Étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016) : Chapitre Consommations alimentaires : Volet Nutrition. Chapitre Consommations alimentaires

Publié le 1 septembre 2018
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'Étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016) comprenait un volet nutritionnel correspondant à la ré-édition de l'Étude nationale nutrition santé (ENNS) réalisée en 2006-2007 et permettant ainsi de fournir des données fiables d'évolution de la situation nutritionnelle en France. Ces deux études rentrent dans le cadre de l'évaluation du Programme national nutrition santé (PNNS) mis en place en 2001 par le ministère de la santé et reconduit tous les 5 ans dans le but d'améliorer la santé de la population en agissant sur la nutrition. Ce rapport présente les consommations alimentaires observées dans l'étude Esteban ainsi que leurs évolutions sur une période de dix ans depuis ENNS, par sexe, classe d'âge et niveau de diplôme. Une analyse spécifique des déterminants psychosociaux de la consommation de fruits et légumes a également été effectuée. À la suite d'un tirage au sort selon un plan de sondage à trois degrés, un échantillon d'enfants de 6 à 17 ans et d'adultes de 18 à 74 ans résidant en France métropolitaine a été inclus dans l'étude Esteban, entre avril 2014 et mars 2016 pour tenir compte de la saisonnalité de l'alimentation et des expositions éventuelles. Le recueil des données sur les consommations alimentaires, contrôlé par des diététiciennes, consistait en trois rappels des 24 heures répartis sur une période de 15 jours, réalisés par téléphone ou internet. Chez les enfants de 6-10 ans, les rappels ont été remplacés par des enregistrements. Les informations recueillies avaient pour but d'évaluer l'alimentation des participants au regard des repères et des indicateurs d'objectifs du PNNS. Les analyses ont porté sur un échantillon national représentatif de 2 834 adultes et de 1 279 d'enfants. Elles ont été pondérées en tenant compte du plan de sondage et redressées selon plusieurs caractéristiques sociodémographiques. Globalement, il n'a pas été observé de grandes évolutions des consommations alimentaires en France entre 2006 et 2015, chez les enfants comme chez les adultes. Les résultats ont montré que certains aliments et nutriments restaient des enjeux de santé publique, notamment la part des acides gras saturés trop élevée dans la ration alimentaire (seulement 17 % des adultes avaient des apports en acides gras saturés inférieurs à 36 % des apports en lipides totaux et 16 % des enfants inférieurs à 37 %) ; la faible consommation de poisson et produits de la pêche (un quart seulement en consommait deux fois par semaine avec une forte diminution depuis dix ans de cette proportion chez les enfants) ; ainsi qu'une faible consommation de fibres. Seuls 13 % des adultes et 2 % des enfants en consommaient au moins 25 g par jour, ceci étant une des conséquences d'une consommation insuffisante de fruits et légumes (42 % des adultes et 23 % des enfants en consommaient au moins 5 par jour) et de produits céréaliers complets et légumes secs (60 % des adultes et 71 % des enfants n'en avaient pas consommés sur les trois jours d'enquête alimentaire). La consommation de sel trop importante s'est amplifiée en dix ans (seulement 22 % des adultes et 40 % des enfants en consommaient moins de 6 g par jour en 2015). Enfin, la consommation de boissons sucrées chez les enfants restait élevée (plus d'un tiers en consommant au-delà de la recommandation d'un demi-verre par jour). De manière générale, les personnes les plus diplômées rendaient compte d'une alimentation plus conforme aux recommandations même si les inégalités sociales semblaient s'être estompées en dix ans. Toutefois, ceci serait dû à une dégradation de la consommation des personnes les plus diplômées entre 2006 et 2015. Ces résultats ont mis en évidence une appropriation insuffisante des recommandations alimentaires chez les adultes et les enfants vivant en France métropolitaine en 2015 comme en 2006. Dans une perspective de santé publique, cette situation montre la nécessité de renforcer les moyens d'intervention pour promouvoir une alimentation saine auprès du plus grande nombre. De plus, les résultats du volet sur les déterminants psychosociaux de la consommation de fruits et légumes ont souligné la nécessité de créer des environnements facilitant les choix favorables à la santé.

Année de publication : 2018
Pages : 193 p.
Collection : Nutrition