Ateliers Lambesc

L’interieur et l’extérieur


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Lam­besc

!!L’intérieur et l’extérieur – 30 juin 2007

Nous étions trois pour cette der­nière séance de juin et de l’année 2006 – 2007.

Les sen­sa­tions étaient : l’angoisse, la fatigue, la lour­deur au plexus.

En por­tant l’attention sur ces sen­sa­tions, nous avons per­çu les besoins du corps. L’angoisse opé­rait de larges mou­ve­ments internes que le dan­seur per­ce­vait sans les expri­mer exté­rieu­re­ment. La fatigue créait des pico­te­ments dans les membres immo­biles. La lour­deur sur le plexus ame­nait le corps à se posi­tion­ner pour exer­cer plus de poids (pas­sif) sur le plexus.

Nous nous sommes dits que les mou­ve­ments internes, cela ris­quait de pas don­ner grand chose de visible… mais nous étions prêts à prendre le risque (nous étions entre nous !). Et nous avons vu que nous bou­gions quand-même.

Quelques fois, cette exté­rio­ri­sa­tion nous décon­nec­tait des mou­ve­ments internes et avec eux de nos sen­sa­tions.

La ques­tion pen­dant le forum s’est for­mu­lée ain­si : est-il pos­sible de pas­ser des mou­ve­ments internes (qui ne se voient pas) aux mou­ve­ments externes (qui se voient), sans perdre la sen­sa­tion ?

Le pre­mier essai du pre­mier dan­seur, a été magique : le pas­sage s’est fait en conti­nui­té, le mou­ve­ment exté­rio­ri­sé nous don­nait à voir le mou­ve­ment interne et le nour­ris­sait. Pour la pemière fois le dan­seur, sans savoir à l’avance que qu’il allait faire, arri­vait à poser son regard sur la danse reliée aux sen­sa­tions en la lais­sant s’épanouir.

Le pre­mier essai du deuxième dan­seur était aus­si bou­le­ver­sant : il a che­vau­ché la fron­tière entre inté­rieur et exté­rieur, ne pou­vant se déci­der pour un uni­vers ou pour l’autre. Les aller-retours étaient rapides, vas­cil­lants et don­naient une fra­gi­li­té que seule la len­teur arri­vait à conte­nir et trans­for­mer en force.

Puis se fut un long pur­ga­toire pour les deux dan­seurs. Rien n’allait plus : ni le mou­ve­ment inté­rio­ri­sé, ni exté­rio­ri­sé, le pas­sage ne se fai­sait pas, les mou­ve­ments étaient « à côté » des êtres. Nous étions tom­bés dans les sté­réo­types si ennuyeux qu’il a bien fal­lu reprendre le fil là où il s’était per­du.

Retour donc à la sen­sa­tion, en allant de l’extériorisation à l’intériorisation des mou­ve­ments. L’un s’est vu pro­je­té, hap­pé par l’intériorisation, ce qui le sur­prit. L’autre a décou­vert cette grande soif des mou­ve­ments internes.

Puis les deux dan­seurs dans l’espace scé­nique, l’un en mou­ve­ment interne, l’autre en mou­ve­ment exté­rio­ri­sé : ren­contre aus­si impro­bable que dif­fi­cile.

Aus­si, nous en sommes venus à ce mou­ve­ment double et à contre-sens, un dan­seur allant d’un mou­ve­ment inté­rieur vers l’extérieur, l’autre du mou­ve­ment exté­rieur vers l’intérieur. Et la magie a eu lieu pour la deuxième fois, dans ce frot­te­ment pri­mor­dial, ce « barat­te­ment de la mer de lait » entre ce qui s’intériorise et ce qui s’extériorise.

Andréine Bel

d’après les retours de : Andréine B, Guillaume T, Laurent B.

Article créé le 16/02/2020

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