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Interface écritures du corps et lâcher


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!!Inter­face, écri­tures du corps et lâcher – 2 mai 2010, Garage Dah­dah et Stu­dio For­bin, en pré­pa­ra­tion du fes­ti­val de For­cal­quier



Cela a com­men­cé same­di 1° mai 2010, nous étions onze au garage Dah­dah à Mar­seille pour la danse recherche, à explo­rer « l’interface entre volon­taire et invo­lon­taire ». Nadine menait l’atelier. Voi­ci ce que ce thème m’a ins­pi­ré à tra­vers les dif­fé­rentes impro­vi­sa­tions réa­li­sées ce jour-là.

La ges­tuelle dan­sée volon­taire ne l’est pas tant que ça. Vite assi­mi­lée elle est digé­rée pour pas­ser dans le monde des habi­tudes ou réflexes, vers un « pilo­tage auto­ma­tique » selon nos apti­tudes, mémoire, dési­rs incons­cients et besoins inno­cents…

La ges­tuelle dan­sée invo­lon­taire ne l’est pas tant que ça non plus. Besoins et dési­rs la modi­fient à volon­té.

On dirait une inter­face en forme de fron­tière poreuse et glis­sante avec de nom­breux échanges pos­sibles : on peut se retrou­ver dans le volon­taire invo­lon­tai­re­ment et dans l’involontaire volon­tai­re­ment. L’exercice est assez désta­bi­li­sant mais a le mérite de rendre sa com­plexi­té au geste.

Un lâcher-prise dyna­mique et intense, la liber­té d’un flux et reflux, de l’entre-deux : ne pas lâcher ni tendre, mais un che­mi­ne­ment conti­nu entre les pôles.

Un glis­se­ment inté­rieur, petits mou­ve­ments internes, résis­tances, effa­ce­ments, une trans­pa­rence qui per­met­trait une écri­ture du Corps sans organes… Des points d’attache par le regard, qui deviennent autant de points d’appui, des « pivots » per­met­tant le jeu de la détente et de la mobi­li­té dans le reste du corps.

Il y avait quelque chose de l’algue dans nos mou­ve­ments, comme un flot­te­ment aqueux autour d’une racine lui ser­vant de pivot. Nous avons navi­gué entre abs­trac­tion et nar­ra­tion, sen­sa­tions et émo­tions, dans une sorte de balan­ce­ment à plu­sieurs dimen­sions.

La faille salu­taire a man­qué par­fois, due à une seule lec­ture pos­sible du geste. Une faille qui aurait lais­sé de l’espace à l’inachevé et à l’impromptu. Ou bien, l’attachement au geste a par­fois empê­ché de se relier aux sen­sa­tions. L’essentiel res­tant de situer la ges­tuelle et de la cueillir, voir com­ment elle che­mine le long d’une impro­vi­sa­tion.

Un « aban­don­né sou­te­nu » : le lâcher trouve des sup­ports phy­siques et émo­tion­nels per­met­tant l’élaboration de formes fluides, et la ren­contre entre deux êtres, avec toutes ses nuances, les res­sen­tis propres à cha­cun. Ren­con­trer, c’est ne plus avoir peur.

La beau­té est venue sou­vent, par jets ful­gu­rants, à tra­vers dif­fé­rentes teintes de tou­cher : essais d’envol, ou feu d’artifice un jour de pluie.

On a pu se sen­tir satu­ré par les per­cep­tions, les sen­sa­tions ont débou­lé trop vite, trop fort.

Pas de juge­ment : un res­sen­ti de beau­té, une ouver­ture de portes, des allers-retours entre inté­rieur et exté­rieur, une coquille comme poten­tiel imma­nent…

Andréine Bel et Leo­nar­do Cen­ti

d’après les retours ver­baux de : Andréine B, Caro­line, Céline L, Emma G, Johan­na B, Karo, Leo­nar­do C, Nadine G, Marie-Laure, Marit­za S, Minh N, Xavier M.

Article créé le 16/02/2020

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