Ateliers Lambesc

Les yeux


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Lam­besc

!!Les yeux – 10 mars 2007

Nous étions trois.

La notion du temps qui se bous­cule, qui rend insa­tis­fait, a été notre
point de départ. J’y ai vu un lien avec le mou­ve­ment des yeux, qui
était notre deuxième pré­oc­cu­pa­tion.

Mes deux par­te­naires étaient par­tantes pour s’essayer à quelques
exer­cices de pré­pa­ra­tion, qui ont fait mes délices quand je fai­sais
de la danse indienne :

- visua­li­ser un cercle large autour de son tho­rax en le sui­vant
men­ta­le­ment, yeux fer­més et immo­biles, tête fixe

- suivre, les yeux ouverts, une ligne hori­zon­tale en « tra­ver­sant les murs », et à trois vitesses : lent, moyen, rapide. La tête est fixe

- idem entre le haut et le bas

- le regard est fixé à l’horizon, la tête pivote sur son axe à par­tir
de l’axis, à droite puis à gauche

- idem entre le haut et le bas

- tou­cher du regard la chose que l’on regarde

- lan­cer le regard dans une direc­tion dési­gnée par le doigt et poser le regard

- dési­gner par le doigt, lan­cer le regard et ajus­ter la tête pour
qu’elle soit face au point regar­dé (à la façon des chats, qui
déplacent leur tête pour l’avoir tou­jours face à ce qu’ils regardent).

J’ai écour­té les exer­cices, j’en ai sau­té d’autres, bref, la sauce
habi­tuelle où l’on essaie de pro­po­ser une tech­nique trop vite, sans
prendre le temps de goû­ter chaque plat et sur­tout où per­sonne n’a le
pos­si­bi­li­té de décou­vrir par soi-même les exer­cices et leur
enchaî­ne­ment.

Pas éton­nant que l’improvisation une par une qui a sui­vi ait dérou­té
mes par­te­naires. Mal­gré tout, elles ont rac­cro­ché leurs sen­sa­tions
au wagon et pu avoir un aper­çu de l’impact de l’angle de vue par
rap­port à la posi­tion de la tête. Les sensations/émotions qui
naissent à cette occa­sion sont tout à fait sur­pre­nantes.

Ensemble et en nous dépla­çant dans l’espace, le regard ain­si
conscien­ti­sé deve­nait très nar­ra­tif pour l’une d’entre nous. J’ai
donc pro­po­sé de regar­der réel­le­ment les lignes dans l’espace, celles
que des­sinent les tata­mis, les murs et le pla­fond et les vir­tuelles,
les lignes de force entre les angles : ces lignes bougent quand nous
bou­geons, et prendre conscience de cela per­met de se situer dans
l’espace et de voir ces lignes de force comme un pro­lon­ge­ment de
notre corps. La nar­ra­tion a fait place de suite à l’abstraction, et
c’était un encou­ra­ge­ment. Pour l’autre dan­seuse, le besoin de
reve­nir à la sen­sa­tion semble ne pas avoir pu être com­blé.

En regar­dant la video, nous n’étions que deux et nous avons réa­li­sé
ce qui s’était pas­sé : prise au jeu de l’exercice, l’une des dan­seuses
s’y essayait, et entrait peu à peu dans la sen­sa­tion. Mais pen­dant
ce temps, elle a « délais­sé » sa par­te­naire. Le regard nar­ra­tif nous
plon­geait dans les films muets, où le jeu de l’acteur était très
théâ­tral. Cha­cune d’entre nous lan­çait des pro­po­si­tions mais soit
elles n’étaient pas reprises par les autres, soit de façon qui
conve­nait pas tout à fait.

Bref, un grand ensei­gne­ment que cette séance !

Andréine Bel

d’après les retours de : Andréine B, Marie B, Nadine G.

Article créé le 16/02/2020

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