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Les points d’appui


Danse recherche
Comptes ren­dus des ate­liers
Aix

!!Les points d’appui, ate­lier danse recherche du 21/11/10, Stu­dio For­bin

Ce fut l’atelier tour­nant

négo­cié ser­ré à quatre

mais fran­chi sans encombre

Com­ment ne pas nous ins­tal­ler dans la rou­tine de l’impro, à notre corps défen­dant ? Il faut tel­le­ment de vigi­lance pour se mettre au bord et non confor­ta­ble­ment au milieu de ce qu’on est en train de faire ! Cela s’est fait en quatre étapes.

I – L’éveil des sensations/des muscles a été un échauf­fe­ment pré­cis et long.
Les « points d’appui » comme pivots de mou­ve­ments dyna­miques, ou comme points d’attache à par­tir des­quels on peut tirer, ou pous­ser.

Le lien entre les points d’appui est venu peu à peu, créant une com­plexi­té et varié­té de formes.

Nous avons vu com­ment le point d’appui change la force de gra­vi­té, et lorsque cette force se répar­tit éga­le­ment entre le mur et sur le sol, c’est le monde sans des­sous-des­sus. Ne plus subir la gra­vi­té, choi­sir ses appuis, la gra­vi­té devient rela­tive à soi, à sa posi­tion.

II – Le thème émer­gé des retours sur cet échauf­fe­ment fut trou­vé presque immé­dia­te­ment : les points d’appui.

Les pre­mières impro­vi­sa­tions sur ce thème ont mon­tré les points d’appui pas­sifs qui s’immergent dans la gra­vi­té, ou actifs qui rebon­dissent avec elle.

Est-on plus léger à plat ventre que sur le dos ? Oui pour cer­tains, avec ce réflexe archaïque de se mettre à quatre pattes, pour bon­dir ? Pour se lever ? Pour­tant, on se jette lour­de­ment sur le sol à plat ventre pour dire son déses­poir à la terre, on dort allon­gé de tout son long face vers le sol pour pro­té­ger son ventre ; sur le dos, on s’offre léger au ciel, au plai­sir, ou on se sou­met à l’oppresseur et on devient sou­dain tel­le­ment lourd.

Bref, l’état d’esprit influence la sen­sa­tion du poids.

III – De cet échauf­fe­ment et du thème dan­sé en impro­vi­sa­tion, nous en sommes venus à cette ques­tion :// com­ment les points d’appui peuvent-ils engen­drer les mou­ve­ments ? Ou encore, qu’est-ce que ça offre en terme d’éventail de mou­ve­ments ? Les impro­vi­sa­tions ont don­né trois réponses.

1- Chaque par­tie du corps, chaque arti­cu­la­tion peut deve­nir un point d’appui, réel ou vir­tuel, pour d’autres par­ties du corps, pour­vu qu’on y prête atten­tion. Les mou­ve­ments y gagnent en équi­libre, en uni­té et en audace.

2 – Selon que l’on place men­ta­le­ment son centre de gra­vi­té au ventre, à la poi­trine ou à la tête ; la sen­sa­tion de son propre poids se module, allant du lourd au léger, en modi­fiant les mou­ve­ments.

3 – Le point d’appui peut faire tendre vers l’équilibre ou vers de petits dés­équi­libres comme dans la marche, ou encore per­met au corps de se pro­pul­ser, comme le font les star­ting blocks dans la course à pied.

IV – De là, nous avons déci­dé des mises en situa­tion nous per­met­tant d’explorer toutes ces ques­tions et obser­va­tions.

- La pre­mière mise en situa­tion nous a fait choi­sir une arti­cu­la­tion point d’appui dif­fé­rente pour cha­cun dans son impro­vi­sa­tion.

* La nuque, si fra­gile et si impor­tante, pour laquelle l’attention por­tée sert d’écrin récon­for­tant, est deve­nue source de mou­ve­ments de la tête et du reste du corps, mou­ve­ments à peine croyables de rapi­di­té et d’amplitude.
* La che­ville « volume-den­si­té-poids-pré­sence-conscience », garante de l’équilibre debout avec une pré­ci­sion d’orfèvre.
* Le bas­sin « absorbe » le poids des pieds, per­met la mobi­li­té du haut du corps. Si on bloque le bas­sin, une lour­deur ava­chie vient dans les pieds. En fait, dès que le bas­sin cesse d’être un appui, le mou­ve­ment devient méca­nique.
* Le poi­gnet per­met au mou­ve­ment de se répandre dans le bras et la main, ou de le rece­voir (du bras et de la main).

Il nous a sem­blé que les arti­cu­la­tions don­naient une cou­leur spé­ci­fique aux mou­ve­ments.

- La deuxième mise en situa­tion a été de choi­sir deux points d’appui arti­cu­laires, simul­ta­nés et éloi­gnés, les mêmes pour tous, et de voir leur rela­tion et quel type de mou­ve­ments nais­sait.

* coude droit et genou gauche
* aine gauche et che­ville droite
* épaule droite et che­ville gauche

Le rap­port entre les arti­cu­la­tions choi­sies est dyna­mique, allant de l’une à l’autre, sol­li­ci­tant leur symé­trique, comme si les seg­ments se reliaient pour for­mer un corps glo­bal et uni.

Dif­fé­rentes images du corps sont appa­rues, le corps marion­nette, le corps pola­ri­sé, dis­sy­mé­trique, avec une coor­di­na­tion ryth­mique com­plexe.

Nous ne pou­vions en res­ter là : il fal­lait essayer, négo­cier un appui avec un par­te­naire, voir jusqu’où on pou­vait aller. Appri­voi­ser son propre poids, le don­ner en confiance, cela se tra­vaille, et ce sera le thème de la danse forum de dimanche pro­chain.

Au bilan, nous étions una­nimes : les mises en situa­tion (IV) qui émergent des ques­tions (III), qui elles-mêmes ont émer­gé du thème( II), qui lui-même a émer­gé de l’éveil des muscles et des sen­sa­tions (I), cela donne une avan­cée tech­nique pour la danse recherche !

Andréine Bel,

d’après les retours de : Andréine B, Ber­nard B, Jacques H, Marit­za S.

Article créé le 16/02/2020 – modi­fié le 16/02/2020

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