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!!Sensations sur pierre de touche – 4 novembre 2006
Une petite fille de neuf ans nous a rejoint, nous étions donc six. Elle a écarquillé ses grands et beaux yeux pendant presque tout l’atelier. Elle est restée bien présente du début à la fin et je pense qu’elle a capté beaucoup de choses, mais ne nous en a rien dit…
Nous étions d’humeur à aller dans les détails ce jour-là, et avons très peu bougé, vu comme cela de l’extérieur…
1- La première sensation travaillée a été celle de l’écoulement. L’écoulement avait voyagé et emmené son danseur dans des contrées que nous, en public, n’avons pu voir, de par le poids de notre regard. Seules quelques bribes nous sont apparues.
2- L’abandon s’est abandonné à lui-même, en toute facilité mais accroché à un fil.
3- Le jeu était un besoin ? Une envie ? Jouer seul n’est pas drôle. A deux, c’est beaucoup mieux. Mais cela empêche de voir ce qui pousse au jeu. Ceci n’a pas échappé à l’un d’entre nous, et le danseur a dû recommencer une troisième fois. La fuite, s’enfouir dans le jeu, par le jeu, pour tourner le dos au mal-être. Réaliser la peur, aussi curieux que cela puisse paraître, a mis du baume sur les blessures.
4- La pesanteur a voyagé dans les contrées du spectacle, où le danseur doit, aveuglé, tenir l’équilibre, et où le sol se dérobe sous ses pieds.
5- L’écartellement entre la tête et le buste, autour de ce diaphragme qu’est le cou, n’avait pu aller jusqu’au bout (quel bout ?), il a aussi dû recommencer, à cause du regard extérieur, puis grâce à ce même regard.
6- L’étonnement a trouvé son expression dans le silence, par un hôchement de tête, horizontal puis vertical.
La pénombre douce était entrée par la fenêtre, nous sommes sortis.
Andréine Bel
d’après les retours de : A. B, Andréine B, Ken M, Laurent B, Leonardo C, Raphaël G.
Article créé le 16/02/2020