Ateliers Lambesc

Types de sensations


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Comptes-ren­dus des ate­liers
Lam­besc

!!Types de sen­sa­tions – 28 octobre 2006

Nous étions six.

Mise en route :

Nous avons dis­cer­né deux caté­go­ries de sen­sa­tions.

1- La sen­sa­tion qui résulte de l’imagination et de la visua­li­sa­tion : j’imagine que je suis bous­cu­lée, je res­sens la
bous­cu­lade, la fais mienne et la re-pré­sente. On pour­rait dire que la pro­jec­tion est en
amont de la sen­sa­tion et abou­tit à une expres­sion de cette sen­sa­tion.

2- La sen­sa­tion qui est à l’origine de l’imagination. Elle peut être per­çue comme venant de soi (avec notre
vécu, dans notre envi­ron­ne­ment), elle s’exprime par des
mani­fes­ta­tions : je me sens bous­cu­lée de l’intérieur (sans causes
immé­diates appa­rentes), cette sen­sa­tion amène des mou­ve­ments qui
per­mettent à la sen­sa­tion de s’exprimer. On pour­rait dire que la sen­sa­tion est en amont de la
pro­jec­tion, fruit de l’expression.

Nous avons fait les deux essais. Le pre­mier expri­mait une
arti­fi­cia­li­té, qui avec du talent peut don­ner une impres­sion
d’authenticité. Nous sommes dans la repré­sen­ta­tion de l’imaginaire.
Le deuxième essai était pre­nant, son­nait « juste » et authen­tique
d’emblée. Nous sommes dans la « pré­sen­ta­tion » de la sen­sa­tion vécue, « repré­sen­tée »
sur scène.

Pour rendre à la repré­sen­ta­tion sa com­plexi­té, nous sommes pas­sés un
par un, le dan­seur se connec­tant à la sen­sa­tion déci­dée par le public
(de cinq dan­seurs) :

- la pesan­teur

- ondu­la­tion (nous aurions dû dire « flui­di­té », sen­sa­tion à l’origine
de l’ondulation)
- détente

- contrac­tion

- exhi­bi­tion­nisme (ou plu­tôt se sen­tir expo­sé)

- four­mille­ments.

Nous sommes ain­si par­tis de l’a prio­ri que toutes les sen­sa­tions sont
poten­tiel­le­ment pré­sentes en cha­cun, cer­taines plus que d’autres selon les
moments, et le dan­seur devait donc se connec­ter sur com­mande avec une
sen­sa­tion déci­dée par le public. Ceci dit, ce qui a été deman­dé par
le public était tel­le­ment dans la pro­blé­ma­tique de cha­cun des
dan­seurs, que l’on ne peut qu’émettre l’hypothèse que le public
ins­tinc­ti­ve­ment per­çoit la sen­sa­tion pro­fonde de cha­cun à l’instant
T !…

Pause, bien­ve­nue dans un ate­lier de 3H.

Le forum

Nous avons remis sur le métier le « dés­équi­libre ».

Entrai­ne­ment, deux par deux, jeu des dés­équi­libres, avec une seule consigne, veillez à être sécu­ri­sant) :

Trois mises en scènes cho­ré­gra­phiques, avec un dan­seur per­son­ni­fiant l’équilibre, et un autre dan­seur, le dés­équi­libre :

1) Le dés­équi­libre essaie de désta­bi­li­ser l’équilibre volon­taire.
Voi­ci nos ten­ta­tives spon­ta­nées :

- essayer de convaincre de sor­tir de l’immobilité-équilibre par le
contact sans uti­li­ser la force

- se glis­ser sous la base pour désar­çon­ner

- pous­ser puis tirer sou­dai­ne­ment pour faire perdre l’équilibre

- res­ter immo­bile jusq’à ce que la vigi­lance s’endorme, et alors pous­ser

- user de la force par sur­prise

- immo­bi­li­ser en l’air

- don­ner une base de sécu­ri­té qui recule peu à peu et entraine
l’équilibre dans son mou­ve­ment.

La der­nière ten­ta­tive a été la bonne, toutes les autres se « ramas­sant«
 lamen­ta­ble­ment devant l’ancrage sans faille de notre ami.

2) L’équilibre essaie d’équilibrer le dés­équi­libre volon­taire :

- en se met­tant en dés­équi­libre aus­si, ce qui devient une situa­tion instable

- en cher­chant à immo­bi­li­ser, ce qui n’est pas le but

- en com­pen­sant par un autre dés­équi­libre, ce qui annule les forces

- en accom­pa­gnant le dés­équi­libre dans sa dyna­mique et en com­blant le
besoin de dépense d’énergie, et c’est de loin la solu­tion la plus
pro­bante !

3) Deux dés­équi­libres essaient de s’équilibrer. Pas éton­nant que ce
soit dif­fi­cile et labo­rieux, l’un sou­le­vant l’autre, l’autre le
tirant, les deux s’appuyant l’un sur l’autre et retom­bant,
for­cem­ment…

Dans tous ces mor­ceaux de bra­voure, nous avons usé et abu­sé de gestes
« théâ­traux », mais comme c’était bon !

Pro­jet

Pour l’instant, nous n’avons inter­agi qu’avec des équi­libres ou
dés­équi­libres volon­taires, sou­hai­tés et choi­sis. Voir ce qui change
lorsque l’équilibre est invo­lon­taire et subi : stag­na­tion, mélan­co­lie,
para­ly­sie, etc. Ou lorsque le dés­équi­libre est subi : ivresse
alcoo­lique, manque de sta­bi­li­té, éner­ve­ment, per­tur­ba­tion etc.

Andréine Bel

d’après les retours de : Ama­dou B, Andréine B, Leo­nar­do C, Ken M, Raphaël G.

Article créé le 16/02/2020

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