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Coronavirus : la Suède reconnaît avoir échoué dans la protection de ses aînés

Le gouvernement suédois a débloqué en urgence 400 millions d'euros pour ses maisons de retraite, où sont intervenus près de la moitié des 3.200 décès de Covid-19. Un échec davantage lié au manque de ressources des établissements qu'à la stratégie originale de lutte contre la pandémie adoptée par la Suède.

Le problème n'est pas tant la souplesse des restrictions suédoises que les faibles ressources de ces établissements pour personnes âgées, qui ont manqué de tests, de masques et de gel.
Le problème n'est pas tant la souplesse des restrictions suédoises que les faibles ressources de ces établissements pour personnes âgées, qui ont manqué de tests, de masques et de gel. (Jonathan NACKSTRAND/AFP)

Par Les Echos

Publié le 12 mai 2020 à 18:58Mis à jour le 26 mai 2020 à 11:58

Largement commentée, scrutée depuis plusieurs mois au point d'être érigée en « modèle », la stratégie choisie par la Suède pour lutter contre le Covid-19 connaît depuis plusieurs semaines un accroc majeur : la gestion de ses maisons de retraite, où les contaminations et les décès se sont multipliés et où le manque de moyens alloués à la protection des plus âgés fait désormais polémique.

Bien plus souple que ses homologues européens, la Suède a misé sur le respect des recommandations sanitaires par sa population et a maintenu l'ouverture de ses commerces, de ses écoles et restaurants malgré la propagation du virus. S'il doit composer avec un taux de mortalité supérieur à ses voisins scandinaves, le pays n'a pas non plus connu d'explosion du nombre de contaminations et de décès.

Le sort des plus âgés dans les « Ehpad suédois » est en revanche devenu un sujet de controverse : il s'y concentre près de la moitié des quelque 3.200 décès signalés depuis le début de la pandémie. Au 28 avril, 90 % des victimes du pays étaient âgées d'au moins 70 ans, alors que l'exécutif avait dit faire de la protection de cette population particulièrement vulnérable au virus une priorité.

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Complexes immenses

« Nous n'avons pas réussi à protéger nos seniors […] C'est un échec pour la société tout entière. Nous devons en tirer les leçons, nous n'en avons pas encore fini avec cette pandémie », a reconnu la semaine passée la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Lena Hallengren.

Le problème n'est pas tant la souplesse des restrictions suédoises - les visites sont d'ailleurs interdites en maisons de retraite - que les faibles ressources de ces établissements qui ont manqué de tests, de masques et de gel au plus fort de la crise. Leur structure a également pu jouer : contrairement à la Finlande ou la Norvège, ces derniers sont souvent d'immenses complexes abritant des centaines de résidents. Dont beaucoup en mauvaise santé et dépendantes.

Un plan d'aide à 400 millions d'euros

Pour leur venir en aide, des travailleurs souvent non qualifiés et embauchés grâce à des contrats de courte durée payés à l'heure, sans sécurité de l'emploi, dénonce Kommuna, le principal syndicat suédois d'employés municipaux. Ces salariés ne touchant pas leur salaire s'ils restent chez eux, ils peuvent avoir ignoré de légers symptômes et contribué à la progression du virus, d'autant qu'un grand nombre travaille dans plusieurs établissements.

Face à l'urgence de la situation, le gouvernement a débloqué ce mardi 2,2 milliards de couronnes (210 millions d'euros) afin d'augmenter les moyens alloués à ces établissements où sont pourtant interdites les visites depuis plusieurs mois. Deux milliards de couronnes (190 millions d'euros) vont également être fléchées vers les municipalités pour les aider à supporter les dépenses exceptionnelles engendrées.

Les Echos

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