique ».
Est-ce que la musique change la sensation de départ ?
Raphaël se prête à l’expérience et je lui fais choisir une musique qu’il aime et une
qu’il n’aime pas, je les mets au long de l’improvisation. Il accepte les deux
musiques sans changement important dans son geste. Je sens qu’il faut autre
chose, je mets Alina de Arvo Part (musique très profonde) et je demande à
Marilyne d’intervenir, elle aussi avait envie mais n’osait pas.
Je suis en tension comme ci quelque chose allait se produire.
Finalement, j’ai vu pendant une petite minute Raphaël « danser », connecter à sa
sensation et pas à sa volonté. Lui-même définit cet instant comme dans un
moment de sommeil, son corps se gonflait comme un ballon.
On constate que la musique a aidé la sensation, mais que le plus important a été le
contact.
Je m’aperçois de l’importance de l’autre pour faire vivre notre sensation et que le
« pas osé », notre pudeur, nous empêche d’aller où il faut, de ne pas écouter
notre instinct.
Leonardo Centi
d’après les retours de : Leonardo C, Marilyne M, Raphaël G.
Article créé le 16/02/2020