Danse forum
→ Comptes Rendus des Ateliers → Ille et Vilaine
!!Frontières Vibrations et glissements – 29/10/16
https://collectifsanstete.wordpress.com/frontieres-29 – 10-16/
29 octobre 14h30-18h30, MJC de Pacé, près de Rennes.
Etaient présents : Carole, Christian, Hervé, Léa, Lise, Maïana, Magalie, Marie.
Rédaction de ce CR : Léa.
Présentation rapide de l’histoire de la danse forum par Hervé et Léa puis choix du thème réflexif.
Propositions :
- Déni
- Frontières
- Rythmie/arythmie
- Décalage
- En dehors/hors système
- Rester/quitter
Choix du thème réflexif de : frontières
Explication de l’éveil des sensations et l’éveil des muscles. Hervé guide l’éveil. Retour et choix du thème sensitif.
- Torsions/étirements/vibrations
- Glissements, équilibre
- Élancements/suspens – appuis dans le sol – accélérations
- Pressions centripètes et relâchements
- Allongements – torsions du bassin
- Relâchements, suspensions, rebonds/vibrations
- Micro mouvements, vibrations, rotations, besoin de racine, glissements, postures méditatives, alternance immobilité/mouvement, mouvements plus amples plus vifs.
- Trouver un équilibre, de la lenteur, bassin
Choix du thème sensitif : vibrations/glissements
Explication des rôles et des règles de la danse forum.
Temps de danse 1 : Léa tilte
Forum :
Léa : Hervé marche en arrière et s’arrête juste avant de marcher sur la boîte de feutres comme s’il en avait conscience. Il se penche en arrière, le haut du corps en dehors de l’espace scénique. Équilibre. Dans quelle mesure a‑t-on conscience des frontières ? Est-ce que nos différents sens ont conscience des frontières ?
Hervé : Tentative d’expérimenter des frontières dans la danse. Rencontre avec les objets et les autres, qui sont une frontière physique.
Est-ce que le corps de l’autre est une frontière à ma liberté ? Qu’est-ce qui fait que la forme devient une frontière ?
Lise : Quand on rencontre un corps est-ce qu’on le nie, est-ce qu’on fait avec, comment on fait avec ? Espace à soi, espace collectif. Quelle liberté de rentrer ou non dans ces espaces ?
Magalie : Expérimentation de la frontière et comment on glisse le long de cette frontière. Recherche de la frontière dans les vibrations de la musique et du texte. Voix qui résonne dans le corps.
Comment chercher les frontières en faisant vibrer l’espace autour de soi ?
Marie : Sensations de vide/de plein/de flou. Sentiment d’insécurité. Frontière entre y aller et se retenir. Comment se connecter aux vibrations pour arriver à dépasser ses frontières ?
Temps de danse 2 : Léa tilte
Forum :
Léa : frontière ombre/lumière. Maïana marche à reculons sur la ligne entre l’ombre et la lumière. Les ombres des corps dansent aussi. Les ombres de ceux qui sont à l’extérieur. Comment les ombres délimitent des frontières impalpables ?
Hervé : « Je me suis beaucoup posé la question de quelles frontières je me mets ? Est-ce qu’elles sont là ? Comment les dépasser ?
«Je me suis rendue compte que je me mets beaucoup de frontières dans le corps, dans l’espace. »
Où j’en suis par rapport à l’idée du collectif et des frontières qui existent à l’intérieur du collectif ?
Marie : Vibrations différentes quand il y a de la musique live. Silence = frontières ?
Magalie : Relation organique.
Christian : Il est très difficile de rentrer sur une musique déjà en place. Décalage pas facile à gérer. Question de la confiance pour s’autoriser le silence.
Lise : Je me suis aussi beaucoup posée la question de la frontière. Dans ma tête c’était rectiligne. En fait, plein de formes. La façon dont tu la visualises/perçois joue sur la façon dont tu la traverses. Existe-t-il une forme à la frontière ? Comment cette forme joue sur nous ?
Carole : Ce cadre de l’espace scénique, je me suis vue le franchir pour y entrer, pour en sortir, être dedans/dehors, voir des danseurs qui s’en approchent et s’en éloignent. Quel échange ça permet ? Danseuse qui roule d’un bord à l’autre. Je me suis sentie dans un espace de choix, je me suis sentie invitée à entrer mais je n’y suis pas allée. Quels espaces et mouvements sont créés par les frontières ?
Lise : Impression d’une artificialité dans la mise en question à certains moments. La rendre systématique me gêne un peu. Ne peut-on pas parfois s’arrêter au constat ?
Christian : Le passage du corps au mental est une métamorphose pour laquelle chacun a son rythme.
Lise : On a besoin du chemin (cadre pour penser) mais il ne faut pas non plus qu’il soit enfermant.
Christian : Il faut pouvoir transgresser la règle.
Magalie : La question doit être un outil et non une fin en soi.
Temps de danse 3 : Hervé tilte
Forum :
Léa : Le son très désagréable de Christian pose la question de rentrer dans l’espace scénique ou de rester à l’extérieur. Jouer avec les sons, les accepter et les utiliser plutôt que les subir. Question de la posture par rapport à son environnement : c’est la puissance d’agir qui permet d’impacter sur son environnement.
Magalie : Besoin de mettre en mouvement le son désagréable.
Christian : La question du sonore qui peut être intrusif agréable/désagréable. Quelle est la place du sonore par rapport aux danseurs ?
Marie : Les danseurs produisent des petites formes dans une forme plus grande (musique). A fait des photos : rapport au sol et avec la lumière. L’espace de la scène ne la libère pas du tout donc elle va vers la photo. L’espace scénique est un lieu d’inconfort mais aussi de désir, pour se libérer. La frontière (scotch délimitant l’espace scénique) est très visible.
Lise : Comment rentrer dans l’espace scénique ? A essayé de rester entre les deux.
Carole : Glissement de l’espace intérieur vers l’espace extérieur.
Hervé : Pourquoi une bande de scotch au sol devient-elle un tel problème ? Pourquoi la notion de frontière est-elle un problème ?
Léa : La question politique de la frontière.
Temps de danse 4 : Carole tilte
Forum :
Hervé : J’ai voulu casser les frontières. Même son de grelots produits à l’intérieur et à l’extérieur de la frontière. Pas de frontière en fait.
Comment je me mets des frontières ?
Carole : J’ai vu des attaques aux frontières, des franchissements, des démantèlements, des passages, des traversées mais le mouvement n’a pas été jusqu’à la défaire. Jusqu’où va-t-elle pouvoir se transformer ? Va-t-elle continuer à exister ? Que permet cette frontière ?
Magalie : Dépassement à travers des glissements, des enchevêtrements, des tâtonnements. Comment à travers certains médias on pénètre les frontières des autres ?
Maïana : Ouvrir les frontières. Est-ce qu’une frontière est forcément mauvaise ? Est-ce qu’elle peut permettre la rencontre ? Histoire individuelle et collective. Est-ce que l’acceptation de ses frontières et de celles des autres permet la rencontre ? Le passage aux mots m’embrouille, je décroche.
Lise : Je me demandais au début l’utilité des temps de forum, impression qu’ils pouvaient casser l’élan de la danse, un peu trop longs et avec le temps je me rends compte de ce que ça apporte dans le cheminement. Je repars dans l’espace scénique avec une réflexion qui se dépose en moi et fait évoluer ma façon de danser et de percevoir.
Léa : besoin d’expérimenter la frontière entre les corps : le mien et celui des autres.
Bilan de la journée
Carole : les mots doivent rester pour moi de l’ordre du poétique pour laisser une ouverture sinon ça me fait décrocher.
Magalie : Je suis d’accord mais les mots sont utiles. Il faut rester dans l’instant.
Hervé : Est-ce qu’il faut se discipliner et s’obliger à ne pas entrer dans l’analytique ?
Carole : Parfois ça permet de construire quelque chose par contre parfois ça ferme ce qui s’est ouvert → sentiment d’insécurité.
Lise : S’il y a recherche de consensus, on peut vivre ça comme quelque chose d’enfermant, comme une vérité qu’on ne peut pas contredire.
Christian : Accélérer la cadence, trouver la dynamique, trouver un équilibre.
Carole : Parfois on se met à chercher des réponses. Le cadre est fragile parce que c’est un fonctionnement coopératif mais c’est important qu’on en ait un.
Christian : L’efficacité du cadre se mesure dans le temps, un cadre c’est une tentative.
Carole : Se donner un cadre ensemble et le tenir ensemble. Qui tient le cadre ? Qui peut le transgresser ?
Hervé : On tient le cadre ensemble mais chacun à sa façon.
Marie : Accepter l’informe.
Carole : Si c’est trop informe, je ne pourrais pas suivre. Se donner une forme et après on voit ce qu’on bouge.
Lise : Ça donne du sens au cadre de l’interroger.
Maïana : On a tous compris des choses différentes du cadre. Il y a plein de questions sur lesquelles on est pas au clair.
Marie : J’ai la sensation que la transmission a été trop rapide, j’aurai besoin de revoir Andréine.
Carole : Je trouve ça bien qu’on cherche encore un peu sans elle.
Article créé le 16/02/2020