L’écriture

L’ombre et la lumière


Danse recherche
L’écriture de la danse recherche

!! L’ombre et la lumière – jan­vier 2011, retour sur le CR de la DR du 29 décembre 2010

Texte de Claude Lecomte

A par­tir d’une pein­ture de Tur­ner

Tem­pête de neige, Vapeur au large d’un port

Vous évo­quez des sen­sa­tions cor­po­relles res­sen­ties

Puis des réflexions que l’ombre et la lumière vous ins­pirent

Et ces réflexions partent dans des direc­tions mul­tiples

Elles n’ont plus grand chose à voir avec le tableau ini­tial

Vous évo­quez le Noir le Blanc

Et sur­tout vous orien­tez votre pen­sée

Vers le corps et le corps dans la danse

Ce qui est votre pré­oc­cu­pa­tion

Et on le com­prend très bien

Lumières sur le corps, Lumières du corps dans l’espace

Où il se trouve

Cou­leurs que la lumière exalte sur et dans le corps

Lumières sur les Mou­ve­ments du Corps

Lumières et Ombres par la Musique

Matière essen­tielle de la Danse, dites-vous

dans son rythme, son dérou­le­ment

Bien qu’une danse « muette » puisse exis­ter ( je pense ! )

Vous cher­chez à défi­nir la Musique qui convient à la Danse, la vôtre.

Vous esquis­sez une phi­lo­so­phie de l’Ombre et de la Lumière

Vous évo­quez la lumière de la conscience, le réveil de la lumière à l’aurore

La pri­va­tion de lumière, la lumière inté­rieure

Les limites de la lumière et la pos­si­bi­li­té d’étendre ces limites.

Pour ma part j’aimerai reve­nir au point de départ

Car il m’intéresse davan­tage

C’est à dire l’ombre et la lumière sur le plan visuel

Emo­tion­nel aus­si

Com­ment jouent l’une et l’autre

L’une par rap­port à l’autre

Car Lumière et Ombre sont liées

Elles dépendent l’une de l’autre

Qui de l’une ou de l’autre est la source ini­tiale ?

L’Ombre existe, auto­nome et soli­taire

Dans les ténèbres des cavernes, dans la nuit

Dans les pro­fon­deurs de l’océan

La pénombre s’installe quand la lumière est faible

« les temps gris » nivellent les formes, les cou­leurs et les esprits

L’ombre s’efface quand la lumière sur­vient

Il en est de plu­sieurs sources

Les lumières astrales, les Lumières d’origine ter­restre

Les Lumières d’origine humaine.

Et cha­cune s’exprime à sa manière et reten­tit sur notre décor

Et sur nos âmes, sur notre mytho­lo­gie

La lumière astrale ce sont les étoiles qui constellent le ciel

Et trans­forment la nuit en figures mou­vantes à tra­vers les heures du temps

Ces figures sont étu­diées dans la pen­sée pré­scien­ti­fique des hommes

avec l’Astrologie ; ils cherchent à connaître leurs des­tins.

Ce sont les étoiles filantes, elles intro­duisent un mou­ve­ment

plus rapide dans le ciel, ful­gu­rances éphé­mères au mois d’août

c’est la lune aux crois­sants variés

fine nou­velle lune annon­cia­trice du rama­dan et son mois de jeûne

lorsqu’elle devient pleine elle inonde la terre

d’une lueur blanche étale qui atté­nue les ombres

la pleine lune des nuits blanches pour les « sans som­meil »

C’est le soleil , l’étoile de notre vie sur la Terre

Il façonne notre vie selon le lieu où l’on se trouve

Selon l’heure qu’il est, là où nous sommes

Il est le créa­teur de toutes les formes, accom­pa­gnées de toutes les ombres

A l’infini. Il est le Dieu tout puis­sant

Dans des civi­li­sa­tions dif­fé­rentes

Il est Ra l’Egyptien, Il fait pous­ser la nour­ri­ture des Hommes

Et ses rayons sont gra­vés sur les stèles.

C’est lui qui mul­ti­plie les figures humaines

Il fait scin­tiller les vagues et les tor­rents

Il allume dans un regard une étin­celle de vie et de sens

En pho­to­gra­phie, le champ de ses créa­tions est vaste

Ou plu­tôt, son rôle dans les créa­tions

Je me sou­viens avoir fait un contre-jour en gros plan

De Ninette aux che­veux blonds auréo­lés de lumière

C’était un flam­boie­ment car l’ombre enrobe la figure

et accen­tue le contraste.

Le mou­ve­ment du soleil modi­fie et la lumière et les ombres

Il les écrase à midi et les rend immenses à la tom­bée du jour

Tard le soir dans les régions polaires

Il donne aux pay­sages un aspect métal­lique uni­forme.

En Pein­ture les éclats lumi­neux sont l’occasion pour Van Gogh

De strier la toile, alors que Seu­rat la ponc­tue

Et l’ombre peut deve­nir un immense délire colo­ré,

sur les toiles de Bon­nard et celles de Vuillard

Tel­le­ment riches de nuances et de sen­sua­li­té

Tur­ner dans le vapeur au large d’un port

Oppose for­te­ment Les clar­tés bleues et blanches du ciel ?

Aux traces vigou­reuses d’un vert cer­né de clar­tés

Ce sont des vagues ? Des arbres ?

D’autres lumières ou lueurs viennent de la terre

Je pense au Vol­can de la Réunion et à com­bien d’autres

Dont le rou­geoie­ment embrase la nuit et le jour

il ser­pente selon un tra­cé qui défie les hommes

Et pour­tant les fas­cine et les attire puisqu’ils s’y ins­tallent

chaque fois, à nou­veau, sur les laves fer­tiles.

Les Hommes eux aus­si sont à l’origine de la lumière

Le feu déro­bé aux Dieux dans la Mytho­lo­gie

Se répand volon­tai­re­ment ou non dans les incen­dies

Je me sou­viens de la Sainte Vic­toire en flammes

Vue d’un avion qui me rame­nait d’ailleurs

Peut on par­ler de lumières ou de clar­tés mou­vantes colo­rées.

La flamme de la bou­gie et des flam­beaux a trans­for­mait

Les nuits d’autrefois et accen­tué davan­tage encore l’épaisseur de

L’ombre qui l’entoure

Je pense en par­ti­cu­lier en pein­ture aux tableaux du Cara­vage

Et de De la Tour qui font sur­gir les visages et les corps

Avec une force que l’ombre aug­mente

Et le mou­ve­ment fait irrup­tion, lorsque la flamme danse dans l’âtre.

La venue de la Fée élec­tri­ci­té intro­duit d’innombrables

Pay­sages nou­veaux dans des contrées per­dues ou les agglo­mé­ra­tions

On peut par­ler de fée­rie même sans aller sur les fêtes foraines

où ses tobog­gans fluo­res­cents plongent à vitesse exci­tante dans le noir .

La Ville est lumière , la nuit sur­tout, par­tout ses enseignes

Ses tours écla­tantes de lumières crues à tel point qu’un halo colo­ré

La signale de loin dans le ciel

Le Phare balise en un long fais­ceau clair les espaces côtiers de la nuit

Cette vie de lumière est tel­le­ment ancrée dans la pen­sée moderne

Qu’on parle de sinistre quand à nou­veau l’ombre de la cou­pure

S’installe et change les décors arti­fi­ciels en uni­vers rava­gés.

Puis­sance de la lumière et de l’ombre

L’une et l ‘autre sont uti­li­sées par les Pou­voirs

Mettre quelqu’un à l’ombre à une signi­fi­ca­tion sociale et poli­tique

Que de vies se sont dérou­lées dans les cachots

Ou, sévices plus trau­ma­ti­sants dans des cel­lules vio­lem­ment éclai­rées

Plus com­mu­né­ment mettre quelqu’un au pla­card

Ce n’est pas le mettre en évi­dence

Et c’est encore un jeu de la lumière que sont les feux de la rampe

Au théâtre ou au ciné­ma, la mise en vedette

Le coup de flash et de pro­jec­teur qui par­fois se déplace avec

L’actrice ou l’acteur en mou­ve­ment sur la scène.

Ces jeux de lumière sont-ils le domaine de l’illusion

La fée­rie s’efface lors­qu’ ils s’éteignent ?

est-ce la même chose que la vie qui passe

Ain­si on dit que les gens s’éteignent

Qu’une période, un siècle sont entrés dans l’ombre

Dans le domaine de l’oubli !

En sché­ma­ti­sant, la lumière c’est la vie

le domaine de l’ombre est bien connu

pour être le domaine des Morts.

Mais avant la mort

Que de vie ! Que de vies ! Que de lumière !

Que de vie même dans l’ombre

Que de lumière et d’ombre se joignent pour mettre au jour

tout ce qui est vie, le mou­ve­ment, l’action, la pen­sée

les émo­tions, les sen­sa­tions, les œuvres.

Donc ce n’est pas seule­ment le décor qui est façon­né, modi­fié

Enri­chi ou non, par la lumière et l’ombre

c’est aus­si et sur­tout, qu’elles agissent sur nous en per­ma­nence

Elles sont les Ins­pi­ra­trices les Actrices dans notre vie

Elles sont les Ins­pi­ra­trices, les Actrices de notre Vie.

Claude Lecomte

Article créé le 16/02/2020

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