Variations
→ Pour mémoire
!! Brainstorming II – 15 octobre 2007
Ce brainstorming II est le fruit de trois rencontres en petits
groupes au sein de la danse forum, le 8/7/07, le 6/8/07 et le
18/9/07. Notre support de réflexion a été la représentation publique
du 7/7/07 à St Michel l’Observatoire, qui est venue confirmer ou
infirmer nos avancées conceptuelles de l’année.
1) Représentation publique
Représenter publiquement notre « travail de laboratoire » nous posait
problème. Jusqu’à présent, nous nous arrangions, malgré nous et/ou
par commodité, pour incorporer le public à l’atelier. Le 7/7/07,
nous avons décidé de vraiment franchir le pas, et de conserver un
public « digne de ce nom ».
Aussi, comprendre pourquoi le forum du 7 juillet a « marché » était
important pour nous. Trois points se sont révélés déterminants :
- Nous avons eu la possibilité de faire une préparation longue et en
toute quiétude.
- Notre public était un groupe de théâtre en travail depuis cinq
jours. Nous devrons aller peu à peu vers des publics non avertis.
- Nous avons improvisé la structure au fur et à mesure, en nous
adaptant à ce qui se passait et aux besoins ressentis. D’où un
plaisir certain à danser, qui a peut-être été communicatif.
Parmi les innovations ce jour-là : élaborer le thème en avance de la
représentation, le métaphoriser pour le public, présenter trois
tableaux improvisés en amont du forum, poursuivre l’improvisation
pendant le forum sans retour en arrière, problématiser après la danse
et non avant. Tout cela a permis la mise en scène d’un processus
plutôt que d’une histoire.
2) Les points auxquels nous tenons en danse forum
Avec la pratique et le temps, la danse forum évolue, fond et forme.
Mais, comme la crème qui monte lorsque l’on baratte du lait, certains
aspects reviennent toujours à la surface, se rappeler à nous.
- Prendre le temps et avoir un lieu protégé. Délimiter l’espace scénique.
- Partir de là où l’on est, de comment on se sent, de ce qui se passe
pour nous et autour de nous.
- Liberté de venir ou pas, de participer ou non, de s’impliquer
chacun à sa mesure et à sa façon sans avoir à se justifier et sans
que cela ne gêne quiconque.
- Non-jugement, allié à l’évaluation de ce que nous faisons. Le
non-jugement des personnes est inconditionnel.
- Exercice de l’esprit critique, dans la forme comme dans le fond.
Il est garant de l’éducation du regard.
- Droit à l’erreur, comme outil d’apprentissage.
- Intégrer les contraintes (musiques choisies, consignes etc.) comme
des éléments environnementaux qui nous permettent de rester reliés à
nos sensations et à l’instant.
- Création d’un espace d’expérimentation et de créativité plutôt que
d’un modèle.
- Accorder autant d’intérêt à l’art de la danse qu’au forum, à
l’involontaire qu’au volontaire, à l’inconscient qu’au conscient.
- Le minimum et le suffisant restent une recherche constante : aller à
l’essentiel, élaguer l’inutile dans le fond comme dans la forme.
3) Articulation du thème avec le besoin en tant que nécessité immédiate
- Un lien apparaît entre l’accueil inconditionnel des sensations et
la réponse aux besoins perçus à travers ces sensations. Si on prend
le temps d’observer de façon assez distanciée et « neutre », la
sensation indique en elle-même le besoin et la réponse à lui donner.
Ainsi la tension va recentrer et redonner de la cohérence à ce qui a
été dispersé. Ce n’est qu’une fois la cohésion retrouvée grâce à
l’apport de tension que l’organisme peut se détendre profondément.
Pour aller des sensations au thème, nous passons par les besoins.
Nommer les besoins fait ressortir les problématiques, ou du moins ce
qui est important pour nous à ce moment-là. En ne décidant pas le
thème en amont, mais en le laissant se développer selon nos
nécessités, nous avons plus de facilité pour que le thème ne devienne
pas illustratif.
4) Equilibre entre : a) auto-apprentissage et technique, b) involontaire et volontaire
Jusqu’à il y a six mois environ, nous essayions de nous mettre en
condition par des exercices pour guider, développer la sensibilité,
explorer, faciliter les mouvements, souder le groupe, le dynamiser,
éviter l’illustration…
a) Nous avons peu à peu élagué tout cela, pour permettre deux
processus d’auto-apprentissage qui s’équilibrent :
- Le premier est celui de « l’infra-technique », qui va de la
sensation au mouvement : l’exploration de nos sensations est source
d’inspiration, de la danse comme du forum.
- Le second concerne la pré-expressivité, qui va du mouvement à la
sensation, comme vivier de techniques ajustées à nos besoins
individuels et de groupe. La pré-expressivité permet un
apprentissage technique directif, mais non normatif ni imitatif, qui
permet à chacun de se réapproprier, par les sensations, les
mouvements ou postures proposées.
Que l’on parte du mouvement ou de la sensation, la neutralité est
visée, pour justement que puisse spontanément jaillir l’émotion. Les
deux approches se nourrissent mutuellement et affinent conscience et
perception, à la fois, des mouvements et des sensations.
Dans cet apprentissage, l’expertise est élaborée ou partagée de façon
coopérative, elle n’est pas concentrée dans les mains d’un enseignant
supposé tout savoir, avec d’autres pour recevoir. Cela n’exclut pas
que certaines parties de l’atelier soient dirigées par l’un d’entre
nous. C’est une façon, pour notre groupe, de renforcer les
individualités et les expertises, et cela nous évite de les niveler
par le bas, comme on peut le voir dans certains collectifs.
b) Nous recherchons aussi un équilibre et un lien entre deux pôles :
celui axé sur l’involontaire, l’intuitif, et l’autre sur le
volontaire, le raisonnement. Les sensations font le lien entre ces
deux pôles, assurant la spontanéité du geste.
L’involontaire n’annihile pas la volonté ou la décision ; c’est plus
quelque chose auquel on donne voix à un moment donné. Redonner voix à
l’involontaire enrichit le volontaire, lui donne relief, saveur,
profondeur et vice versa. Il reste qu’il est extrêmement difficile
de décider (volontairement ?) de donner voix à l’involontaire : s’il
y a une technique de fond, c’est bien celle-là.
5) Rôles pendant l’atelier
Jokériser, mettre les musiques et filmer sont des rôles exercés par
les danseurs eux-mêmes. Déterminer qui fait quoi tout au long de
l’atelier nous semble important.
Prendre des rôles différents à différents ateliers permet d’avoir
plusieurs angles de vue. Nous avons remarqué que cela libère le
regard critique. Le changement de rôle n’a pas besoin d’être
systématique à chaque atelier.
6) Le problème de la problématisation
Nous nous apercevons peu à peu que problématiser ne revient pas à
décrire le problème en une phrase ou deux, comme nous nous y
exercions pendant les ateliers, à la suite des improvisations. Ce
n’est pas non plus avoir la réponse avant la question, selon le
schéma du présupposé idéologique. En fait, nous faisions de la «
problématologie » : toute affirmation amène une question, donc il «
faut » chercher les questions, et en amont, trouver la problématique.
Nous en arrivions à gommer la complexité en l’arrangeant à notre
goût, et nous versions dans l’illustration.
Cette façon de problématiser nous obligeait à « reprendre »
l’improvisation à partir de la problématique, au lieu de bénéficier
de son cheminement et d’ajuster nos mouvements à notre ressenti.
La partie danse du forum est basée sur la sensation de l’instant,
fruit de notre histoire passée, présente et à venir : il n’y a ni
raison ni nécessité à revenir en arrière dans le déroulement de la
danse forum. Chaque intervention, parlée ou dansée, fait avancer le
matériau (danse improvisée) à partir duquel nous problématisons.
A St Michel, nous avons commencé, avec le public, à toucher du doigt
le processus réflexif de la problématisation, tel qu’en parle Paulo
Freire : événement > réactions individuelles > réflexion coopérative
qui distancie et réévalue les réactions individuelles > action >
événement > etc.
Réfléchir à nos réactions nous en apprend plus que si l’on essayait
d’analyser l’événement premier. La raison pour laquelle un tel fait
ceci ou cela, on ne la connaît pas. On sait pas de quoi est faite sa
vie, les éléments déterminants, et ce n’est pas ce qui entre en
compte dans la problématisation. Par contre, réfléchir sur nos
réactions à un événement après l’avoir situé et circonstancié,
réactions émotives, intellectuelles, culturelles etc., nous permet
d’apprendre quelque chose sur nous-mêmes et notre environnement. Nous
nous exerçons ainsi à développer des outils et expertises, et voir
comment articuler l’action que nous allons mettre en œuvre sur la
scène comme dans la vie.
7) La danse forum comme acte politique
Trois aspects sont apparus :
- Réconciliation de la danse avec la politique et l’inverse.
- Réappropriation et développement de nos expertises.
- Mettre en jeu, en mouvement, le corps, pour « mettre du mouvement
dans la vie, notre vie ».
[Voir wiki : http://wiki.leti.lt/pmwiki.php?n=DanseForum.DanseForumEtPolitique]
8) Regard critique et non jugeant : où situer le « n’importe quoi » ?
Pendant le bilan de la représentation à St Michel, les questions du «
n’importe quoi » et de « l’évaluation non-jugeante » ont été
abordées sans trouver d’entente. Nous y sommes revenus pour essayer
d’y voir plus clair.
A- Le n’importe quoi, si tant est qu’il soit une erreur, ne
pourrait-il avoir sa place ? N’apprend-on pas de ses erreurs ?
Certes, et c’est pour cela que le droit à l’erreur est inaliénable
pour nous. L’erreur perd son côté culpabilisateur lorsqu’elle est
ramenée à un outil d’apprentissage.
Il y a une contradiction inhérente à vouloir « évaluer sans juger »,
contradiction qu’il faut pourtant arriver à résoudre ou au moins
assumer, si nous voulons progresser sur la bonne pente.
L’exercice consiste à « laisser une chance » à toute expression, et
en même temps ne pas considérer que « tout se vaut ». Censure et
manque de discernement sont renvoyés dos à dos.
Toute expression scénique a la possibilité d’être pertinente,
bienvenue, fécondatrice, cela dépend en fait du contexte : assumée,
elle peut faire sa place.
B- Prendre position face au n’importe quoi nous a ouverts à de
nombreuses questions. Comment discerner ce qui est bon ou beau de ce
qui ne l’est pas, ce qui est pertinent de ce qui ne fait pas sens ?
Au nom de quoi ?
a) Une première réponse consiste à ne pas généraliser pour autrui ce
que l’on sent ou ressent. Ce qui ne fait pas sens pour soi peut
faire sens pour l’autre. Et le goût change et évolue, la proximité
ou la familiarité avec une œuvre, avec son auteur ou ceux qui
l’apprécient, nous la rendent plus accessible.
b) Une deuxième réponse qui nous est venue est que le « n’importe
quoi » ne peut être désigné comme tel que par rapport à des critères
énoncés, et consensuels si l’on est au sein d’un groupe.
- Nous avions à St Michel évoqué, pour désigner le « n’importe quoi »,
ce qui ne respectait pas soi, ou les autres. Le respect serait donc
un critère, même si cette notion ne représente pas tout à fait la
même chose pour chacun. Lorsqu’un sexe en érection est montré sur
scène, comme c’est parfois le cas en danse contemporaine, les uns
crient au n’importe quoi, au manque de respect, les autres y voient
du génie. L’histoire de l’art est faite de ces frictions sommes
toutes bénéfiques puisqu’elles font évoluer les esprits.
Par contre, chacun peut savoir s’il se manque de respect ou que
quelqu’un lui manque de respect. Cela lui appartient, c’est son
jardin intérieur.
- En danse forum, nous essayons de danser selon nos sensations, qui
se résument pour un danseur aux sensations du temps, de l’espace et
du poids.
Mais faire de la sensation un critère pose à nouveau problème. Le
risque est toujours là, et nous devons y exercer notre vigilance, de
ne pas faire du critère de la sensation, quand elle s’applique aux
autres, une sorte de dictature, pire qu’un conditionnement artistique
étroit.
En effet, la neutralité absolue n’existe pas : dès qu’une sensation
devient perceptible, elle est instantanément influencée, interprétée
selon la mémoire et le vécu.
Il nous faut aussi distinguer la « sensation » du « ressenti ». Je
peux sentir mon poids, mes appuis, les utiliser pour bouger, ou je
peux ressentir mon poids, trop lourd ou trop léger à mon goût, avec
l’impression de me traîner ou de ne pas toucher terre. Je peux
sentir que ce danseur est posé sur ses appuis, ou ressentir qu’il est
vaniteux.
C- Mais alors, est-ce à dire que chacun se débrouille avec sa
perception sensorielle et ses émotions, isolé dans sa subjectivité
sans que l’on puisse attribuer quelque qualité consensuelle que ce
soit à une œuvre ? S’il en était ainsi, tout serait au même niveau
et nous laisserait tous indifférents.
Nous avons tous expérimenté ou été témoins de « moments de grâce », où
le geste semble « se faire tout seul », en parfaite adéquation entre
l’individu et son environnement. La danse aussi a ses moments de
grâce, quels que soient le style et l’époque. Qu’est-ce donc qui
agit et qui fait que le public est touché, arrête de respirer ? La
question reste ouverte.
Bien sûr, entre ces moments rares et privilégiés et les moments
d’ennui, il y a toute une palette de qualités différentes, qui nous
touche, à des endroits différents de nous-mêmes. Et ces moments,
infiniment plus nombreux que les instants de grâce, sont le matériau
de la vie de l’œuvre, sur lequel l’être et l’artiste se construisent.
Ils ont leur beauté propre, et sans eux, nulle œuvre ne peut prendre
forme.
Bien sûr également, tel spectateur va être touché quand le reste de
l’audience s’ennuie, tel autre va bâiller alors que les autres «
s’accrochent » à leur fauteuil.
Probablement le conditionnement est-il omniprésent, et même
indispensable à la formation du « goût » comme de chacun des cinq
sens – six avec le sens du mouvement. Que ce soit physiquement ou
mentalement, les sens sont conditionnés dès le ventre de la mère.
Chaque individu participe à ce conditionnement multiforme, le fait
sien ou le rejette. Mais chaque individu a aussi son originalité
propre, et c’est de la friction de ces diverses originalités,
individuelles ou de groupe, que naît les richesses culturelles
respectives.
Entre culture et sensation, l’espace n’est pas si grand qu’elles ne
puissent être reliés par une passerelle : l’art de vivre.
9) Les emprunts au théâtre forum
Nous nous inspirons du théâtre forum puisque c’est de cet outil que
nous sommes partis.
Imiter le théâtre forum reviendrait à le plagier. Aussi est-il
important pour nous de citer les emprunts : cela nous permet de rendre
au théâtre forum ce qui lui appartient.
La structure de base de la danse forum est assez similaire à celle du
théâtre forum : un joker fait le lien entre scène, danseurs et public ;
le thème et principe de problématisation servent de support
d’échange ; le bilan est fait par tous les participants. Tout cela
représente des caractères communs.
Mais dès le début, la danse forum a eu ses spécificités que nous
découvrons peu à peu en l’élaborant. Ainsi, certains emprunts au
théâtre forum se sont révélés assez vite inadaptés tels quels, il
nous faut les modifier et ils évolueront probablement toujours.
- Elsa nous fait remarquer que, auparavant, nous utilisions
l’opposition « protagoniste /antagoniste » et que nous l’avons
abandonnée. Cela s’est passé sans que nous en ayons vraiment
conscience.
- Un autre exemple est celui de ne laisser entrer sur scène qu’une
seule personne à la fois. Il nous a fallu plus d’un an pour nous
apercevoir que la danse n’est pas (un langage) linéaire : elle
demande à être investie sur plusieurs dimensions, spatiales comme
temporelles.
- C’est d’ailleurs pour cela que la problématique aussi ne peut
s’accommoder d’un déroulement linéaire, auquel nous essayions en vain
de nous référer.
Le retour aux sensations et à la « neutralité émotive » des trois
dimensions du mouvement (temps, espace et poids/énergie) rend sa
liberté/versatilité d’interprétation au spectadanseur qui est amené à
recréer, par ses propres émotions, l’œuvre à sa façon. La
problématique en est d’autant plus riche et variée, évolutive.
- Comment assurer la « lisibilité » de la danse sans en faire un «
discours » est aussi une nécessité qui amène des contraintes autres
qu’en théâtre forum, dont le médium privilégié est la parole.
- Augusto Boal insiste sur la simplicité et la clarté de la mise en
scène de départ, quitte à utiliser des stéréotypes. La subtilité et
la complexité sont introduits par les spect’acteurs.
En danse forum, nous nous rendons compte que les stéréotypes ne
permettent pas a priori une danse selon « l’instant décisif », en
accord avec les sensations. Mais ce n’est pas automatique non plus.
Les stéréotypes, comme d’ailleurs l’illustration ou la redondance,
peuvent avoir leur place ponctuellement, et participer à la magie de
l’instant, pourvu qu’ils soient conscientisés et assumés comme tels.
10) Transmission et représentativité de la danse forum
Ces questions sont devenues inévitables et nous avons commencé à les
considérer. Nous sentons bien leur importance, et en quoi elles
peuvent infléchir la danse forum dans le sens que nous souhaitons
consensuellement ou a contrario.
Seul un petit groupe a réfléchi à haute voix. Voici donc les
prémisses d’une réflexion qui demandera à être partagée, rectifiée au
besoin, et développée par tous les participants réguliers qui se
sentent concernés par le fonctionnement de la danse forum.
Trois cas de figure :
a- Les ateliers réguliers :
Ils sont ouverts à tous et gratuits (si ce n’est pour rembourser l’assurance).
L’ébauche d’une proposition fait surface : que le dernier samedi de
chaque mois soit l’occasion d’une représentation ouverte au public
(connaissances et amis), ce qui permettrait aux personnes intéressées
de se familiariser avec la danse forum côté public, avant de
participer aux ateliers. La préparation des danseurs commencerait à
18H, le public entrerait à 20H et le forum prendrait place jusqu’à
23H au plus tard, visionnage de la vidéo et bilan inclus (à confirmer
auprès de la mairie de Venelles).
b- Les ateliers ponctuels
La demande nous est déjà faite d’envisager de transmettre la danse
forum lors de WE, pour le démarrage d’un futur groupe par exemple, ou
dans le sein d’une association d’artistes intéressés par notre
pratique.
Nous pourrions planifier que les danseurs de Lambesc qui le
souhaitent se déplacent ainsi ponctuellement, pour animer un atelier
sur un ou deux jours, avec les personnes qui nous invitent en leur
lieu.
Une rémunération a été envisagée, bien sûr elle arrangerait pas mal
d’entre nous ; mais la gratuité (frais de déplacement et
d’hébergement remboursés) nous semble importante si l’on ne veut pas
entrer dans un système (habituel) qui nous manierait à sa façon et in
fine contre notre gré. Nous sentons clairement qu’ils nous faut
mettre en place une forme de transmission adaptée à celle de la danse
forum.
c- Les nouveaux ateliers
Le besoin d’ouvrir d’autres ateliers de danse forum commence à se
faire sentir : tel danseur habite loin, connaît des amis sur place
qui voudraient découvrir cette pratique, il est normal qu’un groupe
se forme.
Il nous paraît tout à fait possible et souhaitable que d’autres
ateliers voient le jour.
Andréine a proposé une façon de les distinguer dans leur caractère et
spécificité : porter le nom de la ville ou du village où ils ont lieu,
comme nous le faisons pour les ateliers danse forum de Lambesc. La
situation géographique, première des conditions de participation,
serait ainsi indiquée de suite. Le nom d’un lieu offre une certaine
neutralité pour présenter un groupe, en mettant l’accent sur la vie
du lieu plutôt que sur un symbole personnel. Une autre proposition a
été faite que chaque groupe de danse forum choisisse justement un nom
symbolique représentant ce qui lui tient à cœur.
Nous avons évoqué la possibilité d’une « charte a minima » de la
danse forum, où chaque « catalyseur » s’engagerait à préserver :
- l’espace qu’il met à disposition
- la liberté de participation et d’implication de chacun
- le respect inconditionnel des autres et de soi
- et la gratuité, nobostant les frais incontournables comme
l’assurance et/ou la location du lieu si elle est nécessaire.
Internet, via la liste danse forum et/ou le blog
http://danse-forum.over-blog.com/,>http://danse-forum.over-blog.com/, [pourrait servir de lien entre les
différents groupes, avec des rapports d’ateliers que nous
partagerions pour nous tenir au courant mutuellement de nos
trouvailles, difficultés et avancées. Ainsi la danse forum
aura-t-elle peut-être une chance de se développer dans … « l’harmonie ».
Dans les trois cas d’ateliers, réguliers, ponctuels ou nouveaux, la
danse forum ne se présente pas comme un collectif, mais plutôt comme
un « groupe de recherche-action coopérative », terme emprunté à Guy
Poitevin* (inspiré de Paulo Freire), et auquel nous sommes arrivés
après avoir analysé en quoi la danse forum est un acte politique.
Signature :
Le groupe de (recherche-action coopérative en) danse forum de Lambesc
Rédaction : Andréine Bel
Article créé le 16/02/2020