Danse recherche
→ L’écriture de la danse recherche
!! L’ infra-technique – décembre 2009
Ce néologisme nous est apparu avec la pensée que nous n’abordons pas la danse sous un angle technique, et que, pour autant, ce que nous faisons est précis et exigeant. Il y a bien quelque chose qui œuvre et nous permet de développer la danse en nous, même en dehors de toute technique acquise par un apprentissage volontaire et guidé de l’extérieur.
Donner à voir ce qui ne se voit pas d’habitude, c’est ce que cherche à faire un artiste. C’est éduquer le regard, le sien et celui du spectateur, pour le déconditionner, déformater, surprendre, hors jugement mais avec discernement…
Cette éducation du regard s’accomplit avec un apprentissage technique, mais il est parfois tellement demandant, astreignant, que la finesse peut manquer à l’appel. Il faut alors cette « imprégnation » auprès de quelqu’un ou de quelque chose, dans certaines conditions, imprégnation qui donne à voir, à penser, à sentir, à vibrer.
Par infra-technique, on désigne ainsi toutes ces mises en place presque imperceptibles qui développent une qualité, une versatilité des points de vue, un recul avec ce que l’on fait.
On pourrait dire que l’infra-technique est à la technique ce que la poésie est à la littérature : elle en fait partie, mais à moins qu’on focalise son attention vers elle, elle ne se perçoit, ni ne se développe.
Les gitans affirment « ne pas apprendre le flamenco » alors qu’ils le pratiquent hardiment sous le regard de leurs aînés. Je dirais qu’ils n’apprennent pas la technique mais imbibent l’infra-technique. Ils vivent avec elle et la développent, par la seule force exubérante de leur vie.
Le nom d’infra-technique résonne avec infra-rouge, qui donne à voir ce qui est invisible dans le noir.
Andréine Bel
(:linebreaks:)
->D’une écriture tremblante
j’écris mon nom
au temple de l’hiver
Wada Gorô
Article créé le 16/02/2020