Ateliers Lambesc

La poussée et un bébé


Danse forum
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Lam­besc

!!La pous­sée et un bébé – 26 jan­vier 2008

Pour notre deuxième repré­sen­ta­tion publique à Lam­besc, nous étions trois dan­seurs et six spec­ta­dan­seurs.

Les sen­sa­tions de cha­cun étaient celles de la détente, l’engourdissement et la pous­sée.

La détente a eu besoin de s’étaler pour tendre vers son centre, l’engourdissement a trou­vé un contre­point dans les pico­te­ments puis la pous­sée des jambes, la pous­sée a pous­sé de tout son saoul, arra­chant sa force au mou­ve­ment de dépres­sion lit­té­rale.

Six paires d’yeux sont entrées peu à peu dans la danse. La plus jeune, la plus belle, la plus brillante avait un mois et demi, et nous regar­dait avec atten­tion. Lorsqu’elle est entrée sur le tapis, fai­sant le tour dans les bras d’une autre paire d’yeux, le temps s’est dédou­blé, nous étions sur une île et elle était la mer.

Nous avons fait la ten­ta­tive d’explorer les sen­sa­tions par le mou­ve­ment conti­nu (fût-il imper­cep­tible), à ampli­tude et vitesse sans cesse réajus­tées par la sen­sa­tion. La dif­fi­cul­té est que le mou­ve­ment empêche pour cer­tains l’attention à la sen­sa­tion, pour d’autres, l’alternance mou­ve­ment-immo­bi­li­té est néces­saire. Mais se trou­ver sur le fil de la sensation/mouvement per­met d’explorer l’un et l’autre de façon inat­ten­due et jouis­sive.

Les spec­ta­dan­seuses sont entrées sans peine dans « la pous­sée », le thème qui avait émer­gé de notre mise en route à trois. Nous nous sommes exer­cés à dis­cer­ner « prendre appui » et « pous­ser », expé­ri­men­ter ce petit chouia qui fait toute la dif­fé­rence. Nous avons explo­ré les extrêmes.

Puis ce fut le forum.

Les trois dan­seurs avaient tout com­pris dans leur impro­vi­sa­tion de départ : com­ment pous­ser avec atten­tion et res­pect, en accom­pa­gnant l’impact, com­ment faire se ren­con­trer deux pous­sées pour qu’elles coopèrent au lieu de s’annihiler. Où était donc la pro­blé­ma­tique qui n’ait pas été réso­lue ?

Nous nous sommes « mis en dif­fi­cul­té » : une per­sonne pous­sée par plu­sieurs autres, une autre décide de ne pas pous­ser lorsqu’elle est pous­sée, pous­sées affleu­rantes et diverses, se pous­ser soi-même. Et là, le forum s’est mis en route tout seul.

Etre pous­sé par les autres, si l’on ne résiste pas et s’adapte dans la mesure qui nous est propre, s’est révé­lé être très agréable ! Diver­si­fier les pous­sées les a ren­dues ludiques. Se pous­ser soi-même a dyna­mi­sé le groupe, qui est allé bien plus loin que l’affleurement. Les pous­sées se sont trans­mises par l’espace même, reliant tous les dan­seurs, influant sur leurs mou­ve­ments tout en leur lais­sant entière ini­tia­tive. Nous avons fini en une apo­théose de formes et traces dont je n’aurais pu dire si elles étaient déjà ins­crites, ou à écrire.

Inté­grer une consigne, ou une contrainte tout en res­tant dans son propre res­sen­ti nous devient plus facile…

Andréine Bel,

d’après les retours de : Andréine B, Guillaume T, Johan­na B, Julie D, Laurent B, Lisa del M, Manuelle D, Mila D, Nadine G.

Article créé le 16/02/2020

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